Lancement des travaux du centre de transfert
Six ans après l’incendie qui avait détruit le centre de transfert des déchets de l’île de Ré, les travaux de reconstruction de ce dernier débutent enfin. Sa mise en service est prévue pour l’automne 2024.
Il aura donc fallu six ans à la Communauté de Communes pour boucler ce dossier. Six longues années pendant lesquelles une solution provisoire avait été mise en place sur le site, et pendant lesquelles la collectivité n’a pas chômé. « Les discussions avec les assurances ont été rudes, » explique Lionel Quillet, le président de la CdC. « Au final, on s’en sort bien. Les assurances payent quasiment 50 % du prix du nouveau bâtiment, mais c’est vrai que cela a été long. » Ensuite, la collectivité a dû obtenir de nouvelles autorisations et déposer un nouveau permis de construire, avec des règles environnementales beaucoup plus complexes qu’auparavant.
Les travaux ont ainsi pu commencer le 21 novembre, et devraient durer jusqu’à la fin du mois du juin. « Nous conservons la structure de l’ancien hall, endommagée par l’incendie. Nous commençons donc par des travaux de réparation de cette dernière », explique l’architecte Erwan Laneau du cabinet HanUMAN, spécialisé dans l’architecture des centres de tri. « Puis en mars, la charpente sera posée. Les travaux devraient être finis en juin mais nous attendrons l’automne pour la mise en service, un temps de passation étant nécessaire entre le hall provisoire et le hall rénové ». Installé en 2018 après l’incendie, le hall provisoire sera démonté par la suite.
Réduire le risque incendie à néant
Ce nouveau centre tirera les leçons des expériences passées, et notamment de cet incendie qui, en juin 2017, avait pris au milieu des ordures ménagères. « Ce genre d’endroit comporte un risque d’incendie extrêmement important, » insiste Lina Besnier, la vice-présidente déléguée aux déchets, « avec parfois, au milieu des ordures, des matériaux extrêmement inflammables. Le temps qui s’écoule entre le départ de feu et la réaction doit être le plus court possible. » D’où l’intégration dans ce nouveau centre de transfert de caméras thermiques et de canons à eau. Dès qu’une température supérieure à 360° sera détectée, les canons à eau se déclencheront avec un débit de 3000 litres par minute sur la zone ciblée.
Sera également créée une zone de stockage de sable et le revêtement extérieur du bâtiment, en imitation bois, sera réalisé à partir d’un matériau composite incombustible. Un système de ventilation naturelle permettra aussi de diminuer la température à l’intérieur du bâtiment. La prévention du risque de submersion est également intégrée à ce projet, avec la création d’une zone refuge et la mise en place de batardeaux pour retenir les déchets.
Le montant total de ces travaux s’élève à 3 797 866 € TTC, financés à hauteur de 48 % par l’assurance. La participation finale de la CdC s’élèvera donc à 1 968 818 € TCC. On comprend l’importance de réduire le risque incendie à néant, aucune assurance n’acceptant aujourd’hui d’assurer un tel bâtiment. Un système d’auto assurance sera donc mis en place par la CdC.
Rappelons que ce centre de transfert des déchets reste indispensable à l’île de Ré. En 2022, 14 189 tonnes de déchets y ont transité, dont 9 577 tonnes d’ordures ménagères. Les déchets venus de toutes les communes de l’île, ainsi rassemblés, sont ensuite acheminés vers la Rochelle l’hiver, Poitiers en plein été, par des camions de très grosses contenances, permettant de diminuer l’impact écologique d’un tel transfert.
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