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- AG de l'Association pour la sauvegarde des sites des Portes en Ré
L’ASSIP : « le dialogue n’exclut pas la vigilance »
C’est devant un auditoire fourni que le président de l’ASSIP, Loïc Artru, le Maire des Portes-en-Ré, Alain Pochon, et le président de la CdC, Lionel Quillet, ont évoqué les sujets portingalais et rétais, notamment la défense des côtes, le risque incendie et les équilibres de l’île de Ré.
Auparavant le président Loïc Artru a rappelé les activités et actions de l’association, qui s’est employée à développer les échanges avec les élus locaux : Maire, Président de la CdC, Conseiller départemental, afin de se tenir informée mais aussi apporter ses points de vue et contributions. « Mais le dialogue ne signifie pas accord sur tout ! Nous restons particulièrement vigilants sur le sujet de la défense des côtes… Nous attendons des réponses et un calendrier des travaux de la part du Département… Le projet de modification de la saisonnalité du tarif du pont, lancé par le Département, doit être suivi avec attention… toute remise en cause ou modification du péage pourrait altérer l’équilibre fragile entre taille de nos infrastructures et capacité d’accueil. »
Végétalisation, propreté, environnement
Dans le projet d’aménagement de la route départementale le long du village en cours d’étude par le Département, l’ASSIP a demandé au Maire d’être attentif à la végétalisation des abords. Elle souligne aussi la nécessité de faire la chasse aux dépôts sauvages et a réaffirmé sa disponibilité pour participer à l’optimisation de la signalétique en 2022/2023 : l’état des lieux exhaustif de la signalétique routière et d’information locale diligentée par la Mairie a permis de décompter plus de 500 panneaux routiers ! L’ASSIP a aussi proposé au maire de travailler sur un livret d’accueil ayant pour objectif de prévenir et réduire les incivilités.
Au sujet du nouveau projet d’implantation de parcs éoliens marins, déplacés plus au large et au sud, « si cela va dans le bon sens car ils sortent du Parc naturel marin, on reste dans une zone Natura 2000 et cela nous pose problème en matière environnementale, nous resterons vigilants. »
Du côté des activités ludiques, l’ASSIP s’est mobilisée avec succès pour élargir la base de ses adhérents via une « opération roses trémières » sur le marché des Portes-en-Ré lors du WE de Pâques : celle-ci a attiré une quarantaine de nouveaux adhérents. Un concours de dessins pour les enfants de 5 à 15 ans, visant à sensibiliser les habitants et visiteurs à respecter le village et ses plages (mégots, déjections canines, déchets de plage…), a débouché sur l’affichage des dessins gagnants dans les rues et aux entrées de plage.
Finances et Conseil d’Administration
En matière financière, l’exercice 2021 a été à nouveau excédentaire, grâce à la progression de + 12 % des cotisations, et a permis d’abonder la trésorerie de l’association s’élevant au 31 décembre 2021 à près de 36 K€ (+ 10 %). « Cette réserve financière pourra nous permettre de mener si besoin des contentieux afférents à la protection environnementale, voire à financer des études concernant la sauvegarde de notre village, nous sommes à cet égard ouverts aux propositions des adhérents » a expliqué le trésorier, Jérôme Tolot.
Initialement composé de treize membres, le Conseil d’Administration a vu le mandat de Thierry Voiriot renouvelé et l’arrivée d’une nouvelle administratrice, Valérie Breton, paysagiste environnementale en espace public, les deux propositions ayant été approuvées à l’unanimité des adhérents présents ou représentés, tout comme les rapports moral, d’activité et financier.
Un Maire et un 1er Adjoint très actifs
Le Maire des Portes-en-Ré, Alain Pochon, a longuement détaillé toutes les actions entreprises par lui-même, son premier Adjoint Patrick Bouraine et le Conseil municipal, depuis leur arrivée à l’été 2020. Il a informé qu’une étude de signalisation allait être lancée à la rentrée 2022 : « Tout est à refaire, c’est un dossier important géré par Patrick Bouraine, on va travailler avec vous, on va aussi avoir une réflexion sur la circulation dans le village et le stationnement gratuit à l’extérieur. Les vélos, c’est une catastrophe, on a déjà augmenté les parkings vélos à La Grenouillère et sur la place de la Françoise. »
« Concernant les digues, j’ai toujours dit à Lionel Quillet que je ne comprends pas, nous sommes les plus impactés par les zones rouges et nous sommes la seule commune où rien n’a été fait. Avec le PPRN le plus impactant, les digues n’ont pas été faites. La protection du Fier d’Ars est intégrée dans un PAPI 2 (Plan d’action de prévention des inondations), les études sont lancées pour 2023/2024 pour des travaux en 2025/2026. J’ai été voir la présidente du Département, car l’île de Ré ayant déjà été bien lotie en termes de digues, ce qui n’est pas le cas partout dans le Département, nous craignons qu’elle ne soit plus prioritaire, elle m’a assuré que ce n’est pas le cas, je continue à suivre de près par l’intermédiaire de Lionel Quillet et en direct avec la présidente du Département. Je suis dubitatif sur les échéances annoncées, aujourd’hui on ne connaît même pas le tracé exact des digues, même si les financements sont calés », a expliqué le Maire des Portes.
Concernant la route départementale, Alain Pochon a reçu le 28 juillet une réponse à son courrier du 2 juin dernier : « Sur la RD 101, trois carrefours vont être aménagés pour apaiser la vitesse, outre la création du giratoire avec le Haut des Treilles, le carrefour de la route du Batardeau et de la Filasse qui mène à la déchèterie va être sécurisé et un carrefour va être créé en allant vers trousse Chemise. Le parking de La Patache appartient au Département, tout comme la RD, qui ne les entretient pas. J’ai demandé le déclassement de l’entretien de la RD pour que La commune des Portes puisse l’entretenir, mais s’il y a déclassement total de la RD il faudra au préalable que le Département la refasse intégralement. Nous avons beaucoup de sujets avec le Département, je parle directement avec la Présidente. »
« Concernant les lignes haute tension, la demande a été faite, Enedis nous a annoncé cinq ans d’études, on ne va pas lâcher, c’est en très mauvais état et on met la pression. Pour les dépôts sauvages on va travailler cet hiver avec la police municipale pour mettre en place des actions coercitives. Nous sommes très sensibles au paysage, nous ne goudronnerons pas à tout va comme certaines communes du continent. La construction des logements Habitat 17 rue des Peupliers va redémarrer courant octobre, au Haut des Treilles le projet comporte six à huit logements, le réaménagement de la salle des Prée va bientôt démarrer, la réhabilitation de la Mairie confiée à l’Agence Blanchard avance avec la phase diagnostic remise en juillet, au cimetière le planning est : audit procédure en 2022, création d’un ossuaire en 2023, début de la reprise des premières concessions en 2024. Modernisation des sanitaires publics, réhabilitation de La Cure en accord avec le Diocèse, modernisation avec la mise aux normes des vestiaires du centre de prévention des pompiers… nous menons en parallèle tous ces dossiers et d’autres encore. »
Alain Pochon très inquiet quant au risque de feu de forêt
« Je suis très inquiet sur la forêt du Lizay et de Trousse-Chemise, du fait des habitations très proches, j’ai réfléchi à deux passages à niveau au Lizay et au Petit Bec, je souhaite interdire le passage des voitures dans les forêts et la police municipale a été très sensibilisée et est très vigilante, elle a arrêté trois personnes en forêt de Lizay avec des pétards et un briquet. » a aussi expliqué Alain Pochon. « Nous essayons avec l’association des riverains d’avoir un dialogue avec l’ONF, notamment sur l’entretien de la forêt qui n’est pas fait, l’organisme n’est pas présent, peut-être la nouvelle équipe va-telle se pencher sur le sujet…» Concernant les cheminements d’accès aux plages : « On n’est pas chez nous, on donne 25 K€ à l’ONF pour ceux-ci, mais on ne peut faire ce que l’on veut. »
Côté loisirs, deux courts de paddle tennis vont être aménagés à partir d’octobre, l’aménagement du Gros Jonc arrive à sa fin, le Maire réfléchit à la création d’un site dédié aux adolescents.
La remise en état des 28 km de voirie représente un budget de 1,4 M€, le plan pluriannuel a démarré.
Mouillages écologiques
Répondant à une question sur les mouillages, le Maire a précisé que la procédure était longue et complexe : « la mairie a déposé son dossier de demande d’autorisation d’occupation temporaire, qui doit être examiné par la DREAL, la DDTM et le Parc naturel marin, nous avons une étude supplémentaire à faire sur la zoostère et les animaux, la commune a demandé une subvention auprès de la CdC, l’étude coûtant 100 K€. Un drone a survolé les mouillages en juillet, à la mi-août puis à miseptembre et mi-octobre, cet état des lieux doit permettre de montrer que ces mouillages sont là seulement deux mois et demi par an et n’ont, de ce fait, pas d’impact environnemental. Nous avons demandé 740 mouillages, pour le moment la DREAL part sur 540 mouillages. Quelques bouées en matériau bio-sourcé sont en test, les premières constatations après deux mois et demi de mise en place sont très favorables. L’installation de ces mouillages coûtera 600 à 700 K€ à la commune, il faut compter trois ans avec les administrations avant de pouvoir finaliser le projet. »
Protection du Fier d’Ars et du Nord des Portes
Lionel Quillet, président de la CdC est ensuite intervenu longuement au sujet de la protection du Fier d’Ars, du risque incendie, du règlement de publicité et de la saturation touristique de l’île de Ré.
Concernant la protection des côtes, il a réexpliqué encore que sur les 350 M€ dédiés aux côtes par Dominique Bussereau et lui-même dans le cadre de la Mission Littoral créée au lendemain de Xynthia, 115 M€ ont été affectés à la protection de l’île de Ré, que le duo a obtenu un tour de table financier intéressant (Etat 40 %, Département 20 %, Région 20 %, CdC 20 %).
Près de 50 M€ de travaux ont été actés et menés sur la période 2011- 2021, ceci après les 20 M€ des travaux d’urgence en 2011-2012 dont 7 M€ sur les Portes, lancés sans procédure dans le cadre du Plan Submersions rapide et financés par l’Etat. Les projets (hors PSR), qui s’inscrivent dans un PAPI 1 puis 2 (Plan d’action de prévention des inondations), doivent être validés par la Commission Mixte Inondation (CMI). Les grands travaux du PAPI 1 sont en cours de finalisation : Boutillon (12 M€), port La Flotte (6 M€), Doreaux Saint-Clément (11 M€), Loix Est (5 M€), Rivedoux- Plage (1,5 M€), La Couarde (8 M€), Montamer (2 M€).
Lionel Quillet a rappelé qu’obtenir la validation du PAPI 1 pour protéger 17 600 personnes – l’Etat ne prend en compte que la population permanente – n’avait pas été simple et que la validation du PAPI 2 qui concerne notamment le Fier, la côte Nord des Portes, une partie de Saint-Clément autour du Phare, n’a été possible que grâce au travail acharné de la Mission Littoral et au réseau de Dominique Bussereau. Passé de 15 M€ à 35 M€ du fait des études énormes d’impact environnemental demandées par la DREAL, le PAPI 2 a aussi été confronté à l’opposition de certains riverains aux Portes-en-Ré. C’est grâce à Elisabeth Borne, alors Ministre de la Transition écologique, que la CMI a donné in extremis son accord sur 30 M€, alors qu’elle ne souhaitait accorder que 5 M€, préférant privilégier « le repli stratégique », « un peu compliqué sur une île » a noté avec un brin d’humour le président de la CdC.
« Le dossier a été validé en 2020, il faut compter 3 à 4 ans pour les études qui ont été lancées, Dominique Bussereau et moi-même ne sommes plus là, la priorité du Département n’est plus sur l’île de Ré. Et il faut être derrière les études pour qu’elles avancent, je n’ai plus la main, pourtant c’est pour moi une oeuvre de vie. »
« Le risque reste élevé, Xynthia + 20 cm reste un évènement normal, il peut y avoir pire, et pour le Nord de l’île un risque élevé lié à la montée des eaux, ce qui est différent d’une submersion. Second problème, le Plan de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) est extrêmement fort, l’Etat pourra le revoir quand les digues seront faites. »
L’ONF n’a pas de moyens
Au sujet des forêts de l’île de Ré et du risque incendie, Lionel Quillet a expliqué : « L’ONF n’a pas un sou, elle doit trouver des solutions commerciales pour gérer les forêts. La CdC de l’île de Ré subventionne l’ONF depuis 2008, nous sommes la seule collectivité de France à subventionner l’Etat ! Dominique Bussereau avait proposé pour les îles de Ré et d’Oléron et la Presqu’île d’Arvert un projet, dans lequel le personnel de l’ONF était payé et rentrait dans le personnel du Département, ce qui représentait 8 M€ pris en charge, l’Etat a refusé. »
Le délégué ONF pour l’île de Ré étant remplacé, suite au départ à la retraite de Philippe Pouvesle (lire notre article de fin mai 2022 : www. realahune.fr/philippe-pouveslegardien- des-forets-et-des-dunesretaises- depuis-plus-de-vingt-ans/) « on a prévu une réunion début octobre afin de demander qu’une gestion de la forêt plus importante soit faite dans le cadre notamment du risque incendie, peut-être seronsnous mieux entendus maintenant. J’ai pu faire signer avant mon départ du Département la construction de trois grandes casernes à Sainte- Marie (en cours), Ars et Saint-Martin, disposer d’un outil de travail moderne permet de fidéliser les pompiers professionnels et volontaires. »
Lionel Quillet a ensuite rapidement évoqué l’élaboration en cours d’un Règlement local de publicité intercommunal (RLPI) dont l’enquête publique sera lancée en 2023 et qui permettra aux Maires de pouvoir réglementer et intervenir, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, les RD hors agglomération relevant du Département et de l’Etat.
« L’île s’étouffe, l’Etat doit nous permettre de maîtriser les locations »
Interpellé sur la politique touristique il a martelé : « Cela fait bien longtemps que la CdC et Destination île de Ré ne font plus de promotion de l’île de Ré, la première mission est d’accueillir et informer les 150 000 visiteurs des bureaux d’accueil touristique, de gérer les 180 000 appels et mails.
Concernant la capacité d’accueil, outre les 17 600 résidents permanents, l’île de Ré offre 2600 places (lits) en hôtel, ce qui est faible, il n’y a eu aucune création de lit depuis dix ans. L’hébergement dans les 52 campings représente 24 000 places, les meublés de tourisme 13 000 lits. Le tout représente donc 39 000 lits. Les 70 000 lits pour arriver au total de 109 000 lits, on les trouve dans la location des résidences secondaires notamment, qui connaît un trend d’évolution exponentiel. Notre Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) est fermé à la construction, il est l’un des plus durs, le problème réside dans les locations de type Rbnb, l’île s’étouffe et on n’a aujourd’hui pas de moyen de maîtrise. Des résidents permanents sont remerciés par des propriétaires qui font le calcul de la rentabilité, ils sont souvent contraints de quitter l’île de Ré. On a bloqué l’urbanisme, créé aucune nouvelle zone, seuls 20 % du territoire sont construits/constructibles, on a une gestion touristique la plus vertueuse possible, si le législateur ne nous apporte pas de solution pour cadrer le locatif saisonnier on va s’étouffer. J’ai voté Emmanuel Macron et Olivier Falorni, les députés de Charente- Maritime doivent monter au créneau pour obtenir un cadrage beaucoup plus fort. »
« Nous ne faisons aucune promotion de l’île à la journée, nous avons créé un aménagement environnemental du Phare des Baleines avec trois hectares verts, nous voulions baser la gestion du Phare des Baleines sur la qualité et non le nombre, avec une promotion très environnementale, le Département a confié sa gestion à une Entreprise privée, dans une vision quantitative avec de la qualité, la CdC de l’île de Ré était, elle, sur une vision de qualité. »
Après quelques questions sur le nonrespect de la zone de baignade à la plage de La Loge, alors que d’autres zones sont dédiées à la planche, au paddle et autres sports nautiques, ou encore sur la vocation du port d’Ars à rester communal, faisant partie des trois derniers ports sur 52 ports en Charente-Maritime à n’être pas géré par le Département ou un Syndicat Mixte, les adhérents se sont retrouvés autour du pot de l’amitié.
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