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L’Atelier Quillet, entreprise du patrimoine vivant, se visite toute l’année

La seconde édition d’« Eductour Ré », réservé aux professionnels rétais, a fait un détour par « l’Atelier Quillet » à Loix. L’occasion de faire (re)découvrir à tous les secrets de la restauration de livres anciens, iconographie, reliures et dorures.
Sur les 36 employés que compte l’entreprise, trois techniciens sillonnent la France pour constater l’état des documents et assurer leur prise en charge. Si on repère la présence de champignons, de moisissures, il est alors procédé à une série de tests. En cas de test positif, il est procédé à une désinfection, sous autoclave, pour effectuer une injection d’oxyde d’éthylène. Puis une phase de désorption de quatre semaines a lieu dans un local ventilé, prévu à cet effet.
Plusieurs étapes sont nécessaires pour restaurer un document
Les actions de base : vérification du document, on débroche le livre, on le pagine à l’aide d’un crayon de papier (mine de plomb). S’il y a des salissures (traces de doigts ou autres), on nettoie soit avec une gomme ou on dépoussière avec des brosses en poils de loup ou en poils de chèvre. On renforce le papier à l’aide du papier « Japon » (fin ou épais selon la restauration à réaliser).
Pour ce qui concerne l’iconographie, sur les grands formats (tels que des plans, des affiches, des cartes, des parchemins etc…), on travaille sur le dos du document en le renforçant, toujours à l’aide du papier « Japon ». Le cas échéant, on peut l’entoiler sur une toile de coton. Pour la partie « reliure », on procède à la remise en ordre des pages. C’est ensuite la phase de la couture sur plusieurs supports possibles (ruban, ficelle, septain ou encore du cuir). Le travail se termine par l’endossure. On insère les cartons avec la couture, on couvre l’ouvrage, on le titre (en dorure directe ou en « pièce de titre »). Le produit, ainsi restauré, est livré à son propriétaire par les techniciens de l’atelier.
Au sein de l’entreprise, on découvre un espace qui s’adresse aux amoureux du livre. 7 000 ouvrages (datant du XVIème siècle à nos jours), également des affiches, des cartes marines, des cartes postales ainsi que plus de 5 000 bandes dessinées.
Petit historique de l’entreprise
Lionel Quillet s’est lancé, très jeune, dans la restauration d’affiches. Il a ouvert une librairie à Saint-Martin de Ré en 1989 alors qu’il poursuivait, en même temps, ses travaux de restauration à Loix. En 1993, c’est la construction du premier atelier, il commence à recruter du personnel. Jusqu’en 1994, on peut considérer que « l’Atelier Quillet » est une PME locale, mais dès l’année suivante, l’obtention du marché des Archives Départementales de l’Indre et Loire fait entrevoir au jeune chef d’entreprise des perspectives de développement au niveau national. De 1997 à 1998 : extension de l’entreprise qui à partir de 2003, atteint la « pole position ». C’est l’un des plus gros ateliers de France qui sera classé, en décembre 2007 parmi les « entreprises du patrimoine vivant ». En 2008, « l’Atelier Quillet » s’installe au coeur du village artisanal de Loix.
Pour l’anecdote, les deux plus vieux documents restaurés remontent au Xème siècle : le premier datant de 955, le second de 994.

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