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L’autorité bienveillante
L’autorité bienveillante ou éducation positive s’appuie sur les neurosciences
Organisé par un collectif – CAF, Collège, CdC, Ré Clé Ré – le premier café itinérant de cette année a rassemblé parents, éducateurs, enseignants, sans oublier donc les représentants des organisateurs, le 25 janvier en soirée à l’école de Sainte-Marie.
Accueillie par la Maire de Sainte-Marie, Gisèle Vergnon, la représentante de la CAF pour l’île de Ré, Patricia Friou, la collaboratrice du service enfance de la CdC, Sylvie Oliveau, le représentant du collège des Salières, Didier Guyon, le représentant de Ré-Clé-Ré, Jean-Claude Bonnin, l’intervenante Isabelle Miligan s’est présentée, avant de dérouler son exposé. Ponctuée de nombreux exemples concrets, souvent tirés de son expérience professionnelle, laissant une large place aux interactions avec le public, la soirée fut riche.
Psychopraticienne à La Rochelle, où elle accueille et accompagne dans son cabinet enfants et parents, Isabelle Miligan intervient aussi en parallèle en structures d’accueil (petite enfance, enfance, adolescence) en tant que formatrice et anime des ateliers Faber et Mazlish.
Se mettre à la hauteur du développement cérébral de l’enfant
Il s’agissait de donner quelques « clés » aux parents et professionnels de l’enfance, sachant qu’il n’y a pas LA bonne façon de faire, mais qu’il est souhaitable de s’adapter à leur développement et pour cela de s’appuyer sur les neurosciences. Celles-ci permettent de dégager des pistes de comportements et relations adaptés aux enfants.
L’éducation bienveillante comme son nom le sous-entend vise à veiller au bien-être de l’enfant, répondre à ses besoins en se mettant à sa hauteur. Difficile pour un parent ou un professionnel de toujours comprendre ce qu’il se passe dans le cerveau d’un enfant. En effet, jusqu’à 25 ans voire 28 ans, âge de la maturité du cerveau, l’enfant, l’adolescent puis le jeune adulte a besoin d’être accompagné.
Les Neurosciences nous apprennent, pour schématiser, que lorsque l’enfant naît et pendant ses premières années seul son cerveau limbique – celui des émotions – est fonctionnel, tandis que son cerveau préfrontal, celui des fonctions cérébrales les plus élaborées qui permettent d’analyser, de réfléchir, d’établir des connexions se développe plus tard et durant de nombreuses années, avec des périodes d’ « anarchie » telle celle de l’adolescence. Ainsi, au fur et à mesure de leurs expériences, c’est leurs relations avec les adultes qui vont l’aider à créer des connexions entre le cerveau limbique et le préfrontal, notamment jusqu’à 11 ans. A l’adolescence et jusqu’à 25 ans partant d’un espace large le cerveau va progressivement se spécialiser, avec toutefois des périodes d’adolescence où le limbique peut reprendre le dessus, les transformations hormonales influençant fortement les neurotransmetteurs.
Donner du sens à l’éducation, aux valeurs, aux règles
« Un enfant ne veut jamais nous embêter, n’est jamais contre nous, c’est parce que son stade de développement cérébral ne lui permet pas de répondre à nos demandes (légitimes) ou exigences (quel sens ?), qui plus est dans un cadre pas toujours très clair qu’il n’obéit pas toujours. Je n’ai jamais vu dans mon cabinet un enfant ou un ado me dire qu’il n’aime pas ses parents ou qu’il fait exprès d’ignorer ses demandes, la plupart du temps c’est qu’il ne les comprend pas et cela peut le mettre en souffrance ».
Dès lors, l’éducation bienveillante vise à donner du sens à ce que les adultes demandent aux enfants, dans un cadre rassurant – l’autorité – préalablement défini. L’éducation doit faire passer les valeurs importantes, la confiance que l’on a dans l’enfant car « quand un jeune sait que l’on a confiance en lui il est très respectueux ».
Entre 0 et 12 mois il s’agit surtout de combler les besoins vitaux, mais à partir de 18 mois et jusqu’à 3-4 ans, période d’autonomie et d’affirmation de soi, les rituels sont très importants, il s’agit de leur donner du sens. Plus l’enfant comprend ce sens plus il sera participatif.
Co-construire la partie « négociable » de l’éducation avec ses enfants
Le cadre permet de rassurer et sécuriser, tout en laissant l’enfant expérimenter. Il permet d’associer les valeurs de l’éducation qu’entendent donner les parents à certains comportements. Ainsi on pourrait le représenter par un carré dont le premier côté est composé des interdits (en gros la Loi) communs à tous. Vient un second côté de ce qui est non négociable, qui varie évidemment selon les valeurs de chaque famille. Le troisième côté, le négociable, permet de co-construire avec les enfants dès 6-7 ans les règles, en étant ouvert aux propositions des enfants, qui sont ainsi engagés. En même temps, il s’agit de co-construire les conséquences quand les règles définies ensemble ne sont pas respectées. Dans l’éducation positive, on ne parle pas de « punition » mais de « sanction » qui permet de prévoir un acte de réparation. Et la confiance des parents doit être inconditionnelle, pour que l’enfant fasse travailler à fond son cerveau préfrontal, fasse ses expériences, ce qui veut dire accepter ses erreurs. L’autorité classique inhibe le préfrontal et empêche d’élaborer des solutions. Enfin le quatrième côté du carré est composé des libertés de l’enfant.
Cet intéressant café-itinérant sera suivi de trois autres, dont les thèmes restent à définir, selon les besoins et suggestions des parents et professionnels de l’enfance. Le harcèlement, la différence, les représentations liées aux genres, la famille monoparentale, le sommeil etc. chacun peut faire ses suggestions voire participer à l’organisation de ces cafés.
Nathalie Vauchez
Contact
cafeitifamilles@gmail.com
06 27 51 65 91
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