- Environnement & Patrimoine
- Association pour la sauvegarde des sites de la commune des Portes en Ré
L’ASSIP très active aux Portes-en-Ré
Créée en 1966 par des élus locaux et des vacanciers pour veiller à la préservation de l’environnement des Portes-en-Ré, l’ASSIP regroupe plus de 370 adhérents (+ 11 % en 2022) et a l’oreille attentive du maire, ainsi que celle du président de la CdC. Il est vrai qu’elle privilégie le dialogue, ferme mais respectueux.
Nouveau site web, dépliant, deux lettres d’information dans l’année, roll up, l’ASSIP continue d’améliorer sa communication. Elle a aussi organisé l’an passé des actions pour se faire connaître : opération roses trémières sur le marché des Portes (+ 26 adhésions de couples le plus souvent), concours de dessins d’enfants sur le thème de la propreté du village et des plages, campagne de récupération des combinaisons Néoprène et voiles usagées*, ensuite recyclées en sacs, garnitures de coussins et petits objets par une entreprise rochelaise, sont autant d’opérations à la fois de sensibilisation et de notoriété.
Dialogue constructif avec la mairie
Présidée par Loïc Atru, l’ASSIP a continué en 2022 de dialoguer avec la municipalité et est intervenue sur plusieurs sujets : amélioration de la propreté rue des Bossettes, aménagement des abords de la déchetterie afin d’éviter les dépôts sauvages, sécurisation des pistes cyclables, signalétique du village pour laquelle elle a proposé à la mairie son concours, demande d’enfouissement de la ligne moyenne tension sur la dernière portion le long de la RD. Par ailleurs, ayant découvert après coup le nouveau plan de gestion de la réserve naturelle de Lilleau des Niges, l’ASSIP a émis auprès de la préfecture son souhait de réintégrer le Conseil consultatif de la réserve (dont elle ne fait plus partie depuis 2019), réserve dont elle est d’ailleurs à l’origine de la création.
Pour cette année 2023, l’association est intervenue auprès du maire afin de protéger les arbres de la commune, notamment le magnifique pin parasol et quatre peupliers situés le long du parking du Corneau (rue de la Grenouillère), certes mal adaptés à un parking mais présents depuis très longtemps. Ils sont menacés par le projet de réfection du parking. « Le maire nous a assuré que le pin parasol sera simplement élagué, en gardant sa forme naturelle. Trois peupliers seraient conservés, nous insistons pour qu’il en soit de même pour la quatrième », a indiqué le président. Ce que confirma un peu après lors de l’AG Alain Pochon pour le pin parasol, mais pas pour les peupliers : « anciens et trop gros à cet emplacement… » Rappelant au passage que sous cette mandature 55 arbres et 75 arbustes ont été plantés.
Pour la première fois un rallye à vélo a aussi été organisé en mai 2023 pour aller à la découverte du village des Portes et de son patrimoine naturel, en partenariat avec les autres associations des Portes : A4P, LPO, Les Portes en fête, Les Festivités portingalaises, l’association d’aéromodélisme et Hervé Le Saunier. Un beau succès avec une soixantaine de participants, dont 38 enfants et adolescents.
Des projets municipaux menés à un rythme soutenu
Le maire des Portes a présenté l’ensemble des actions menées par la municipalité, que Ré à la Hune relaie régulièrement dans ses colonnes : réfection de la salle des marais de la Prée, réaménagement de la mairie, maison des arts et loisirs, travaux réguliers à l’école ou au club de voile. Les deux premiers projets représentent 3 M€, les autres priorités 1,4 M€. « Des travaux prévus dans un Plan pluriannuel d’investissements, sans faire d’emprunt et dans le cadre du désendettement de la commune. » La réfection des routes fait l’objet d’un marché public sur quatre ans, avec priorité donnée à celles où les vélos circulent, l’enfouissement des lignes électriques a pris du retard. La recherche d’un emplacement pour une aire de camping-car, obligatoire, est en réflexion, celle de La Patache va, en effet, être supprimée. Le maire a rapidement évoqué les projets de logements sociaux au Haut des Treilles : « On avance » et des Peupliers qui devraient être livrés début 2025.
Après une période de forte tension entre les élus des Portes et la LPO/ Réserve naturelle au sujet du plan de gestion de celle-ci (lire sur realahune. fr), les relations se sont apaisées, après la venue du président de la LPO, Allain Bougrain-Dubourg à la mairie des Portes. Alain Pochon a précisé : « Nous n’avons pas d’opposition avec la LPO, nous ne sommes pas d’accord sur certains points, j’espère qu’on trouvera une solution. » Il s’agit, en deux mots, de la digue de protection de la Levée du Fier qui serait abandonnée, le maire refusant une « maritimisation » quasi-inéluctable d’une partie du territoire des Portes.
Après la visite aux Portes le 14 août du Ministre de la Mer (lire notre article en pages 2 et 3), « la ZMEL** est je pense en bonne voie, elle est en route depuis trois ans. » (lire notre article : www.realahune.fr/alain-pochonvolontariste- sur-les-mouillages-et-leslogements) « Au sujet du PAPI*** j’ai été voir la présidente du Département pour secouer le cocotier, les travaux devraient démarrer en 2026 pour s’achever en 2032, c’est sûr que cela se fera, on en a parlé avec Hervé Berville. La Levée du Fier est aussi un sujet important, les Portingalais y tiennent. » a conclu le maire.
« Donner une date pour le PAPI 2 est une erreur »
Lionel Quillet, président de la CdC, a présenté l’historique de Xynthia et des plans PAPI qu’il a pris à bras le corps en tant que premier vice-président du Département sous la présidence de Dominique Bussereau et président de la Mission Littoral, avant de conclure sur ce sujet : « On a fait signer au dernier moment le PAPI 2 validé par la CMI****, grâce à l’intervention dans la journée d’Elisabeth Borne, Ministre de l’Environnement, alors que Bercy n’était pas d’accord, on a pu obtenir le financement de 35 M€, au lieu des 4 M€ prévus la veille, elle nous a sauvés. Le projet a été toutefois raboté sur la partie sud d’Ars. Je ne suis plus aux manettes au Département, qui est maître d’ouvrage, à lui de le réaliser. Il faut régulièrement refaire les études, les réglementations environnementales évoluant entre temps, mais il faut aussi être moteur et ne pas attendre que cela se fasse, pour ma part j’allais régulièrement dans les ministères… Il y a trois problèmes sur ces PAPIs : les études sont complexes ; il faut prévoir des compensations environnementales : pour un m2 de digue il faut rendre à l’environnement plusieurs m2, pour cela trouver des terrains ; et le budget de 35 M€ c’était avant l’inflation… je vous laisse imaginer le budget aujourd’hui, avec en plus un désengagement de la région NA qui ne finance plus à hauteur de 20 % comme pour le PAPI 1, le Département et la CdC devant compenser la différence. Donner un calendrier est soit un effet d’annonce, soit une erreur, impossible aujourd’hui d’affirmer une date de début des travaux en 2026 comme cela a été fait, dans un dossier qui est géré par la DGPR et le Ministère de l’Environnement directement ! »
Sur le projet éolien marin : « On est très content que le projet soit prévu plus loin, mais ce n’est pas suffisant. Je ne rentre pas dans la discussion « pour » ou « contre » l’éolien, mais bien dans l’approche de l’Etat qui prévoit l’étude d’impact après, c’est nouveau ! alors même qu’il existe une jurisprudence en Méditerranée au sujet de l’éolien en zone Natura 2000… Le Collectif NEMO***** a fait un gros travail, mais il s’agit d’une raison d’Etat. Je pense toutefois que le projet n’est pas près d’aboutir, plus on gagne de temps, plus le projet sera incertain. Il faut rester vigilant. »
« Sur l’écotaxe, je suis inquiet », et vigilant
« Sur l’écotaxe, je ne suis pas content, c’est une chance extraordinaire pour l’île de Ré d’en bénéficier. Elle a été attaquée sans arrêt depuis vingt ans, on a résisté, jusqu’à la question de constitutionnalité, sur laquelle on a gagné. Claude Belot et Dominique Bussereau, présidents du Département, étaient de fervents défenseurs de l’île de Ré, on a eu la chance d’avoir l’écoute de Maxime Bono, député-maire de La Rochelle qui a fait voter le déplafonnement de l’écotaxe à l’Assemblée nationale. Mais le tarif est voté chaque année par l’Assemblée départementale, avec une forte pression à chaque fois de la part de ceux qui représentent les 150 000 Rochelais souhaitant des tarifs préférentiels. Si vous mettez au vote le tarif du Pont c’est dangereux. Cela doit relever de la présidente du Département seule, pas d’une commission. Brigitte Desveaux en a fait son cheval de bataille depuis vingt ans. Alors cette commission, c’est soit « on discute mais il ne se passera rien » et on a une réponse forte de la présidente, soit rouvrir la discussion et donner la parole aux Rochelais, c’est ouvrir la porte à une possible baisse des tarifs. J’ai pris rendez-vous avec Sylvie Marcilly pour en rediscuter, je ne suis pas rassuré, j’espère me tromper. D’autant plus qu’avec l’abandon de notre Plan Mobilité et de la 3è voie du Pont, l’absorption sur nos routes de davantage de voitures serait impossible. »
Quid de la fiscalité des résidents secondaires ?
Lionel Quillet a conclu son intervention sur la possibilité donnée par la loi d’augmenter la taxe d’habitation pour les résidents secondaires : « En tant que maire de Loix et président de la CdC, je ne l’augmenterai pas et je proposerai aux élus de ne pas toucher à la fiscalité. Tout le monde est rétais, qu’on soit résident permanent ou secondaire, et ces derniers paient déjà 2/3 de la fiscalité. La vraie discussion concerne l’encadrement des locations saisonnières, avec l’instauration d’un enregistrement obligatoire et la définition des conditions d’usage. On a limité le nombre d’hôtels, de campings et aujourd’hui on se retrouve avec des maisons construites pour quatre personnes qui en hébergent douze. Il y aura des concertations entre les dix maires, chacun étant in fine maître de réguler plus ou moins la location saisonnière dans sa commune.» « C’est curieux, à la montagne on favorise au contraire l’occupation des biens », s’est étonné un participant.
Interrogé par un adhérent sur sa position quant à ses intentions en matière de fiscalité sur les résidents secondaires des Portes-en-Ré, Alain Pochon est resté prudent : « J’attends le décret « Zone tendue », on fera une commission de travail, le Conseil municipal statuera. »
« On doit trouver le bon équilibre, on a 60 % de résidents secondaires sur l’île de Ré, mais la réalité économique de l’île ce sont de plus en plus d’investissements purement locatifs. J’ai une très bonne idée sur Loix ! », a conclu Lionel Quillet, sans en révéler davantage.
* A déposer chez Ship & Fish 67, avenue des Salines – 17880 Les Portes en Ré.
** ZMEL : Zone de mouillage et d’équipements légers
***PAPI : Plan d’actions de prévention des inondations
****CMI : Commission mixte inondation
*****NEMO : Non à l’éolien marin à Oléron et son extension
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