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- Assemblée générale du 8 août 2022
L’APSL : patrimoine et qualité de vie en ligne de mire
Si les assemblées générales estivales des associations sont l’occasion de faire le point auprès de leurs adhérents sur les actions menées et les sujets de préoccupation, elles permettent aussi de les éclairer sur les politiques publiques locales. C’est ce qu’a permis la longue intervention de Lionel Quillet à l’AG de l’APSL.
Même si les deux nouveaux projets d’implantation des parcs éoliens à échéance 2030 et 2050, hors Parc naturel marin, plus au sud et plus au large, auront un impact visuel moindre, l’Association de protection des sites de Loix restera vigilante sur la zone d’atterrissage du raccordement, puisque que celui-ci se fera via la zone nord des parcs, entre Oléron et Ré. C’est ainsi que Pierre Boulanger, président de l’association a ouvert l’assemblée générale. En effet, l’APSL avait fait connaître courant 2022 à la CNDP son rejet de toute implantation en zone marine protégée.
Littoral, environnement, vie permanente
Parmi les trois priorités de l’association loidaise, la défense du littoral et le renforcement de la protection de la nature et des paysages figurent en bonne place. Nettoyage de l’estran avec l’AUPPG (lire notre article page 14) et la Mairie, suivi du projet de la zone d’interdiction de mouillage du Grouin, à vocation éminemment écologique, avec une surveillance de la zoostère, font partie de ses actions. Autre sujet d’intérêt des adhérents, la maîtrise de la fréquentation de l’île de Ré pour éviter de surinvestir dans les infrastructures et pour limiter la pollution. « Il faut maîtriser et étaler ». Dans ce cadre, le stationnement à Loix, la piste du sel, le Schéma directeur cyclable avec le Vélo club île de Ré, les transports collectifs avec Ré Avenir et la tarification du Pont sont des axes d’implication du bureau de l’Association.
Le président a ainsi annoncé le projet du Maire de Loix d’agrandir le parking de La Bernardière, qui passe par une demande d’urbanisation d’une zone naturelle, le délai serait donc de 2 à 3 ans. « Grande nouvelle, l’an prochain tous les parkings extérieurs seront payants ». « Au sujet de la piste du Sel, dont le projet de prolongement entre Le Feneau et La Passe bloque du fait du propriétaire des marais mitoyens, le Département nous a répondu qu’il a le projet de faire aller les cyclistes jusqu’au Boutillon pour traverser la RD et revenir selon un cheminement qui serait fait par la CdC ; Les bras nous en sont tombés, nous avons fait appel au médiateur du Département. Lionel Quillet, président de la CdC, a prévu le doublement de la RD par une piste cyclable dans le Schéma directeur cyclable, son idée est d’intégrer les doublements de RD pour permettre d’optimiser les déplacements domicile-travail à vélo. »
« Il faut aussi favoriser le développement d’activités pérennes et de la vie à l’année, l’offre de logements baisse, et on voit s’amorcer les prémices d’une mort lente de l’île. Lionel Quillet a prévu des Assises du logement le 13 octobre, pour interroger les Rétais sur ce qu’ils veulent. », a informé Pierre Boulanger.
L’APSL souhaiterait que le village artisanal soit végétalisé et a aussi demandé à pouvoir consulter le projet d’aménagement du centre du village. Les nuisances sonores imputables à la suroccupation, au camping municipal et aux incivilités sont pointés du doigt par les adhérents, qui envisagent de faire établir des constats d’huissier.
Avec 231 adhérents au 31 décembre 2021, l’APSL a atteint un record historique et se prépare à fêter ses 40 ans en 2024. Elle encaisse chaque année les cotisations et faute de dépenses, enregistre un solde d’exercice positif et détient une trésorerie confortable de plus de 20 K€. Trois administrateurs ont été renouvelés et cinq candidatures cooptées par le Conseil d’administration ont été validées lors de cette AG.
Gestion des déchets, incivilités et stationnement
Le Maire de Loix et président de la CdC, Lionel Quillet, est intervenu sur les différents thèmes de sollicitation de l’APSL et a répondu aux questions de l’auditoire. Interpellé sur le taux de la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères) il a notamment expliqué que l’île de Ré bénéficie aujourd’hui d’un service de luxe – 5 déchetteries, collectes nombreuses, etc. – et que malgré cela le taux de la TEOM a baissé plusieurs fois depuis son arrivée à la tête de la CdC en 2008. Les prestations de gestion des OM sur l’île de Ré sont largement financées par les résidents secondaires à hauteur des deux tiers, puisque la TEOM est basée sur le foncier. « En 2025-2026 les conditions de tri seront beaucoup plus draconiennes, et le jour où l’Etat nous imposera la pesée embarquée, basée sur le principe du consommateur-payeur, le système financier va s’effondrer. On aura deux solutions : soit augmenter fortement les taxes, soit baisser le niveau des prestations. Une grande réforme se prépare en faveur du tri vertueux. » a-t-il conclu sur ce premier sujet.
Concernant le bruit « il va avec les incivilités, cela devient infernal, j’ai pris un arrêté sur le bruit, mais la Mairie ne peut faire grand-chose. Quand le camping monte le son, on intervient, c’est toutefois une Entreprise privée et par vent d’Est le village est impacté. Quant au feu d’artifice tiré pour les 18 ans d’un jeune, non loin des chevaux, le Maire l’avait refusé, le Préfet l’a autorisé. Résultat un cheval a été blessé et les nuisances ont impacté tous les habitants. »
Au sujet de la demande de parking supplémentaire, Lionel Quillet a longuement justifié son choix assumé de ne pas créer de nouveau parking : « A mon arrivée en 1995, j’ai contraint la constructibilité de Loix, que certains voulaient accroître de 30 %, je voulais pour ma part garder pour le village de Loix sa dimension environnementale protégée et son esprit village. Cela m’a valu à l’époque un vote de défiance. Dans mon esprit ces terrains protégés pour environnement doivent le rester, y créer un ou des parkings reviendrait à urbaniser des terres protégées. L’extension du parking de La Bernardière va demander via une Demande d’Utilité Publique trois ans de procédure, on peut étendre certains parkings mais pas en créer, ce serait revenir sur un principe fondamental pour Loix et l’île de Ré. Je rappelle que toutes les maisons (à part 80 d’entre elles) ont deux places de stationnement, ce qui représente 2500 places, qui au lieu d’accueillir les voitures servent à parquer les bateaux, accueillir les amis, faire de la location, etc. »
« Malheureusement le parking gratuit ne peut tenir, on va être obligés de revenir au parking payant, je le déplore, mais à chaque fois qu’on ouvre des parkings extérieurs on a encore plus de voitures. Les citoyens sont des plus en plus exigeants, les incivilités sont telles que six ou sept Maires de l’île de Ré ne se représenteront pas, ce qu’on vit comme élu est devenu très compliqué, la reconnaissance du travail d’élu, la compréhension du moyen & long terme ont disparu, tout est dans l’immédiateté. On est obligé de revenir vers le dénominateur le plus faible. »
Schéma directeur des pistes cyclables : une discussion serrée avec l’Etat
Concernant les pistes cyclables, Lionel Quillet a expliqué qu’elles sont « victimes de leur succès. Il s’agit d’aménagements urbains en zone protégée, faire une piste cyclable dans l’île de Ré est devenu quasi-impossible. Pour la piste du Sel qui va de Loix au Feneau, il nous a fallu douze ans et deux signatures de Ministres pour obtenir une dérogation. En outre les pistes se détériorent vite car si le calcaire est esthétique, il n’est pas solide. Il faudrait prévoir de nouveaux matériaux. Enfin, les pistes cyclables ne sont pas assez larges et il manque des portions d’itinéraires. Avec le Schéma directeur des pistes cyclables prévu pour fin décembre, je demande à l’Etat d’étudier la possibilité de créer de nouvelles pistes, on passerait ainsi de 130 à 160 km de pistes cyclables des Portes à Rivedoux, de les élargir et de les revêtir de nouveaux matériaux, ce sera une décision assez forte à prendre par les Services de l’Etat. L’île d’Oléron a la même discussion avec eux pour sa Transoléronaise, nous nous unissons avec le président de la CdC d’Oléron sur ce sujet. »
Elargissement de l’utilisation de l’écotaxe
« Enfin il y a la discussion financière, l’utilisation de l’écotaxe est très cadrée, je voudrais faire admettre aux pouvoirs publics que des pistes cyclables relèvent bien du développement durable et demander donc que l’écotaxe puisse permettre de financer l’entretien et le développement des pistes. Cela nécessite un vote parlementaire, notre Député récemment réélu m’a promis de monter le dossier, sachant que l’écotaxe ne concerne en France que l’île de Ré et un peu l’île d’Aix… L’objectif est de permettre de faire le trajet Saint-Martin – place de Verdun en vélo en une heure maximum. »
« Pour le raccordement du Feneau à La Passe, je n’ai plus la main, il s’agit d’un bord de route départementale, votre président de l’APSL a questionné les Conseillers départementaux… »
L’éolien raison d’Etat…
Lionel Quillet a aussi évoqué la protection du Fier d’Ars (lire en pages 18 et 19 notre article sur l’AG de l’Assip), le problème des locations Rbnb avant de conclure sur les projets de parcs éoliens : « J’ai vu récemment le Secrétaire d’Etat à la Mer et le Ministre des Armées, je leur ai expliqué : « Si l’intérêt majeur de l’Etat est de faire le plus grand parc éolien au large de nos côtes Sud- Atlantique, il faut l’afficher ainsi, la raison d’Etat prime sur tout. Mais ne nous faites pas une concertation inversée si elle n’a aucune influence sur la décision d’Etat, il est inutile de réunir les gens ». J’ai aussi évoqué la forme qui me choque, en l’occurrence l’absence d’étude d’impact. Sur le fond, j’ai rappelé les conséquences de ces nouveaux projets sur les flux migratoires des oiseaux, la biodiversité, les milieux marins. On se garde la possibilité de réintervenir. Privatiser la mer est un vrai souci, qui plus est sur un tracé migratoire c’est jouer avec le feu. » a-t-il conclu (lire notre article en pages 10 et 11).
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