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Le chenal du Goisil libéré de la vase
Du 1er au 4 mars dernier, le chenal du port du Goisil a été débarrassé d’une vase paralysante. Une bonne nouvelle teintée de nuances pour ce site emblématique de nos beautés insulaires
Au Conseil municipal couardais du 15 février, la Conseillère déléguée en charge du dossier, Virginie Canard, avait ouvertement regretté ne pas pouvoir confirmer l’opération, car toujours en attente des résultats de l’analyse sédimentaire obligatoire. Mais ceux-ci sont finalement arrivés dans les temps puisque tôt le matin du 1er mars, à l’heure de la marée descendante, le désenvasage du site commençait. Sur le pont de travaux depuis longtemps attendus, l’association des Amis du Goisil. Nous avons rencontré son Président, Bruno Camuset, et son prédécesseur toujours très investi, Jacques Simonneau.
Organisation collaborative
Qui dit désenvasage dit retrait des embarcations amarrées sur le site. Prévenu dès le début du mois de février, Bruno Camuset se félicite de la collaboration entre la Mairie et l’association. Le retrait a d’ailleurs offert l’opportunité de gérer des épaves dégradant le site autant que la navigation. Pour ce faire, AMIGO a appelé à la rescousse l’équipe de la SNSM. Toujours solidaire, elle est intervenue sur deux bateaux, une occasion de sortie et d’exercice. L’un d’eux a été mis sur la berge et l’autre emmené à l’amarrage dans le port de Loix. A noter que comme le prévoit la législation, leurs propriétaires ont jusqu’à un an pour les récupérer.
Le rotodévaseur a ensuite pu remplir son office, à raison de deux heures par intervention sur quatre marées.
Des usagers contents mais…
Si Bruno Camuset et Jacques Simonneau ne cachent pas leur satisfaction, leur expérience de navigateurs les conduit néanmoins à émettre quelques réserves. Car pour eux, « il aurait fallu six marées et non quatre ». « Il y avait trop de travail à faire », précise Bruno Camuset.
Pour l’association des usagers du site, il s’agit clairement d’une « première phase de curage, induisant une seconde phase dès 2022 avant d’entrer dans celle de l’entretien prévue tous les deux ans. » Une démarche que l’AMIGO entend porter devant la municipalité. Et pour cela, Bruno Camuset et Jacques Simonneau ont certains arguments.
Un risque de déséquilibre des bateaux
« Le travail a été fait partiellement. L’entreprise est passée à seulement 1,50 m des pontons alors qu’il faudrait que ce soit fait au plus près » expliquent les deux navigateurs. Et Jacques Simmoneau de préciser que le responsable de la DDTM venu sur le site il y a deux ans avait évoqué une distance de 80 cm. Un différentiel de 70 cm qu’est-ce-que ça change ? « Des questions se posent sur le comportement des bateaux », affirme Bruno Camuset. A cette distance, « ils risquent de se retrouver en déséquilibre à marée basse ». Un risque accru pour les petits voiliers en danger de se coucher et de se charger d’eau aux premiers relents de marée, avant leur redressement.
Un souci sur le canal des eaux usées
Au large du port du Goisil, les bateaux rencontrent le canal des eaux usées de la fosse de Loix, approfondi et recouvert de béton. Pour une bonne circulation des bateaux, un passage a été prévu en vue d’un franchissement sécurisé. En préalable au désenvasage, il aurait donc fallu localiser précisément le tracé du chenal.
Mais l’entreprise chargée de la mission n’avait pas été informée. Le balisage a donc été improvisé et réalisé sans le matériel adapté. Résultat : à marée basse, l’eau ne s’évacue pas complètement car en profondeur, la cote est la même qu’avant. Pour les AMIGOS, il faudra donc revenir sur le sujet.
Début d’une renaissance ?
Bruno Camuset tient à le rappeler, les travaux ont été financés par les usagers. Reste la problématique du curage du bassin qui permettrait l’amarrage d’un plus grand nombre de bateaux et donc de rentrées d’argent supplémentaires. Mais c’est un autre dossier, bien plus lourd en termes de financement et qui pour l’heure ne trouvera sans doute pas d’issue avant la fin du PAPI.
Sur la question de la sécurité des pittoresques pontons de bois qui font tout le charme du port du Goisil, dix-huit sont à restaurer et neuf à refaire. « La Mairie réfléchit à reprendre leur entretien global », explique Bruno Camuset. Au fond, ce serait une bonne chose, mais l’association est en attente de clarifications. Reste enfin le balisage, relevant de la structure « Phares & balises ». « Contact avait été pris puis annulé suite au report des travaux en novembre. Il faut donc recommencer », précise Bruno Camuset.
« En attendant, et comme il fallait des repères pour le curage, j’ai pris des bambous dans mon jardin », sourit l’ingénieux Jacques Simonneau, ajoutant immédiatement qu’ils ne présentent aucun danger pour les véliplanchistes. « Mais cela reste du système D qui ne peut être que temporaire », précise-t-il.
Le chenal du Goisil retrouvera ses bateaux à Pâques. Et même s’il reste beaucoup à faire, Bruno Camuset et Jacques Simonneau se réjouissent de ce travail réalisé en équipe avec la Mairie, preuve que lorsque la volonté est là, les énergies positives se mobilisent.
Fervents amoureux de ce petit port, élément du patrimoine insulaire, Bruno et Jacques ne souhaitent aujourd’hui qu’une seule chose : « contribuer à redonner au Goisil tout son panache ». Pour Bruno Camuset, « il faut réintégrer le site en tant point d’attractivité pour La Couarde ». Sans oublier que le port du Goisil pourrait devenir une solution d’amarrage pour l’Ile de Ré. Une histoire qui reste à écrire…
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