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Le ministre de la mer à l’écoute des sujets rétais
En vacances aux Portes-en-Ré où il vient régulièrement en famille depuis sept ans, le secrétaire d’Etat chargé de la mer, Hervé Berville, a consacré sa journée du 14 août à des visites sur l’île.
Après avoir longuement rencontré le maire des Portes-en-Ré, il s’est rendu sur deux zones de mouillages, plage de La Loge et à La Patache. Comme l’an passé, le déjeuner a été l’occasion d’échanger avec les élus de l’île de Ré avant de rencontrer à nouveau l’équipe de la SNSMîle de Ré et participer à un exercice de simulation de sauvetage en mer. Objectif ? Sensibiliser les plaisanciers aux dangers de la mer.
Un coup d’accélérateur donné aux zones de mouillages
Pour Alain Pochon, les deux sujets majeurs évoqués concernaient la protection du Fier d’Ars et la digue de la Levée du Fier (lire en page 23), ainsi que les Zones de mouillages et d’équipements légers (ZMEL) des Portes. Actuellement cinq secteurs sont utilisés pour le mouillage par les plaisanciers aux Portes, ils ne sont pas réglementés. Dès son arrivée en 2020, la municipalité a souhaité porter la création d’une ZMEL, afin de régulariser une situation qui dure depuis plusieurs dizaines d’années. Avec des contraintes fortes, liées à la très forte fréquentation plaisancière en été, la multiplicité des usages et une grande capacité d’accueil à prévoir. Après relevés par drones, la quantité de mouillages estimée nécessaire est passée de 800 à 600, ce nombre étant « évolutif ». Le maire, tout comme les plaisanciers et l’Etat, souhaitent conserver l’aspect « sauvage » des Portes et du Fier d’Ars. Avec son adjoint, Hervé Rocheteau, en charge de ce dossier, il travaille depuis trois ans sur l’expérimentation de mouillages innovants, composés de plots béton biosourcés à base d’huîtres et de filins textiles conçus pour respecter les sites sensibles de type Natura 2000. Une réflexion est aussi menée sur la gestion des eaux grises et noires pour les navires habitables de passage. L’objectif de ces ZMEL est donc tout à la fois d’organiser et réglementer les mouillages, de minimiser l’impact sur l’environnement, de régulariser l’occupation du Domaine public maritime, de sécuriser les pratiques et d’optimiser les services pour les usagers. « Une convention sera signée avec chaque plaisancier pour son mouillage et au bout des dix ans de sa durée de vie, les propriétaires prendront en charge le remplacement de celui-ci », a précisé Alain Pochon.
Depuis le démarrage de ce projet, la commune a engagé un budget important et sollicité sans succès des cofinancements auprès du Parc naturel marin, de la LPO et des Services de l’Etat, pour réaliser les études scientifiques et environnementales supplémentaires que la DREAL/DDTM ne manque pas de lui demander.
Un grand nettoyage et un accompagnement financier
Hervé Berville a affirmé sa volonté d’accélérer partout en France la mise en place de ces ZMEL, en accompagnant au plan technique et financier les projets portés par les acteurs locaux. Le ministre a notamment cité Villefranche-sur-Mer en Méditerranée, dont la ZMEL a été mise en place en deux ans, avec la volonté aussi de protéger zoostère et habitats marins. Découvrant des corps-morts composés d’un pneu et d’une chaîne, gisant sur l’estran à marée basse à La Patache, il a souligné l’ampleur de l’opération de nettoyage qui doit être faite, qui pourrait être accompagnée et aidée financièrement par le Fonds d’intervention maritime et par le Fonds vert. Il a souligné que le dossier des mouillages des Portesen- Ré était bien avancé, qu’aucun retour en arrière n’était possible et qu’il allait maintenant s’accélérer. « Partout où il y a la volonté politique de mettre en place des ZMEL on doit faire vite, la première étape étant déjà de donner l’AOT (autorisation d’occupation temporaire délivrée par la DDTM) », a conclu le ministre, devant un maire heureux de voir enfin le dossier peut-être débloqué.
Appel à la vigilance
Pour sa visite en début d’après-midi à la station SNSM-île de Ré, le ministre a été reçu par le délégué départemental de la SNSM ainsi que par le président, Denis Chatin, et une partie de l’équipe des sauveteurs rétais. S’il a expliqué être venu « sans message particulier, en toute simplicité et convivialité » pour souligner le travail et le dévouement des sauveteurs, le ministre a bien entendu le message porté par Alain Cegarra et l’ensemble de ses collègues rétais, qui réclament la mise en place d’ « un système de protection fonctionnelle des sauveteurs », à la suite de la mise en garde à vue en novembre 2022 de cinq bénévoles de la SNSM d’Ouistreham, qui a choqué tous les sauveteurs. Ce risque juridique pourrait rendre plus difficile à l’avenir le recrutement des sauveteurs bénévoles. « Je n’ai pas l’ombre d’un doute sur l’engagement et le professionnalisme des sauveteurs, il faut donner de la sérénité à ceux qui s’engagent. », a affirmé le ministre, favorable à un travail avec les parlementaires sur ce sujet.
Le ministre a ensuite pu assister à un exercice de simulation d’un sauvetage en mer par la SNSM d’un homme tombé d’un jet ski, lançant à cette occasion un nouvel appel à la vigilance des vacanciers, baigneurs et plaisanciers en prévention des noyades et des accidents nautiques : « Montrez à vos lecteurs cet homme allongé au fond du bateau, en état de détresse, c’est impressionnant et porter secours dans ces conditions est périlleux, surtout en cas de forte mer », a-t-il conclu, avant de repartir profiter de ses quelques jours de vacances rétaises.
Protection des dauphins
Interrogé par Ré à la Hune sur l’avancée de la définition des modalités précises de l’arrêt spatio-temporel de la pêche, suite à la décision du Conseil d’Etat auprès duquel la LPO et Sea Sheperd avaient déposé un recours, Hervé Berville a été formel : « On est en Etat de droit, nous allons nous conformer au jugement du Conseil d’Etat. Nous menons des études scientifiques avec l’IFREMER et le CNRS, notamment sur l’utilisation des pingers (répulsifs acoustiques pour les cétacés) car nous disposons de trop peu de données, nous annoncerons aussi en septembre, en coordination avec l’Espagne, le plan d’actions, et le dispositif défini pour l’arrêt spatiotemporel, avec l’indemnisation proposée aux pêcheurs. »
Projet éolien marin d’Oléron
Également interrogé par nos soins sur l’opportunité de ce projet éolien encore situé en partie en zone Natura 2000 et ayant soulevé une levée de boucliers sur les îles d’Oléron et de Ré, mais aussi sur le continent, le ministre a évoqué la planification des usages de la mer à 10 ou 15 ans, en cours d’élaboration, qui sera en débat public dans un an et donnera de la visibilité à tous, zone par zone. « On pourra ainsi localiser les parcs éoliens, en fonction des zones de production définies. L’enjeu de cette planification, que je coordonne, est passionnant. » Est-ce à dire que le projet – ou du moins la localisation – du parc d’Oléron pourrait être remis en cause ? « Cette planification concerne les projets non encore attribués. », a répondu Hervé Berville.
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