- Patrimoine
- Ecluses à poissons
L’Adépir souffle ses 20 bougies à Sainte-Marie
L’Association de Défense des Écluses à poissons de l’île de Ré célèbrera dimanche 31 juillet l’histoire d’un patrimoine immémorial que des passionnés préservent, entretiennent et font vivre.
Paillarde, Jalousie, Vieille-salée, Foirouse ! Ce ne sont pas des insultes mais le nom que les anciens donnaient aux écluses, toutes porteuses d’une histoire locale riche d’enseignement sur l’ethnographie de ce territoire. Autrefois vitale pour les paysans qui depuis le Moyen-Âge y trouvaient un vrai garde-manger capable de faire vivre leurs familles plusieurs jours, la pêche à pied par écluse est progressivement tombée en désuétude ; jusqu’à ce qu’un arrêté ministériel du 24 mai 1965 interdise carrément toute création ou renouvellement de ces pêcheries traditionnelles.
Au fil des années, faute d’entretien des murets, elles n’ont pas résisté aux injures des marées qui petit à petit ont détruit ces édifices, piliers de notre identité maritime et témoins du mode de vie insulaire d’autrefois.
Alors que les Affaires Maritimes ont fini par mettre en place un régime de concessions permettant à un nombre limité de codétenteurs de restaurer et d’exploiter les écluses selon des règles strictes ; un vent de mobilisation se lève en 1995 sous la houlette de Lucien Joubert pour sauvegarder la tradition de gestes vieux de plus de mille ans : c’est la naissance de L’Adépir !
Une première écluse fut ainsi reconstruite et remise en pêcherie, d’autres seront par la suite découvertes puis elles aussi réhabilitées. Des équipes de restauration se sont donc créées, rassemblant anciens et plus jeunes, les premiers sensibilisant les seconds à l’observation et à l’entretien des 14 écluses aujourd’hui en action. Le récent sauvetage de Moufette (l’une des plus emblématiques de l’île) située à côté du Phare des Baleineau à Saint-Clément, illustre bien l’implication des quelques 80 actuels copropriétaires d’un morceau de passé qui prend tout son sens face au rouleau compresseur de l’industrie.
Fête du passé, fête du vivant : une ferme d’animaux domestiques en voie de disparition au Parc Montamer
Sous toutes les casquettes de Dominique Chevillon, élu président de l’Adépir en mars 2015, reste un naturaliste chevronné et un homme d’engagement profondément ancré sur le territoire (la présence familiale à La Rochelle est détectée en 1590 !). Pour symboliser l’événement, il a initié cette année un partenariat avec le Conservatoire des ressources génétiques du Centre Ouest Atlantique (Cregene). L’organisme, en charge de la préservation de races animales locales d’antan, présentera au public toutes sortes d’animaux oubliés : des lapins biques, des vaches maraîchines, des poules Pictaves, des oies blanches du Poitou ou grises des marais, et bien sûr les baudets de Régis Léau ainsi que deux juments mulassières suitées qui sans doute leur feront de l’oeil.
Toutes ces espèces du Bas-Poitou aujourd’hui menacées faisaient partie du quotidien des Rétais il y a cent-cinquante ans. Avec le concours de nombreuses associations régionales, le conservatoire expérimente toutes sortes de méthodes modernes de reproduction comme la congélation de semences ou la pratique de l’insémination artificielle, pour que continuent d’exister ces races séculaires.
Et la traditionnelle brocante « paysagère »
C’est ainsi que l’appelle Agnès Lievens responsable de L’Ancre Maritaise située sur le grand parc de La Noue à deux pas de la plage Montamer. La brocante de l’Adepir est toujours un succès. C’est l’endroit parfait pour une pause rafraîchissante où flâner à l’ombre des arbres. Après une année d’interruption, le rendez-vous incontournable des chineurs revient avec une centaine d’exposants, professionnels et particuliers attendus.
Cette journée anniversaire du 31 juillet sera l’occasion de bien d’autres animations : conférences, exposition, jeux et tombolas sur l’histoire et la vie des écluses.
Comme chaque fois un repas champêtre (huîtres, moules, sardines grillées) sera proposé, sans oublier la buvette qui tournera à plein régime si le beau temps est de la partie cette année.
Une fête à ne pas rater qui promet de bons moments de convivialité autour de la richesse du patrimoine rétais.
Infos : Il reste encore des places pour la brocante du 31/07 :
La réservation des emplacements se fait auprès de l’ANCRE Maritaise, sur place ou par téléphone au tarif de 6€ le mètre linéaire, avec un minimum de 3 mètres.
www.ancremaritaise.fr – 05 46 55 41 38
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