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Là pour ceux qui en ont besoin
Ils sont mobilisés à l’année mais l’hiver est bien sûr une période particulière. Restaus du Coeur, Secours Catholique et Ré Solidarité sont prêts.
Perte d’emploi ou de logement, séparation, isolement, maladie, handicap… Autant d’accidents de la vie ou de situations spécifiques aux conséquences alourdies par un contexte plus général comme l’inflation. De difficultés en obstacles toujours plus durs à franchir, la précarité s’installe et l’hiver impose parfois des choix difficiles entre se nourrir et se chauffer. Pour y faire face, le tissu associatif insulaire ne ménage pas ses efforts ni sa vigilance. Point de situation à l’orée de l’hiver.
A chaque structure son fonctionnement
Les Restaus du Coeur ne sont plus à présenter mais rappelons-nous les difficultés financières que l’association a connu l’année dernière, la contraignant, au plan national, à des mesures difficiles. « Ici nous avons eu peu de soucis financiers car nous avons été soutenus », explique Catherine Dard évoquant le tissu associatif avec le collectif Ré-Unissons et Ré-Clé-Ré mais aussi les communes. Cela dit, « étant obligés d’appliquer les consignes nationales, nous avons malgré tout accueilli environ -30% de personnes », précise-t-elle. Qu’en sera-t-il cette année ? Heureusement, la situation est rétablie, permettant de « remonter le reste à vivre et les dotations, de mieux prendre en compte les familles monoparentales et d’avoir des actions ciblées sur la petite enfance », conclut Catherine.
Au Secours Catholique, Jean-Louis Blusseau avoue « un dépassement du budget 2024 » et insiste sur la notion d’accompagnement. « Le Secours Catholique est un tremplin », explique t- il. Dépannage financier par des bons d’achat alimentaire, dons exceptionnels pour l’énergie mais aussi aide au déplacement ou à la régularisation des papiers sur le plan administratif, le Secours Catholique est en lien avec les Restaus du Coeur mais aussi l’association maritaise Le Dressing, très précieuse pour les deux structures.
Autre fonctionnement pour Ré Solidarité, partenaire de la Banque Alimentaire 17 : « Les personnes en difficulté nous sont signalées par les CCAS toutes les deux semaines », explique Jacques Lepron. S’ensuivent des courses et une distribution alimentaire un mercredi sur deux, leur financement étant assuré par les CCAS.
Où en sont les besoins ?
Au Secours Catholique, Jean-Louis Blusseau évoque une cinquantaine de personnes accompagnées, dont une quarantaine depuis la période Covid et dix de plus longue date. Aux Restaus du Coeur aussi, l’inflation a aggravé les situations déjà difficiles. Voilà pourquoi, les dépenses en eau et en énergie sontelles désormais « prises en compte dans le reste à vivre », précise Catherine Dard, estimant à environ quatre-vingt dix l’été et cent-vingt l’hiver, le nombre de bénéficiaires sur l’Île de Ré. Du côté de Ré Solidarité, Jacques Lepron évoque lui aussi une cinquantaine de personnes. Aucun doute, l’inflation galopante a fait beaucoup de mal. Et si jusqu’à aujourd’hui les demandes sont restées plutôt stables, Catherine Dard sent « depuis un mois une montée des demandes et des sollicitations de la part de nouvelles personnes ». Entre coût de la vie et de l’énergie, l’hiver 2024 ne s’annonce pas facile.
Familles monoparentales et personnes isolées
Les personnes seules mais aussi celles victimes d’un handicap composent 50% des bénéficiaires des Restaus du Coeur, Catherine Dard soulignant également une augmentation du nombre de femmes seules avec enfants depuis le Covid, source de nombreuses séparations. « En revanche très peu de grandes familles », en référence à son engagement antérieur en région parisienne « où je voyais fréquemment des familles de huit à dix personnes. Ici, c’est cinq au maximum », préciset- elle. Au Secours Catholique et pour Ré Solidarité aussi, familles monoparentales et personnes isolées sont nombreuses. Les âges ? De trente-cinq/ quarante ans à la soixantaine, Jacques Lepron évoquant aussi des retraités.
Les dates à retenir
40ème campagne pour les Restaus du Coeur qui commenceront à rencontrer les familles dès le 12 novembre en vue des inscriptions de l’hiver. Les 22, 23 et 24 novembre, une vingtaine de bénévoles assureront les journées de collecte pour la Banque Alimentaire au Leclerc de Saint-Martin, nous apprend Jacques Lepron, précisant l’important soutien du Lions Club et du Rotary Club- Ile-de-Ré qui fera collecte à l’Intermarché également à Saint-Martin. De son côté, Jean-Louis Blusseau évoque les 16 et 17 novembre : à la sortie de l’église et après une courte intervention après la messe, des bénévoles du Secours Catholique vendront des bougies et remettront des enveloppes dédiées aux dons.
Pour tous, c’est le temps de l’appel à la générosité de chacun en faveur des plus démunis.
En conclusion, abordons la difficulté qu’il y a à franchir le pas, nos trois interlocuteurs étant parfaitement conscients que certaines personnes n’y parviennent pas. « C’est effroyablement difficile », affirme Catherine Dard évoquant « une terrible chute de l’estime de soi ». Plus facile au Secours Catholique ? « Oui et non », répond Jean-Louis Blusseau. « Oui car il n’y a pas de critères mais non car il y a le mot catholique », poursuit-il. Alors certaines personnes pensent ne pas être concernées. A tort car peu importe que l’on soit croyant ou pas et quelle que soit la confession religieuse, les portes sont ouvertes. Tout comme aux Restaus du Coeur ou dans les CCAS.
Alors certes, anonymat, bienveillance et soutien ne résolvent pas les problèmes et semblent parfois ténus face au cuisant sentiment d’échec et d’impuissance. Mais il est aussi de belles histoires de renaissance, après avoir accompli ce geste essentiel : saisir une main tendue…
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