- Environnement & Patrimoine
- Capteur mobile ATMO
La qualité de l’air rétais passée au crible
Rien de mieux que des données objectives pour mesurer la qualité de l’air sur l’île de Ré. Pour rassurer les Rétais et apporter des éléments concrets en vue de continuer les efforts engagés sur la baisse des pesticides, une station de prélèvement a été installée à Sainte-Marie.
Un rapport national contesté
Tout est parti d’un rapport national de l’association Solagro, paru en juin 2022, qui fait état de cinq communes de l’île de Ré comme étant très exposées aux pesticides utilisés sur les parcelles agricoles, dont deux communes de manière critique. Couplé à la mise en évidence d’un taux de prosulfocarbe anormalement élevé dans la plaine d’Aunis, et d’un cluster de cancers pédiatriques sur ce même territoire, l’inquiétude des Rétais au sujet de la qualité de l’air que nous respirons était alors grandissante, et de manière bien légitime.
Dès la parution du rapport Solagro, la coopérative Uniré, engagée depuis plusieurs années maintenant à limiter le recours aux pesticides sur les terres agricoles rétaises, a contesté ces données (lire notre article : www. realahune.fr/lile-de-re-pointee-dudoigt- unire-reagit-fermement/). Cela a donné lieu à un document correctif de la part de Solagro, mais pas à la modification de sa carte nationale d’utilisation des pesticides, nommée Adonis.
Pour mettre au clair cette situation et rassurer les habitants de l’île, les élus de la Communauté de Communes ont souhaité que des mesures objectives de la qualité de l’air soient réalisées sur notre territoire. La CdC a donc décidé, dès décembre 2022, d’adhérer à l’association ATMO Nouvelle-Aquitaine. Cette association est l’observatoire agréé de la qualité de l’air en Nouvelle-Aquitaine, et est membre du réseau ATMO France, qui réunit toutes les Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA).
Un poste de prélèvement à Sainte-Marie
ATMO Nouvelle-Aquitaine dispose de plusieurs sites de prélèvements fixes sur la région, et valide également chaque année l’installation de deux sites mobiles. Ainsi, l’île de Ré à a été choisie comme site de prélèvement pour l’année 2024. Une très bonne nouvelle pour Gisèle Vergnon, vice-présidente déléguée à l’environnement et au développement durable de la CdC et maire de Sainte- Marie : « Nous remercions ATMO Nouvelle-Aquitaine d’avoir pris en compte notre demande, car la carte Solagro ne reflète pas la réalité du territoire. Les résultats de l’étude sont très attendus, pour que nous puissions répondre aux inquiétudes des Rétais ».
Restait à trouver l’emplacement idéal pour le capteur : à 100 mètres minimum des cultures, pour éviter l’exposition directe aux éventuels polluants, près d’un lieu de vie pour permettre un raccordement électrique, et en milieu ouvert. Le choix s’est porté sur la commune de Sainte-Marie, et plus précisément sur un emplacement proche du stade de foot.
Un an de résultats étudié
Sur ce site de prélèvement, 109 molécules sont ainsi étudiées depuis janvier 2024, et jusqu’à décembre prochain. Sur ces 109 molécules, 72 sont classées comme prioritaires par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) au niveau national, et les autres sont des molécules spécifiquement utilisées par les agriculteurs en Nouvelle-Aquitaine, dans les vignes notamment. Les prélèvements sont réalisés toutes les semaines en période de traitements agricoles (mai à juillet), et toutes les deux à trois semaines le reste de l’année. Ils sont ensuite envoyés dans un laboratoire situé à Poitiers. Les résultats seront accessibles au grand public sur le site internet d’ATMO Nouvelle-Aquitaine, et seront disponibles en juillet 2025.
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