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L’Adépir préserve et valorise les écluses à poisson
A la création de l’association, il y a 28 ans, seulement six écluses étaient en activité. Aujourd’hui celle-ci veille sur quatorze d’entre elles et participe à la reconstruction d’une quinzième, Le Trou d’Cheu aux Portes-en-Ré.
Présidée successivement par d’emblématiques Rétais : M Bonnaudet, Lucien Joubert, Robert Barrère et aujourd’hui Dominique Chevillon, l’association fédère 140 adhérents qui oeuvrent quotidiennement et souvent avec acharnement à la préservation de ce patrimoine maritime, qui témoigne de pratiques ancestrales des îliens.
Ré et Oléron derniers bastions
Il n’est en effet pas tâche aisée de lutter en permanence contre les assauts de la mer, comme l’explique Dominique Chevillon : « On était à 36 écluses à poisson en activité en France, à La Tranche sur Mer (3 écluses dont 2 en bon état), à Noirmoutier où elles ont été ruinées, tout comme à Granville, seule bonne nouvelle avec Ré, les 15 écluses de l’île d’Oléron sont toujours en activité. On est ainsi passé à 32 écluses cette année. Les îles de Ré et d’Oléron sont les deux derniers bastions de leur conservation. »
Pourtant, avec une population qui vieillit, cela n’était pas acquis. Grâce à son dynamisme, l’Adépir sait entretenir le moral des troupes et a la chance de voir son équipe se renouveler avec des jeunes retraités, résidents permanents ou secondaires. Une prouesse à une époque où le bénévolat associatif est à la peine. « Ils sont rentrés petit à petit et deviennent au fil des ans codétenteurs. Quelques jeunes en activité ont aussi rejoint nos équipes, à l’image de Thierry Florentin, ostréiculteur et saunier à La Couarde, qui est entré au conseil d’administration l’an dernier, ou encore de Stéphane Giraudeau, co-détenteur de la Belle Pointe à Sainte-Marie, devenu secrétaire général de l’Adépir en remplacement d’Alain Belloc. Autre arrivée, celle de Didier Courtemanche, président de Moufette à Saint-Clément, à la suite de Norbert Rizo, qui vient renforcer le conseil d’administration. Alain Guionnet va aussi remplacer Michel Gallot en tant que trésorier. », détaille le président.
Une association responsable et fédératrice
Si l’Adépir ne sollicite pas de subvention de la part des collectivités, elle sait pouvoir compter sur le soutien de la Communauté de Communes en cas de coup dur ou tant que de besoin, comme est venu réaffirmer son président, Lionel Quillet, lors de l’AG de l’Adépir du 17 juin dernier. La structure intercommunale a d’ailleurs dans le passé octroyé une subvention venue soutenir l’opération de transmission du patrimoine menée avec Jacques Boucard et l’université littorale. Peut-être lui sera-t-il fait appel dans le cadre du projet d’information autour des écluses, via des panneaux d’affichage, visant à sensibiliser les touristes et visiteurs de l’estran.
Côté promotion, l’Adépir a organisé 52 visites d’écluses en 2022, concernant chacune entre 10 et 20 personnes, étalées sur toute l’année. L’association a reçu des classes en fin d’année scolaire, avec l’ANCRE Maritaise également. Elle édite chaque année son calendrier des écluses, illustré de superbes photos, donnant les horaires et coefficients des marées, qui s’arrache au mois de décembre et vient abonder la trésorerie. Le calendrier 2024 sera illustré de photos prises par un drone. De courtes vidéos autour de la marée montante et descendante sur les écluses de l’île de Ré seront aussi produites.
Souhaitant se concentrer sur sa raison d’être, l’Adépir a décidé d’arrêter sa brocante traditionnellement organisée en juillet à Sainte-Marie : « Tout est devenu compliqué, cet évènement, la plus grande brocante de l’île, mobilise 70 bénévoles et est éloigné de notre objet statuaire. »
Elle a besoin de toutes ses forces vives sur les écluses. Outre les cent codétenteurs, l’association sait pouvoir compter l’été sur les sympathisants, qui ont par exemple beaucoup participé à la reconstruction de l’écluse Le Trou d’Cheu. Les jeunes du SMV (Service militaire volontaire) sont aussi d’un grand renfort, ils sont intervenus trois fois en 2022 sur 3 jours ou une semaine, et devraient continuer en 2023.
Côté investissements, l’Adépir a financé en 2022 l’acquisition d’un nouveau tracteur pour les travaux sur les écluses des Portes et Saint-Clément. Ses recettes proviennent des cotisations, des visites, de la vente des calendriers et de dons.
Parmi les projets 2023, figure la création d’un périodique visant à informer sur l’histoire et la vie des écluses.
AOT de 30 ans au lieu de 5 ans
Postérieurement à l’AG, le président et des membres de l’Adépir ont été reçus par les Affaires maritimes le 21 juin : « Nous sommes en cours de modification de la nature du contrat de concession. L’Etat souhaite faire évoluer nos contrats d’AOT (Autorisation d’occupation temporaire) du domaine maritime. Jusqu’ici notre bail était renouvelé tous les cinq ans, il va désormais nous octroyer des AOT de trente ans. L’Etat souhaite dissocier les activités professionnelles de celles bénévoles. Notre autorisation concerne désormais une structure du patrimoine humain et maritime, alors que nous étions auparavant assimilés aux activités conchylicoles. »
Outre l’allègement des contraintes administratives qu’il induit, ce nouveau contrat constitue un signal positif donné par les Affaires maritimes et l’Etat, favorables à cette conservation du patrimoine, qui rallie tous les acteurs du territoire.
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