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Label pays d’art et d’histoire : bilan de dix ans d’intense activité
Depuis le 26 juillet 2012, l’île de Ré est la première île française labellisée Pays d’art et d’histoire et le moment est venu de renouveler sa candidature.
Créé en 1985, par le ministère de la Culture, le label Ville ou Pays d’art et d’histoire qualifie des territoires engagés dans une démarche active de sensibilisation du patrimoine à l’architecture et au cadre de vie. Ce label dont bénéficient aujourd’hui deux cents territoires est une reconnaissance les liant à l’Etat par une convention de dix ans donnant lieu à un soutien technique et financier.
Dans le cadre de ce renouvellement, un bilan de la décennie écoulée, dont l’activité a été dense, doit être fourni de même que la définition de nouveaux axes de travail. Ceux-ci pourraient concerner à l’avenir les artisans, la langue trop peu parlée mais qui mériterait des recherches approfondies, ainsi qu’une action à entreprendre auprès des jeunes générations pour qu’elles prennent conscience du patrimoine qui les entoure, comme l’explique Danièle Pétiniaud-Gros, maire d’Ars et viceprésidente de la Communauté de Communes, déléguée à la Culture.
Lionel Quillet, président de la CdC de l’île de Ré, se remémore les affres de la présentation du premier dossier, en 2012, préparé pour l’obtention du label. L’équipe de la CdC avait mis en avant les fortifications Vauban, mais c’est finalement le petit patrimoine qui avait retenu l’attention de la commission et le fait qu’on le trouve dans toutes les communes de l’île. Les membres de cette commission avaient constaté d’autre part qu’il existait une volonté marquée de la part de la CdC de mettre en place une politique forte et d’engager une véritable action dans la continuité de l’attribution du label. « Ce patrimoine est qualitatif. Nous sommes dans la valorisation et dans la qualification, ce qui rend les choses un peu compliquées, mais fera la différence dans quelques années. » Lionel Quillet a annoncé par ailleurs le départ en septembre de Stéphanie Le Lay, responsable du service patrimoine, qui quitte l’île pour prendre en charge la direction des Affaires culturelles et du Patrimoine de La Rochelle.
Hélène Gaudin, médiatrice du patrimoine, reste en charge du public et sera assistée cet été de Mélissa Cornuer. Quant à Hubert Croizier, chargé de mission, il a la lourde responsabilité d’assurer le renouvellement du label.
Mise à jour de l’inventaire du patrimoine
Le service patrimoine de la CdC, créé en 2013 pour répondre aux exigences du label, a opté pour une stratégie innovante : raconter le patrimoine avec un ton décalé et le faire vivre par des événements ludiques. Stéphanie Le Lay a développé, devant Marie- Claude Aubert, représentante de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) qui sera désormais l’interlocutrice de la CdC pour le renouvellement du label, les grandes orientations choisies. Elle a expliqué qu’une mise à jour de l’inventaire réalisé entre 1970 et 1979 a été effectuée avec l’aide d’historiens, dont ceux de La Rochelle, car pour mieux protéger le patrimoine et le valoriser, il faut d’abord bien le connaître. Une communication adaptée, basée sur une charte graphique, a été développée. Des publications ont vu le jour parmi lesquelles l’excellente collection « Histoire de … » qui a pour but de mettre en valeur le patrimoine architectural de l’île, une collection dédiée au grand public « Il était une fois » et les focus Pays d’art et d’histoire.
Sensibiliser tous les publics à longueur d’année
Hélène Gaudin a la responsabilité de sensibiliser tous les publics, depuis les enfants à la crèche jusqu’aux seniors du quatrième âge, et adapte ses opérations de communication en fonction de chacun. Concernant le grand public, les événements s’étalent sur toute l’année qui débute avec les « Journées européennes du patrimoine » en septembre, suivies en octobre par les « Rencontres architecture + patrimoine » avec un colloque dont la thématique change chaque année. Une série de conférences débutant en novembre se termine en mai sans oublier les visio-conférences. Enfin, viennent les « Incontournables » à visiter sur l’île en mai et, en juin, le festival « Secoue ton patrimoine » et les différents événements qui l’accompagnent (Cluedo géants, escape games et spectacles de rue) clôturent la saison.
Différentes animations scolaires sont prévues durant l’année, s’adaptant à chaque niveau d’âge et construites en lien avec l’Education nationale et les enseignants. Les enfants sont sensibilisés dès le plus jeune âge par de petits ateliers et un théâtre portatif qui fait merveille. Du cycle 2 jusqu’au collège, on travaille sur l’urbanisation et son vocabulaire spécifique. Les enfants découvrent le patrimoine de l’île et on leur enseigne l’architecture insulaire. Ils apprennent également à lire un paysage, à le comprendre. Soixante animations par an, dont la durée varie de 1h30 à 4h, sont réalisées.
Raconter des légendes, créer des intermèdes musicaux, visiter des chantiers, etc. font partie des médiations plus atypiques que pratique également le service du patrimoine.
Les outils de médiation
Parmi les grands projets menés ces dernières années, il y a celui d’une signalétique commune pour tous les sites patrimoniaux de l’île. L’objectif était d’offrir à la population comme aux touristes des informations sur les éléments du patrimoine. Le budget global de cette opération, qui s’est étalée sur trois exercices, s’élève à 300 000€. Huit communes sont dotées de cette signalétique patrimoniale, les deux dernières ne devraient pas tarder à l’être.
Des expositions ont été montées : « Gravé dans la pierre », réalisée par le musée Ernest Cognacq, « Ne vous fiez pas aux apparences » avec une présentation des cartes postales de la collection Héraudeau, « Voyagez autrement » qui faisait découvrir les huit corbillards rétais, « Lèche vitrines », avec laquelle le petit patrimoine s’affiche dans les vitrines des commerçants rétais.
Dès cet été, des concertations seront organisées auprès des habitants, des résidents permanents, des touristes et des partenaires un peu partout dans l’île pour, s’appuyant sur la façon dont le patrimoine est vécu, conquérir de nouveaux publics et connaître leurs attentes. La matière obtenue servira de base à la conception du nouveau projet de labellisation dont la préparation et la formulation nécessiteront de une à deux années de travail.
Quelques chiffres
20 000 personnes ont assisté aux
animations organisées par la CdC
11 publications créées
9 expositions montées
29 spectacles proposés
168 visites guidées organisées
322 animations scolaires, ainsi que
54 conférences
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