- Social
- Solidarité
- Association
L’Administration pénitentiaire a entendu le cri d’alarme de l’Embellie

Vendredi 1er février, Alain Pompigne, directeur interrégional des services pénitentiaires de Bordeaux, accompagné de Madame Lavaud, Directrice de la Maison Centrale de Saint-Martin, et de plusieurs collaborateurs, est venu découvrir les travaux de rénovation de l’Embellie, financés notamment grâce à l’aide financière de 20 000 euros qu’il a attribuée à l’association martinaise du même nom.
Le Maire de Saint-Martin, Patrice Déchelette, et son premier Adjoint Alain Bednarek étaient bien sûr présents, aux côtés du président de l’Association Jacques Collin, de son vice-président Jean-Marc de Bournonville, de sa trésorière Yvette Cia, et d’autres bénévoles tels André Roulet et Geneviève Barthet, sans oublier l’hôtesse d’accueil de l’Embellie, Christine Poirier-Coutansais.
Si des lieux d’accueil de jour des familles de détenus existent un peu partout en France, à proximité des lieux de détention, gérés par des associations, plus rares sont les maisons permettant d’héberger les familles la nuit.
L’île de Ré est très spécifique à la fois parce que sa Maison Centrale accueille des longues peines, donc des personnes très éloignées du lieu de vie de leur famille, mais aussi parce que tout hébergement y est extrêmement cher, la plupart du temps hors de portée de la bourse des familles des détenus.
L’accueil des familles, essentiel pour l’équilibre des détenus
Nous avons déjà eu l’occasion plusieurs fois dans nos colonnes de présenter l’Embellie, et il y a un an de relayer son cri d’alerte quant à ses besoins de financement. Et c’est grâce à cette médiatisation que le directeur interrégional en a été informé. « Un peu contrarié », a-t-il avoué, que l’Embellie n’ait pas pensé à solliciter l’Administration pénitentiaire, il s’est immédiatement enquis de ses besoins et a ainsi fait débloquer une aide de 20 000 euros ayant permis à la structure d’accueil, composée de deux maisons reliées entre elles, nichées au coeur de Saint-Martin, d’entreprendre d’importants travaux de rénovation. « Cela fait trente ans que vous nous aidez, en accueillant les familles, c’est donc naturel que nous participions à ce financement » a-t-il en substance dit aux bénévoles de l’Association. « L’équilibre de détention passe aussi par la capacité de la famille à venir au parloir ou à l’unité de vie familiale ». « Cette aide est une somme importante, y compris pour nous, à l’avenir si vous avez d’autres besoins pensez à revenir vers nous ». Les bénévoles de l’Association, aidés par ailleurs par des subventions de différentes collectivités locales : Mairie de Saint-Martin, CdC de l’île de Ré, Département, Ville de La Rochelle, Lions Club, sans oublier la famille La Prairie (à l’origine de l’Embellie à qui elle a légué ces maisons), etc. ne pensaient pas que la Direction pénitentiaire pouvait ainsi les aider financièrement, a répondu le président de l’Embellie.
Alain Bednarek, aussi directeur financier de la Maison Centrale de Saint-Martin, a ainsi étudié et chiffré l’ensemble des travaux nécessaires et suivi de près le chantier, avec l’Association. Reprise des pierres de taille, travaux intérieurs et extérieurs, peinture des chambres, modernisation de l’éclairage et des radiateurs etc. autant de travaux menés en 2018 qui ont coûté près de 25 000 euros. Et encore, certains artisans, d’ici et d’ailleurs, ont participé bénévolement ou à moindre prix, aux travaux de peinture, par exemple.
Empathie et rigueur, pour une hôtesse d’accueil « pilier » de vie de l’Embellie
« Hôtesse d’accueil » sur place en permanence, Christine Poirier Coutansais entretient ces deux maisons, s’occupe du linge, du nettoyage, embellit la cour… mais plus encore son rôle social, de relation humaine, est inestimable, avec parfois des familles compliquées et des tensions importantes à désamorcer (dont elle a déjà fait les frais physiquement, faut-il le rappeler ?) : « Certains problèmes internes sont transposés à l’extérieur, il faut parfois faire le tampon entre les familles, mais il y a aussi de belles rencontres, je suis l’oreille, la confidente de certaines femmes. Le Clan des familles Basques mettait une ambiance haute en couleurs ! ». Ces sept chambres et deux cuisines- pièces de vie commune peuvent accueillir simultanément jusqu’à seize adultes et enfants, ce qui représente sur une année une fréquentation oscillant entre 800 et 1000 personnes. L’activité de l’Embellie ayant un peu faibli en 2018 à la suite de la politique nationale de rapprochement familial des détenus. Ainsi les Basques ont-ils rejoint Mont-de-Marsan. Si l’essentiel de l’accueil concerne le week-end, à partir du vendredi soir, certaines familles sont accueillies exceptionnellement en semaine pour une nuit à l’Embellie, à la veille de leur entrée en « Unité de vie familiale » pour 6h, 24h ou 48 h partagées par la famille avec le détenu dans l’un des trois studios au sein de la Maison Centrale de Saint-Martin.
Nathalie Vauchez
Lire aussi
-
Social
RÊVolutionner l’enfance avec l’association Le Bocal
L’association Le Bocal organise un cycle de réflexion et de mobilisation collective autour de la place de l’enfant dans notre société, intitulé « RÊVolutionner l’enfance ». Ce festival se déroule à partir du 12 avril et jusqu’à début juin. Plusieurs évènements sont organisés sur l’ensemble de l’île, pour nous questionner ensemble sur ce sujet essentiel.
-
Social
Grand succès pour la soirée des 20 ans !
Le 15 mars dernier, l’association Un bateau pour Ré, créée par Tonia de Turckheim, fêtait ses vingt ans. 155 convives ont pu profiter d’un dîner-conférence, avec plusieurs prises de paroles autour de thèmes chers à l’association : l’esprit d’équipe et la ténacité face aux défis de la vie.
-
Social
Créer du lien social… en se faisant plaisir !
C’est la recommandation de Marie-Françoise Bernard aux membres de l’association dont elle est la présidente, Riv ‘Sourires, lors de l’ouverture de l’Assemble Générale du 10 mars dernier à Rivedoux.
Je souhaite réagir à cet article