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Le charroi sonne la fin d’une saison en demi-teinte
Le charroi du sel, qui a débuté le 16 septembre, va s’étirer jusqu’à la fin du mois. Pendant quinze jours, les producteurs de la Coopérative des Sauniers de l’île de Ré mettent en commun leurs forces pour assurer le transfert de leurs récoltes jusqu’à la coopérative à Ars.
C’est au Martray que cette année le coup d’envoi du charroi a été lancé, sur le marais de Vincent Monnet. Durant deux bonnes heures, l’équipe rassemblée par Denis Dupré, saunier en charge du charroi à la Coopérative, a soulevé pas moins de cent tonnes de gros sel. Tout ne se fait pas à la pelle, fort heureusement, et deux pelleteuses ont été louées pour remplir une benne, chargée quant à elle d’assurer les allers-retours à la Coopérative.
Sur chaque marais, deux ou trois sauniers sont réquisitionnés à chaque fois pour aider le producteur en question. « C’est le principe de la Coopérative », explique Denis Dupré. « Chaque coopérateur participe au charroi, et cela de manière proportionnelle à sa production. En gros, plus on produit, plus on donne de son temps au charroi ». Ainsi, ce jour-là, trois sauniers sont venus prêter main forte sur le marais de Vincent, dont Valérie Charpentier, saunière à Saint- Clément, qui voit dans le charroi un moment convivial et fédérateur. « On aime beaucoup cette période ! » ditelle, enthousiaste. « Ça permet de tous se retrouver sur les marais, dans d’autres secteurs que le sien, et donc de voir des collègues qu’on ne voit pas souvent. »
Faible production
Avec une saison en demi-teinte, entachée par une météo pluvieuse jusqu’à la fin juillet, les estimations ne sont guère optimistes. « Pour l’instant, on estime la récolte 2024 de gros sel à 800 ou 900 tonnes », dit Denis Dupré. « En sachant que la production moyenne sur les quinze dernières années est de 2000 tonnes par an environ, avec un pic à 4000 en 2022. Là on est clairement sur une année très basse, qui a commencé seulement fin juillet et s’est terminée dès la fin août. » Environ 300 tonnes de gros sel ont par ailleurs été récoltées en bio, la Coopérative ayant obtenu cet hiver le label AB. Pas d’estimation en revanche pour le moment pour la fleur de sel, puisque chaque producteur convoiera plus tard sa production, qui représente aux alentours de 10% du gros sel.
Pour autant, les sauniers ne manquent pas de travail sur ce charroi, puisque la faible production de cette année leur permet de convoyer, enfin, la fin de récolte de 2022. « Avec tout ce qui avait été produit cette année-là, on n’avait pas assez de place à la coop. On avait gardé du sel sur les bosses, et donc cette année on peut se permettre d’essayer de tout rentrer à la coopérative. » La première semaine de ce charroi a donc été consacrée à la fin du millésime 2022, et la deuxième semaine, à la récolte 2024.
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