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La Maline poursuit sa reconquête
Neuf mois ont passé depuis la réouverture de La Maline et ce début d’année est l’occasion de faire le point sur sa fréquentation. Que pensez de cette nouvelle version et des choix artistiques proposés au public ? Rencontre avec Annabelle Bariteau, directrice de la culture et Jérôme Wagnon, programmateur culturel.
Ré à La Hune : du côté des écrans, le cinéma a-t-il fait carton plein ?
Annabelle Bariteau et Jérôme Wagnon : le bilan 2022 comptabilise près de 35 000 entrées sur les neuf derniers mois. Sachant que notre étude de faisabilité est de 50 000 entrées par an, nous pouvons nous réjouir de ce résultat. Nous sommes sur une année d’ouverture encore impactée par les conséquences du COVID et un public qui revient doucement dans les équipements culturels, quels qu’ils soient. La fin d’année a connu un pic de fréquentation notamment au moment des vacances de la Toussaint et des fêtes avec des films qui ont boosté les entrées, à l’image de Top Gun : Maverick, les Mignons 2 ou encore Avatar.
En termes de programmation, parvenez-vous à mesurer la satisfaction des cinéphiles ?
Le retour du public à La Maline est très positif. Beaucoup nous disent que la programmation leur correspond complètement et qu’elle est assez diversifiée à leur goût. En effet, à l’affiche il y a aussi bien des films d’art et d’essai, du divertissement, des films du patrimoine. Et pour répondre encore mieux aux besoins et s’adapter à la demande, nous mènerons courant 2023 une enquête de satisfaction. Les avant-premières connaissent également un vif succès, les rencontres avec un réalisateur comme celle qui a eu lieu avec Jean Becker pour la sortie de son film « Les Volets verts » seront proposées à nouveau, dès que l’occasion se présentera. Des partenariats avec des associations de notre territoire comme « Ré Avenir » vont se mettre en place au fur et à mesure. On ne peut pas tout entreprendre dès la première année et nous avons déjà obtenu beaucoup de choses comme le label Jeune public, une reconnaissance concernant la diffusion de films à destination des enfants. Le prochain label visé est celui du patrimoine, qui consiste à diffuser deux films par mois issus du patrimoine cinématographique, en collaboration avec les Cinéph’Ile de Ré et le dispositif Ciné Mémoire. En ce moment, il s’agit du film « Itinéraire d’un enfant gâté » de Claude Lelouch. Disons que nous y travaillons, c’est dans les tuyaux !
Quelle sera l’actualité ciné de La Maline dans les prochains mois ?
La temporalité cinématographique n’étant pas du tout la même que pour les spectacles, tout se décide souvent en dernière minute, en fonction des sorties de films et notamment de ceux tournés en Nouvelle Aquitaine soutenus par l’association CINA à laquelle nous adhérons. Des tournées régionales sont alors organisées avec les réalisateurs et les acteurs qui viennent à la rencontre du public dans les salles. Parmi les événements à retenir dans ceux à venir, il y a un cinéconcert avec le film pour jeune public « A vol d’oiseau » en collaboration avec l’association Ciné Passion 17, le Festival Télérama enfants du 8 au 28 février. Organisé dans le cadre des vacances scolaires, il consiste à revoir les films pour enfants de l’année écoulée. De nombreuses avantpremières sont aussi annoncées, sans oublier le printemps du cinéma, du 19 au 21 mars, avec la séance au prix de 4 euros.
Une augmentation des tarifs est-elle prévue ?
Les tarifs 2023 restent identiques à ceux de 2022. Sur l’année écoulée, nous avons vendu 1 000 cartes de cinéma, 5 places ou 10 places, un vrai succès. Nous avons souhaité dissocier les abonnements cinéma des spectacles et, quant à elle, la carte abonnés spectacles se vend plus difficilement.
Justement du côté des spectacles, quels sont les temps forts à venir ?
Le premier concerne la soirée plateau partagé du vendredi 24 février à 20h30 qui va mettre la danse à l’honneur. Il s’agit de deux chorégraphes, Mathilde Bonnicel et Maud Vallée qui se partagent la scène pour présenter deux créations inédites aux univers bien différents. Des cours devraient être proposés par chacune d’entre elles, sorte de masterclass ouvertes au public en amont de cette soirée, le mercredi 21 février sur la scène de La Maline. A cette occasion, elles expliqueront leurs techniques de danse et leurs chorégraphies.
Autre évènement à ne pas manquer : le Festival « Les P’tits se réveillent » du 3 au 11 mars (Lire notre article en page 21) qui met à l’affiche quatre belles propositions de spectacles.
L’ensemble des spectacles n’affichent pas complet, comment expliquez-vous cela ? Certains murmurent que les propositions ne créent pas l’adhésion et souhaiteraient revoir des spectacles avec des têtes d’affiche ?
Il est difficile de plaire à tout le monde. Qu’appelle-t-on une tête d’affiche ? Nous ne sommes pas une scène parisienne. Quels sont les gens qui réagissent ainsi en critiquant les spectacles proposés ? Les fidèles de La Maline « d’avant » ne s’y retrouvent pas, non pas par la qualité des spectacles mais parce qu’ils sont sur un modèle passéiste « c’était mieux avant ». On ne peut pas aller les prendre par la main et leur dire : « Venez voir, vous serez surpris ». Leur curiosité n’est pas attisée. C’est dommage. Nous sommes là pour en discuter et échanger. Entre la pièce de théâtre « La Machine de Turing » de Benoît Solès qui a obtenu quatre Molières en 2019 ou encore le seul en scène d’Elliot Jenicot, pensionnaire à la Comédie Française, humoriste qui revisite les textes de Raymond Devos… la saison s’annonce plus que prometteuse. Ce sont des têtes d’affiche mais peut-être pas au sens où certains l’entendent.
Nous avons un projet artistique qui a été écrit, validé par la Communauté de Communes et qui satisfait le public qui se déplace. Ce public, et nous le constatons, s’est rajeuni et diversifié. Les trentenaires ou quarantenaires qui viennent assister aux représentations sont enthousiastes et nous le font savoir. Il est vrai que le théâtre contemporain attire moins mais c’est ainsi dans tous les lieux, partout en France, alors que la musique, la danse et le chant ont un véritable pouvoir attractif. Nous devons davantage communiquer mais lorsque nous faisons le bilan de cette première année, plusieurs soirées – Florent Marchet, Titi Robin, l’Hippocampe Fou… – ont affiché complet. Nous nous devons également de donner la chance à de nouveaux talents et d’accompagner des artistes émergents de la région en collaboration et soutenus par la Nouvelle Aquitaine.
Avez-vous déjà concocté une surprise pour fêter la fin de saison ?
Nous aimerions intégrer plus d’humour la saison prochaine ! Notre souhaitons continuer à aller dans les villages « hors les murs » pour diffuser la culture au plus près du public. Proposer des résidences dans les salles des villages, organiser des temps d’échanges avec les artistes après les spectacles aussi. Mais avant de présenter, très bientôt, la couleur artistique de cette future saison, nous travaillons à la préparation d’une journée festive, qui aura lieu le samedi 17 juin. Il sera alors question d’un faux anniversaire sous forme de spectacle et concert de rue au coeur de La Couarde qui s’achèvera par un bal. L’idée étant, comme toujours, de réunir un maximum de personnes à cette occasion et donner l’envie au plus grand nombre de nous rejoindre.
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