La mobilité à vélo, enjeu majeur pour l’Ile de Ré

Rendez-vous habituel de juillet, l’ouverture des Points Infos Cyclistes a pris cette année une tonalité particulière.

Jeudi 7 juillet, rond-point du Gros Jonc au Bois-Plage. Devant la petite cabane en bois où sont accueillis les vacanciers cyclistes, le président de la Communauté de Communes de l’île de Ré, Lionel Quillet, accompagné de Lina Besnier, vice-présidente en charge de la Mobilité et Sylvie Dubois, directrice du Pôle Environnement et Développement Durable, a souhaité s’exprimer sur l’élaboration du Schéma Directeur Cyclable. Et le choix du lieu n’est pas anodin, Le Bois-Plage étant « l’une des communes les plus traversées de l’île, avec La Couarde et Saint-Martin », rappelle le président.

Grandes lignes du diagnostic

Pour réaliser un schéma directeur cyclable pertinent, il en a bien sûr fallu passer par une période de diagnostic du réseau existant et du stationnement, un travail collectif entre CdC, maires et services techniques de chaque commune, mais aussi un atelier du Comité Consultatif Citoyen le 29 juin dernier.

Sans surprise, il ressort des quelque six cents réponses au questionnaire mis en ligne à l’intention des usagers, et des observations émises par les associations associées au diagnostic (AUPTIR, AIR, Ré Avenir et Vélo Club Ile de Ré), les mêmes grands constats : si 80 % des usagers montent sur leur vélo, c’est principalement pour la santé (70 %), l’écologie (58 %) et les économies (52 %), le type de trajet effectué étant essentiellement des balades (89 %), les courses (70 %) ou encore des activités sportives ou de loisirs (42 %).

Notons par ailleurs l’importance des conditions météorologiques (pour 50 % des usagers), un sentiment d’insécurité en raison d’incivilités de plus en plus fréquentes, des distances trop longues, un manque d’itinéraires directs ou rapides mais aussi de signalisation, l’absence de continuité dans les centres bourgs et des soucis de stationnement, en quantité mais aussi en qualité.

Voilà de quoi donner matière à réflexion et force est de constater que si le réseau cyclable insulaire est satisfaisant, il est surtout touristique.

« Une vraie vie à vélo sur l’Ile de Ré »

Et pas seulement pour les vacanciers mais aussi la population résidente, c’est là l’objectif affirmé par Lionel Quillet, rappelant qu’au sens général du terme « la mobilité sur l’Île de Ré est en difficulté ». « Aussi la Communauté de Communes a-t-elle décidé de tout mettre sur les pistes cyclables », souligne- t-il. Le Schéma Directeur qui sera présenté en septembre prochain réunit donc des objectifs forts : de « nouvelles pistes permettant de rallier Saint-Martin à la place de Verdun à La Rochelle en une heure, un élargissement de certaines d’entre elles à des fins de sécurité et de nouveaux revêtements pour répondre aux obligations réglementaires.»

« Bien sûr, il faut rester dans l’environnement mais il va bien falloir aussi favoriser le vélo dans le cadre du développement durable », poursuit Lionel Quillet en référence à la sévérité des services de l’Etat, et précisant par ailleurs que les îles de Ré et d’Oléron leur tiendront le même discours.

Un financement par l’écotaxe

Poursuivant son propos, le Président de la CdC souhaite que l’écotaxe puissent soutenir les actions en lien avec le développement durable, ce qui est « actuellement impossible », rappelle-t-il. La démarche devra donc passer par « une négociation avec les services de l’Etat et le législatif », continue l’élu en évoquant le Député Olivier Falorni mobilisé sur le sujet.

« Nous avons aujourd’hui 138 kms de pistes cyclables, il faut en ajouter 20 à 30, et qu’à la fin on puisse aller travailler en vélo », estime Lionel Quillet, précisant que sera déposé « directement au Ministère, le dossier d’un projet qui devrait se déployer de 2022 à 2030 pour un budget de 5 à 10 millions d’euros ». « C’est l’un des trois piliers du mandat », conclut le Président de la CdC.

100 euros d’incitation à l’achat

Prenant à son tour la parole, la vice-présidente en charge de la Mobilité Lina Besnier rappelle la décision récemment validée par le Conseil communautaire, concernant une aide de 100 euros pour l’achat d’un VAE (Vélo à Assistance Électrique), selon sa définition légale. Cette cette mesure concerne les résidents principaux sans conditions de ressources et présente quelques conditions : pas de revente pendant trois ans, un achat de moins de trois mois à la date de la demande faite sur l’Ile de Ré. Une première dont les retours seront étudiés.

De son côté Sylvie Dubois informe que quatre points Infos Cyclistes sont déployés sur le territoire, et animés par sept saisonniers tandis que deux patrouilleurs à vélo circulent sur les pistes. Et n’oublions pas bien sûr l’édition 2022 (plus pragmatique) du guide Sécu-Rétais, distribué à 10 000 exemplaires dans les campings et les points d’informations.

Fréquentation journalière des
pistes cyclables
Elle a été mesurée du 1er janvier au 6
juillet 2022, à l’aide de compteurs installés
en quatre points stratégiques des pistes
cyclables et les résultats à certaines dates
précises sont significatifs :
• Sablanceaux – Rivedoux : 2 874 passages
jour de 18 avril et 2 768 le 30 mai
• Base Nautique du Goisil : 6 705 passages
jour le 18 avril et 9 417 le 30 mai
• Martray : 7 660 passages jour
le 18 avril et 12 804 le 30 mai
• Phare des Baleines : 1 324 passages jours
le 18 avril et 1 865 le 30 mais