Le FCR, fédérateur sportif et social pour les jeunes Rétais
Issu de la fusion des clubs de Saint-Martin, du Bois-Plage et de Sainte-Marie à l’été 2022, le Football Club Réthais est sans conteste l’association de sport collectif la plus dynamique de l’île.

A l’approche du Mémorial Bruno Tesson, le gros évènement annuel du club, qui drainera pour sa 32è édition lors du week-end de Pentecôte (7 & 8 juin 2025) près de mille huit cents personnes, dont mille six cents venant de l’extérieur, le président, Michel Desfontaines et le manager général, Jordan Riché, nous font un point sur l’activité du FCR et ses projets.
La fusion : un bon choix pour le foot rétais
Alors que la fin de la saison 2024/2025 se profile, la 3ème du FCR fusionné, force est de constater que ce regroupement des trois clubs fut le bon choix, permettant la survie d’un foot de qualité et dynamique sur l’île. L’ASR de Saint-Martin était notamment forte pour son équipe seniors d’un niveau sportif équipe première, elle comptait soixante-dix enfants en école de foot. Sainte-Marie et Le Bois drainaient beaucoup de jeunes dans leur école de foot. « La fusion a permis de métisser et rééquilibrer l’ensemble, avec trois cent trente licenciés, dont cent quatrevingts enfants et quarante dirigeants actifs sur cette saison 2024/2025 (trois cent dix licenciés en 2023/2024). » confirme Michel Desfontaines.
Le club accueille de plus en plus d’enfants, âgés de 5 à 16 ans (180 donc en 2024/2025 contre 145 auparavant) et a créé une équipe U17 de lycéens de 15-16 ans. « Nous avons aujourd’hui une image qui donne de la confiance, résultat du travail stratégique mené depuis trois ans », précise Jordan Riché, fier que le FCR se soit vu décerner (pour trois ans) le label « Espoir » de la Fédération Française de Football, gage d’une bonne organisation et d’un bon schéma d’évolution pour les jeunes. Outre les cinq équipes adultes (quatre masculines et une féminine), le club a trois équipes U11, trois U13, deux U15, et une U17.
28 % des jeunes Rétais licenciés au FCR !
C’est là tout le paradoxe de la place prise par le foot sur l’île de Ré, sur des terres du sud-ouest historiquement davantage tournées vers le rugby. Cent quatre-vingts enfants licenciés sur mille deux cents jeunes âgés de 5 à 16 ans recensés sur notre territoire (se répartissant équitablement entre filles et garçons), cela représente 15 % des jeunes Rétais et Rétaises. Les footeux étant à 95 % des garçons (une dizaine de filles), ce sont plus de 28 % des Rétais licenciés au FCR !
Le président, le bureau et la vingtaine de bénévoles actifs toute l’année est épaulée par trois salariés, Romain Charruau, à temps plein, en charge de l’école de foot, un apprenti (qui doit être remplacé) et Jordan Riché, à mi-temps, qui s’occupe depuis quatre ans de la gestion globale du projet, assure les fonctions de secrétariat général, communication et met en musique l’organisation. Avec quinze équipes et des déplacements très réguliers, la logistique est essentielle.
L’avenir du club s’inscrit dans la poursuite de cette dynamique : « Si nous ne sommes pas dans le bon tempo en compétition, cette dynamique s’essoufflera vite. »
« On réfléchit aussi en permanence à comment organiser l’’école de foot pour qu’elle reste attractive. » C’est pourquoi le FCR adapte les jours et horaires d’entraînements, pour permettre notamment aux collégiens de pratiquer une autre activité et aux lycéens de s’inscrire durablement dans les entraînements : « La motivation pour le foot est à son apogée chez les écoliers, et encore au début du collège, les parents s’accrochent à 100 % pour que leurs enfants s’investissent dans une activité sportive. On constate une première rupture au passage à l’adolescence, vers la 5ème-4ème les parents ne se battent plus et on a une baisse d’effectif importante dans cette tranche d’âge, la deuxième cassure a lieu au moment du passage au lycée, cela devient plus compliqué de trouver du temps. Ainsi les entraînements de la U17 (15-17 ans) ont-ils lieu le mercredi en fin d’après-midi pour permettre aux lycéens de travailler avant, et le vendredi soir. A contrario, pour les collégiens, on met les entraînements des soirs de semaine, et les matchs ont lieu le samedi, ce qui leur permet de pratiquer une autre activité, par exemple le mercredi. »
La compétition, gage d’avenir pour le club
Au FCR, le mot compétition n’est pas tabou, la participation régulière à des rencontres et championnats dès 10-11 ans permet de maintenir la motivation des joueurs, en termes sportifs et d’engagement, en proposant une pratique de bon niveau. Ainsi l’objectif pour la saison prochaine est que les équipes de jeunes se hissent en élite départementale, puis retrouvent « après-demain » un niveau régional. « Des objectifs réalistes », pour le président et le manager. Pour les Seniors, le maintien au niveau régional est essentiel, pour garder la dynamique actuelle et offrir de bonnes perspectives d’avenir aux jeunes, avec un foot qualitatif sur Ré et un objectif d’évolution.
Finances : « un colosse aux pieds d’argile »
Après deux années déficitaires lors de la crise sanitaire, les comptes du FCR sont revenus dans le positif, « mais nous serons en déficit cette année », estime Michel Desfontaines.
Aussi, le club ne reste-t-il pas les deux pieds dans le même sabot et, sans jamais faire de concession sur son projet pédagogique et social – tout aussi essentiel à ses yeux – auprès de 180 jeunes Rétais, il se démène pour organiser des évènements et dégager des bénéfices lui permettant d’investir dans des projets d’avenir.
Parmi les sources de recettes, outre le Mémorial Bruno Tesson le WE de La Pentecôte (bénéficiaire d’environ 55 K€, 1600 personnes de l’extérieur de l’île seront accueillies en 2025 contre 1100 en 2022), l’annuaire Le Fil de Ré (en perte de vitesse mais qui fut pendant 40 ans une source de revenus importante), les brocantes (15 K€ de bénéfices) et lotos (3 à 4 K€ de résultat), les subventions publiques représentent moins de 10 % du budget du club (autour de 16 K€), les licences 22 K€. « L’Ecole de foot est déficitaire d’environ 8 K€, elle coûte 25 à 30 K€ au club. » On voit bien là le rôle éminemment social du foot, sport qui permet pour le prix d’une licence (115 €/an en moyenne) de jouer trente semaines par an et de participer à de nombreux matchs.
Terrain synthétique : un projet essentiel
« Pour fidéliser joueurs et dirigeants, il faut proposer des projets. » estiment Michel et Jordan. Ainsi, les bénéfices récents ont-ils permis au FCR d’investir 40 K€ pour le terrain de Five (foot qui se joue à cinq) ouvert en permanence et également loué à des tiers, 22 K€ pour l’acquisition de son propre minibus, venant compléter la flotte mise à la disposition des associations par la CdC de l’île de Ré et 15 K€ pour la buvette « La Lucarne » venant d’ouvrir en ce mois d’avril.
Le club travaille à convaincre les collectivités (Etat, Région, Département, CdC) de l’accompagner dans un projet essentiel pour la montée en gamme de ses équipes, celui de la création d’un terrain synthétique, qui prendrait la place de l’actuel terrain annexe. Un investissement de 900 K€ pour lequel « il faut une vraie volonté politique ; On sait que le président de la CdC a cette volonté, il faut convaincre les autres partenaires potentiels. » Y compris la municipalité, car il faudra qu’elle lègue à la CdC le foncier communal. » Pourquoi est-ce si important ? « Du fait de la météo, pluvieuse l’hiver, très sèche l’été, on est à l’arrêt plusieurs mois par an. Or, on le voit bien, aujourd’hui les clubs en haut du tableau le sont parce que leurs équipes s’entraînent toute l’année, sur des terrains synthétiques. C’est un vrai débat que l’on doit avoir aussi sur l’île de Ré, avec le réchauffement climatique, on peut considérer que le devenir du foot passe par le terrain synthétique, le foot à onze. »
Pourquoi ne pas imaginer aussi une section foot au collège des Salières mitoyen ? « Aujourd’hui la priorité est d’élever le niveau de compétition, une fois que toutes les équipes seront en élite départementale, alors oui ce sera légitime. », répond Jordan Riché.
Très humble dans sa démarche sportive et sociale, le FCR diffuse beaucoup d’énergie sur notre territoire, il a besoin pour cela du soutien de tous.
Les enfants rétais licenciés au FCR
Le FCR compte des licenciés, issus des 10 communes rétaises :
– La Flotte : 69
– Saint-Martin : 56
– Sainte-Marie : 47
– Le Bois-Plage : 45
– Rivedoux-Plage : 28
– La Couarde : 12
– Ars : 8
– Saint-Clément : 4
– Loix : 3
– Les Portes : 1
57 licenciés viennent s’entraîner depuis le continent sur l’île de Ré et/ou intégrer les équipes rétaises lors des compétitions.
Subventions et aides
Le FCR reçoit chaque année (depuis 3 ans) une subvention de7500 € de la Communauté de Communes pour l’organisation de son évènement phare, le Mémorial Bruno Tesson.
Sept communes sur dix lui octroient une subvention, allant de quelques centaines d’€ à quelques milliers d’€.
Saint-Martin de Ré assure l’entretien et l’éclairage des infrastructures qu’elle met à disposition du FCR : terrains de foot, terrain de five, club house, parking…
Les stades de foot du Bois-Plage et de Sainte-Marie sont aussi mis gracieusement à disposition du FCR et entretenus par les communes concernées.
Les évènements 2025
Deux lotos les 26 & 27 avril à la salle des Paradis de Sainte-Marie
32è édition du Tournoi « Mémorial Bruno Tesson » les 7 et 8 juin à Saint-Martin
Deux brocantes en juillet et en août
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