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La sécurité du quotidien, une affaire de terrain
La Charente-Maritime dispose aujourd’hui de son Plan d’Action Départemental de Restauration de la Sécurité du Quotidien, élaboré par le préfet et les procureurs, avec les forces de l’ordre et autres acteurs concernés. Présentation.

Dans le cadre de sa politique de renforcement de la sécurité du quotidien, le ministre de l’intérieur, Bruno Rétailleau, a demandé aux préfets de dresser un diagnostic de leur territoire et d’élaborer sur cette base un tel plan, « au plus près des réalités locales », avec « des actions ciblées ».
« Ce plan a été pensé sous le prisme de la proximité, au plus près des réalités locales et dans une relation essentielle avec les élus locaux. » ont expliqué le préfet de la Charente-Maritime, Brice Blondel et le procureur de la République de La Rochelle, Arnaud Laraize, dans un point presse commun, le 24 février dernier, en présence du commandant du groupement de la gendarmerie départementale, le Colonel Johanne Gojkovic-Lette et de la directrice interdépartementale de la police nationale de la Charente- Maritime, Myriam Akkari.
Priorité : la lutte contre les narcotrafics
Cela n’étonnera personne, la lutte contre les narcotrafics est la priorité, via le « harcèlement » de tous les points de deal, jusque dans les ports. En Charente-Maritime, les infractions liées au trafic de stupéfiants sont en hausse sensible, en zone police comme en zone gendarmerie, en territoire rural comme en ville : + 19,5 % (soit 49 mis en cause) pour le trafic/ revente et + 14,10 % (2230 mis en cause) pour l’usage de stupéfiants. L’intensification des contrôles s’effectue désormais aux abords des bars et établissements de nuit. Des interventions en milieu scolaire, en coordination avec les parquets, vont aussi se multiplier pour une action plus dissuasive. Les flux routiers en zone rurale seront davantage contrôlés, avec l’action renforcée du groupe local de contrôle des flux de gendarmerie (substances illicites et armes détenues illégalement).
Unique en France métropolitaine, une expérimentation a été lancée par le préfet de Charente-Maritime, de contrôle du port de plaisance de La Rochelle. Une coopération entre les acteurs du renseignement, la police judiciaire et la capitainerie, inspirée du dispositif Clearance déjà actif en outre-mer, vise à améliorer le partage d’informations et renforcer la lutte contre la criminalité dans des zones stratégiques. Ces actions seront complétées par des contrôles : routiers à la sortie des ports, canins sur les navires, subaquatiques des coques des navires de commerce (port et zones de mouillage). Un Comité Opérationnel de Lutte contre l’Economie Souterraine et la Criminalité Organisée (COLESCO) a également été créé conjointement par les mondes judiciaire et administratif, visant à lutter contre le trafic, la criminalité et le blanchiment.
Les violences sexuelles explosent
+ 6,8 % pour les violences intra-familiales (3203 victimes en 2024) et + 20,5 % pour les violences sexuelles (1141 victimes en 2024), les atteintes aux personnes continuent de progresser dans notre département. Préfet et procureur souhaitent que soit réduit le délai de prise en charge des victimes, grâce à de nouveaux outils comme l’application « ma sécurité », le dépôt de plainte et la prise de RV en ligne. Désormais, même en l’absence de plainte, le parquet sera systématiquement saisi. Le réseau des Intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie doit être développé (il existe 8 ISCG en Charente-Maritime).
Des cambriolages en hausse sensible
Si les vols sans violence reculent d’un peu plus de 4 %, les cambriolages de logement ont progressé de près de 15 % en 2024. Un partenariat entre forces de sécurité, élus locaux, acteurs publics et privés doit permettre de mieux lutter contre ce fléau. A cet égard, l’aide des élus locaux et des polices municipales, qui connaissent bien leur territoire et la mobilisation des outils cartographiques des forces de l’ordre doivent permettre de cibler les zones à risques. Des opérations de prévention par survol de drones seront poursuivies en zone rurale.
Les atteintes aux biens et dégradations volontaires (204 faits en 2024) ont crû de plus de 29 %, avec notamment les phénomènes de bandes en ville. La présence des forces de l’ordre sur la voie publique, au contact des habitants, est essentielle.
Tolérance zéro pour la délinquance routière
Les 3649 accidents en 2024 liés à l’alcool ou aux stupéfiants, soit + 9,8 %, témoignent d’une augmentation sensible des comportements à risque sur la route. Les opérations ponctuelles « route bleue » pourraient devenir des « semaines bleues », permettant de déployer une politique répressive maximale. En zone rurale le contrôle des flux permet de détecter les conduites à risque. En milieu urbain, les contrôles vont porter contre les runs et rodéos.
Déployer la vidéoprotection
Tout à la fois outil de prévention, de sensibilisation et de recueil de preuves judiciaires, implantée dans les communes, la vidéoprotection est un outil efficace de prévention des atteintes aux personnes et aux biens. A cet égard, son implantation se développe sur l’île de Ré. A tire d’exemple, La Flotte va ce printemps déployer son dispositif, notamment à toutes les entrées de la commune.
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