Le lieu de vie intercommunal au Bois-Plage se précise
Le 21 mars dernier le président de la CdC et son directeur du pôle des services à la population présentaient aux acteurs culturels et sociaux de l’île de Ré un premier « profilage » du futur lieu de vie, issu d’un travail de co-conception participatif.
Plusieurs projets ont été envisagés sur le site du « Fond La Noue » encore appelé « Les Guignardes », à l’entrée sud du Bois-Plage, acquis par la CdC en avril 2015 pour 3,6 M€. S’il est désormais « acté » qu’y prendra place un lieu de vie sociale et culturelle, à destination prioritaire des résidents permanents de l’île de Ré, l’élaboration du projet s’avérait sensible, tant les demandes sont nombreuses et le foncier rarissime. Co-concevoir une vision partagée du futur espace intercommunal en réunissant des associations et acteurs aux objectifs parfois assez divergents fut l’approche retenue, via des ateliers organisés les 11 et 13 décembre dernier.
Les enjeux et arbitrages politiques
Avant que Brice Samson, directeur du pôle des services à la population, ne présente concrètement les premières ébauches spatiales du projet, Lionel Quillet, président de la CdC, en a dressé le contexte et les enjeux. « Il ne s’agit pas de déposséder ni de concurrencer les Communes, mais de mutualiser et regrouper ce qui ne peut être fait à l’échelle communale. Le projet sera soumis au vote des délégués communautaires à la fin juin et la décision définitive sur le contour du projet sera prise en septembre. Il sera politiquement accepté et voté – je pense à la quasi-unanimité des élus – s’il répond bien à l’intérêt général. Nous aurons le permis de construire à passer (mairie du Bois-Plage), il faudra bien le border, tout va se jouer dans les discussions avec l’ABF, le CAUE et le Préfet. On sera forcément attaqué sur ce projet. Nous avons la main, il s’agit de notre terrain, de notre projet, dans une zone toutefois sensible, je souhaite lancer le projet en 2025 pour une réalisation en 2026, avant la fin du mandat. »
« Une fois que les maires auront validé le projet, je souhaiterais rencontrer Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, pour solliciter sa participation financière et intégrer ses conditions et critères (environnementaux, de gouvernance, etc.). »
« Il y aura trois choses à arbitrer sur ce projet. On consomme peu d’espace, chacun doit se le réapproprier. Je souhaite bien visualiser l’Agora, centre de vie du site, je veux que cela pétille. Les animations devront être de qualité, une vraie scène de vie. Ensuite, on a largement la place dehors pour faire beaucoup de choses. Un chapiteau professionnel pourrait accueillir musique, danse, cirque. On a matière à discuter le projet intérieur et extérieur. L’extérieur se fera en fonction des contraintes urbanistiques. Enfin, troisième sujet à arbitrer, le mode de gestion et de gouvernance, la CdC n’a pas vocation à tout gérer, un mix entre gestion associative et CdC me conviendrait, il faut définir un mode de gestion moderne. L’Agora sera un bel espace de vie, nous sommes sur ce site sur une grosse « colocation » entre associatif, public et privé, si quelqu’un postule pour une DSP (délégation de service public) pour gérer l’Agora, je serai d’accord ! Il nous faut définir un mode de gestion. La Région voudra certainement un mode de gestion très ouvert. Ce projet est équilibré, nous serons amenés à faire des concessions selon les demandes des élus. Ces trois arbitrages, je me les garde ! Cela va se bagarrer pour l’Agora et l’occupation des espaces extérieurs entre associations, la porte est plus qu’ouverte, la CdC n’est pas fixée sur la gestion, cela se jouera beaucoup plus à l’extérieur qu’à l’intérieur. » a conclu le président Quillet, manifestement fort motivé sur ce très important projet structurant pour l’île de Ré et sa vie permanente. Evidemment, le volet environnemental et paysager de l’ensemble du projet fera l’objet d’une attention particulière, l’extérieur sera conçu comme le prolongement de l’intérieur du bâtiment, le tout devra pouvoir évoluer dans le temps, le dessin de l’architecte sera donc très important.
Espaces partagés et salles dédiées
Brice Samson a détaillé ensuite l’architecture modulaire du projet : rez-de-chaussée et étage du bâtiment (environ 1580 m2) et espaces extérieurs (environ 1 ha).
La nécessité de ne pas occuper trop d’emprise au sol a conduit à opter pour un rez-dechaussée entièrement accessible au public et un étage « privatisé » pour les professionnels, les associations et les intervenants. Le coeur du projet réside dans l’Agora de 200 m2, espace commun d’accueil et de détente, lieu d’exposition, café/snack, working space. A droite, l’aile culturelle comprendrait une avantscène/ auditorium de 210 m2, à la fois salle de répétition, régie, studio d’enregistrement pour des activités de musique, danse, théâtre et cirque, une sorte de « petite Maline », scène de démonstration pour l’ensemble des associations. Mais aussi un studio de danse, des salles pour l’école de musique, un espace jeux/ loisirs (jeux de cartes et de société, ludothèque, e-sport…) et un atelier de la main, pour des activités manuelles et de bricolage.
Sur la gauche du bâtiment, se trouvera la partie « vie sociale », qui hébergera notamment Ré-Clé-Ré, avec des salles de formation et d’informatique, dont une grande salle de formation pouvant aussi servir le soir pour les AG et autres réunions associatives. Des bureaux d’accueil et de permanence pour les différents acteurs sociaux (services sociaux, ADMR, professionnels tels l’UDAF, la Mission locale, la CAF, la CPAM, l’ADIL…) sont aussi prévus.
L’étage privatif et l’espace extérieur stratégique
L’étage abritera à la fois des open space et bureaux, notamment pour Ré-Clé-Ré et le pôle Services à la population de la Communauté de Communes, mais aussi un espace commun d’accueil et de détente réservé au personnel sur le site, des salles de réunion et des bureaux en partage.
La surface des espaces extérieurs sera deux à trois fois supérieure à celle du bâtiment, ils seront utilisés a minima six ou sept mois dans l’année, les usages s’adaptant à ces espaces. « Il s’agit d’utiliser cet écrin de verdure, sans le dénaturer, nous envisageons un parcours musical, de jeux ou encore sportif, pour les familles et les enfants. Nous ne consommerons pas forcément tout le terrain, il s’agit du dernier grand terrain détenu par la CdC. »
Ce projet de lieu de vie concerne de nombreuses associations et d’autres acteurs, des arbitrages entre les activités devront très probablement être réalisés. Très axé sur la vie permanente, il sera sans doute contesté par certains qui n’en verront pas bien l’intérêt.
Il représente financièrement un très gros budget, non encore chiffré. Pour partiellement le financer, la CdC pourra sans doute vendre ses bâtiments situés place de la République à Saint-Martin, qui hébergent actuellement le pôle Services à la population (ancienne trésorerie et ancienne habitation du receveurtrésorier). Quant aux bâtiments situés rue de La Blanche, au Bois-Plage, actuellement occupés par Ré-Clé-Ré et plusieurs services sociaux, le maire boitais y imagine « plein de projets » dans la continuité de son pôle santé et son projet « sport-santé », y compris peutêtre des logements pour les professionnels de santé (lire l’article en page 11).
Pré-programme des espaces extérieurs
Sur le terrain d’1,5 ha, l’emprise constructible serait de 8300 m2 environ, la surface imperméabilisée de 3 à 4000 m2 et l’espace libre ou en pleine terre d’1 ha minimum.
Les espaces extérieurs se composeraient d’un parvis devant le bâtiment, d’une grande aire de jeux multi-générationnelle avec éveil culturel (sons, gestuelle, adresse…), d’un théâtre de verdure pouvant accueillir 200 personnes pour des évènements diversifiés, d’un espace de sensibilisation à l’environnement, d’un espace de stationnement pour les utilisateurs et d’une dépose de transport en commun
Les surfaces envisagées
– Espace vie culturelle – Lieu d’apprentissage et de répétitions pour la musique, le théâtre, la danse, les jeux, le bricolage, des séminaires : 750 m2
– Espace vie sociale – Guichet de la vie sociale d’échelle intercommunale : 630 m2
– Espace de rencontre Agora – Espace d’accueil et de convivialité (café, restauration, expos…) : 200 m2
Total bâti : 1580 m2
Lire aussi
-
Économie
« Une saison atypique et olympique »
Ré à la Hune s’est entretenu avec le président de Charentes-Tourisme quant au bilan de la saison 2024 et aux enjeux auxquels la filière touristique doit répondre.
-
Économie
La saison en Charente-Maritime et sur l’île de Ré
Charentes-Tourisme et Destination Île de Ré ont communiqué à Ré à la Hune leur premier bilan de saison 2024, des vacances de Pâques aux vacances de la Toussaint.
-
Économie
Rester positif malgré la déception
Car c’est le terme plusieurs fois entendu : si elle n’est pas loupée, la saison 2024 n’a pas tenu ses promesses
Je souhaite réagir à cet article