La Villa, success-story et tracasseries d’un bar-resto ouvert à l’année
Le restaurant-bar La Villa, à Saint-Clément des Baleines, est un établissement ouvert à l’année. Toutes les générations s’y pressent tout au long de la journée, en faisant un lieu de vie central du village. Rançon de la gloire : quelques plaintes pour nuisance sonore ont émaillé l’été des propriétaires.
Même en ce début du mois de septembre, alors que le gros des touristes a déjà quitté Saint-Clément, la terrasse de La Villa est encore animée. Ce soir-là, c’est un match de rugby qui attire un public désireux de passer un moment convivial. « On va diffuser tous les matchs de l’équipe de France pendant la coupe du monde de rugby », explique Olivier Cartier, l’un des trois associés propriétaires des lieux. « Cet hiver, on refera aussi des soirées à thème car ça a cartonné l’hiver dernier. Pour la soirée raclette par exemple, on avait fait plus de 120 couverts. Et en plein mois de janvier, c’est un exploit ! Il y a même des gens qui venaient du sud de l’île pour cela ! » Les idées d’Olivier et de son équipe pour animer le centrebourg toute l’année et permettre aux Villageois et autres nordistes de se retrouver, ne manquent pas. Un « after work » devrait ainsi voir le jour les vendredis soirs, avec planchas et DJ.
Être ouvert à l’année, un engagement
« L’objectif quand on a ouvert La Villa », explique Olivier Cartier, « c’était bien d’en faire un lieu ouvert à l’année. Pour que les gens qui habitent ici n’aient pas à attendre le mois d’avril pour aller boire un verre ! Quand nous sommes arrivés, il n’y avait aucun restaurant l’hiver à Saint-Clément. On répond à une vraie demande. Un bar, un resto, c’est un lieu de vie sociale important pour les petits villages ». C’est donc un vrai engagement pour le bien de l’île, et le bien-être de ses habitants, qu’ont pris Olivier et ses deux associés, Charline et Xavier Duval, en rachetant l’ancien restaurant Le Chat Botté en mars 2020. Les débuts ont été difficiles, avec les multiples confinements de la crise sanitaire. Mais aujourd’hui, après deux ans d’activité pleine, le lieu s’est désormais fait une place de choix dans le coeur des résidents permanents ou secondaires, comme des touristes. Que ce soit en fin de matinée pour boire un café, en début de soirée à l’heure de l’apéro ou au sein du restaurant pour un dîner en famille, les places sont très chères en pleine saison. Pour cela, La Villa emploie quinze personnes de juin à octobre, et sept personnes à l’année.
Être ouvert à l’année est aussi un engagement lourd. « La fréquentation reste très faible en hiver. J’ai déjà fait des journées à 28 euros ! Avec du staff à payer, et des charges de plus en plus lourdes. On pourrait prendre l’argent l’été, et partir pour l’hiver, comme beaucoup ici. Mais nous on veut rendre ce service aux gens d’ici. » Selon lui, l’été doit donc être source de rentrées d’argent. « Pour payer les mois d’hiver où on perd de l’argent, nous avons décidé d’être ouvert tous les jours, en juillet et août, jusqu’à 2h du matin », explique Olivier Cartier.
Une plainte pour tapage nocturne en attente de jugement
Une décision qui impacte le voisinage, notamment à 2h quand tous les jeunes sortent de l’établissement. La Villa a dû faire face au coeur de l’été à trois contrôles de gendarmerie suite à des appels pour nuisances sonores, tous issus du voisinage proche. « Tout s’est très bien passé, car nous sommes toujours dans la légalité. La musique n’est pas trop forte, et les jeunes se tiennent bien, il n’y a pas d’excès ! Mais une de ces plaintes a été officiellement déposée en gendarmerie pour tapage nocturne. En plein mois d‘août, avec du travail par-dessus la tête, j’ai dû aller faire une audition d’une heure à la gendarmerie d’Ars ! Nous sommes en attente du jugement, mais cela pourrait avoir de lourdes conséquences pour nous. Et vraiment, être traité comme un délinquant parce qu’on fait vivre le village, ça fait mal. Aujourd’hui je réfléchis. Est-ce que ça vaut le coup de faire tous ces sacrifices ? L’hiver on me félicite d’être ouvert, et l’été on me dit : vous faites trop de bruit ! J’ai eu vraiment l’impression d’être le vilain petit canard du village à maintes reprises. On a effectivement des soirées avec une centaine de personnes jusqu’à 2h, forcément ça rigole, ça fait un bruit de fond. Mais pendant ce temps, ces jeunes, ils ne font pas n’importe quoi dans les rues du village. Tout ça parce que des résidents secondaires viennent passer deux semaines ici ! Ils sont pourtant bien contents de pouvoir écrire sur leurs annonces de location que leurs maisons sont proches des commerces. J’aimerais être un peu plus soutenu et que la mairie, notamment, accorde moins d’importance aux gens qui râlent. »
En ce mois de septembre, le calme revient progressivement au sein du village. Les ouvertures jusqu’à 2h du matin resteront occasionnelles, et les voisins proches se font beaucoup plus rares. Les habitués, eux, sont heureux de retrouver plus facilement une place en terrasse ou au sein du restaurant, et cela, pour tout l’hiver.
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