Le bouilleur de cru ambulant de retour sur l’Île
Frédéric Lusseau, distillateur et son alambic ambulant, étaient à nouveau présents temporairement sur la commune de Sainte Marie, mercredi 12 mai dernier. L’occasion de renouer avec une tradition d’antan toujours d’actualité
« Ils sont deux potes d’enfance », comme nous l’explique Frédéric Lusseau en parlant de son associé Laurent Lucas, à avoir repris il y a cinq ans l’Alambic du Marais. Ils continuent de perpétuer la tradition en sillonnant les villages de la région pour extraire des fruits une eau de vie parfumée.
Fred et Laurent, passionnés par la terre, devenus voyageurs d’alambic
Après plus de vingt ans passés dans le domaine de la coiffure, le retour à la terre s’impose à Frédéric. Elevage, travail au potager et à la vigne, il découvre avec son ami la distillation en tant que client. Quant à Laurent, avec sa longue expérience dans la fonction territoriale et depuis toujours amoureux de la nature et du terroir, il travaille tour à tour au potager, dans les bois, auprès du bétail et à la vigne. Puis, vient la passion de la distillation qu’il partage avec Fred. C’est ainsi que les deux amis décident de s’associer et de se lancer dans une aventure parfumée et haute en couleurs en apprenant la vente de l’Alambic du Marais. Une entreprise hors norme de tradition ancestrale ! Ils deviennent bouilleurs ambulants professionnels.
Héritage d’anciens savoir-faire : l’art de bouillir
L’Alambic du Marais, créé en 1929, est une distillerie mobile. Un camion poids lourd de dix-neuf tonnes abrite trois alambics centenaires. Une bonne eau-de-vie s’obtient avec des fruits (raisins, prunes, poires, pommes, coings…) de très bonne qualité, ramassés à maturité, débarrassés de leurs noyaux, puis placés dans un tonneau et broyés. Il faut donc attendre qu’ils soient gorgés de sucs et l’alchimie opérera. « Quand nous réceptionnons les fruits, destinés à être brûlés, nous goûtons pour savoir ce qui rentre dans la machine et pour faire le lien avec ce qui en sort afin de comprendre le goût du produit à l’entrée et voir ainsi le résultat de la « gnôle » à la sortie » nous explique Frédéric.
Les fruits trop verts tournent vinaigre et trop abîmés dénaturent les essences de l’élixir. Le sucre contenu naturellement dans les fruits mûrs va se transformer en alcool. Puis s’en suivra la fermentation qui durera environ trois semaines et ce sera alors le moment de fermer le tonneau. De cette compotée sortira l’eau-de-vie ou « gnôle » entre 52 et 56 degrés. En une heure trente environ, l’Alambic du Marais opère le changement des fruits en un alcool de grande qualité. Grâce notamment à sa colonne de rectification, qui épure l’alcool et le rend propre à la consommation*. Dès sa sortie de l’Alambic, l’alcool obtenu est exploitable. « Ceux qui viennent nous voir sont des amoureux de la nature, qui aiment être à l’extérieur, ramasser des fruits, les faire fermenter… on revient aux choses naturelles. » commente Frédéric.
Un métier très contrôlé par les douanes
Lors de sa tournée annuelle et ce depuis trois ans maintenant, l’Alambic du Marais a fait à nouveau halte sur la commune de Sainte-Marie-de-Ré. En France, pour pouvoir distiller, le bouilleur agréé doit se trouver sur un atelier public de distillation c’est-à-dire un endroit qui a été défini dans le village entre la douane et la mairie qui est cadastré en tant que tel. L’atelier public de distillation pour l’Île de Ré se trouve donc à côté de la Serre des Ouches, sur un terrain légèrement en retrait de la route appartenant à la commune de Sainte-Marie de-Ré… un peu caché connu seulement des initiés et qui se transmet de bouche à oreille…
Pour rappel la consommation d’alcool doit se faire avec modération.
Pour contacter l’Alambic du Marais 06 70 10 51 28
contact@alambicdumarais.fr
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