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La Pieuvre, chasseuse des profondeurs
Caché dans une crevasse au fond de l’océan, vit un redoutable chasseur à l’intelligence hors norme : le Poulpe ou Pieuvre (Octopus Vulgaris). Ce céphalopode se reconnaît à ces huit tentacules et à son épais manteau de tissus qui protège sa coquille interne. Ses bras longs et musclés sont équipés de ventouses lui permettant de se cramponner ou de saisir un objet.
Ces mêmes ventouses sont très sensibles au toucher et sont idéales pour se saisir d’une proie. La pieuvre est en effet un super-prédateur qui chasse des crustacés, des poissons et des coquillages. Sa peau est couverte de chromatophores qui lui permettent de changer de couleur et même de forme. Tel un caméléon, elle peut se camoufler en attendant qu’une proie passe à sa portée. Puis elle se met à traquer cette proie, l’agrippe puis la déchiquète avec son bec en forme de perroquet.
Les pieuvres changent également de couleurs pour fuir les prédateurs (requins, dauphins). Elles peuvent aussi cracher un nuage d’encre pour aveugler un ennemi et même sortir de l’eau pendant un moment. Et si un bras est perdu, il finira par repousser.
Mais ce qui caractérise ces invertébrés est leur incroyable intelligence. Elles peuvent notamment s’évader d’un aquarium par un trou d’un centimètre ou encore dévisser un bocal contenant un crabe pour s’en emparer. En 2021, une étude a même démontré qu’elles seraient sensibles à la douleur émotionnelle (unique dans le monde des invertébrés).
Ces dernières semaines, les pêcheurs de la côte Atlantique ont constaté une augmentation anormale du nombre de poulpe. Les prises sont vingt fois supérieures à celles de ces dix dernières années. Une telle prolifération provoque de gros dégâts dans l’écosystème marin et diminue les stocks de coquille Saint-Jacques. Pour l’heure, on ignore encore les causes de cette « invasion », mais la hausse des températures marines pourrait avoir multiplié leur taux de reproduction. À cela s’ajoute la surpêche des poissons mangeurs de crustacés et de jeunes poulpes. Tous ces facteurs profitent aux céphalopodes mais aggravent la situation du milieu marin et des pêcheurs qui risquent de devoir augmenter leurs prix de vente de crabes et de Saint- Jacques. Seules une baisse des températures et une pêche plus écologique pourront ramener un équilibre qui satisfera l’homme et la nature.
Mathieu Latour
Photographe animalier
Administrateur Ré Nature Environnement
mathieu.latour98@gmail.com
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