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La Java : une offre culturelle unique, un modèle économique à repenser
Alors que la saison de la Java des Baleines s’achève samedi 18 septembre avec une très belle soirée, ouverte à tous, Jonathan Odet et Mouche, co-fondateurs et associés* font le point sur les activités denses et multiples du chapiteau-guinguette désormais fréquenté par toutes les générations de Rétais et de vacanciers
Ce lieu atypique et inclassable a pour ambition de « replacer la culture au coeur de nos vies. Tel une place de village revisitée, il est un lieu de partage à vivre en famille ou entre amis. » Ouvert cette année du 20 mai au 20 septembre, il a connu une curieuse saison avec une forte adhésion au concept par toutes les générations mais aussi les difficultés inhérentes au contexte sanitaire.
Toutes les générations
« Nous avons connu une première soirée exceptionnelle en fréquentation et de très beaux mois de mai et juin, avec des habitants de toutes les générations, lors des soirées quizz des équipes se montaient par village, les Rétais se sont appropriés les lieux. En juillet/août nous avons fait une belle saison en termes de qualité de la programmation artistique et de feeling du public. Nous avons été malheureusement coupés dans notre élan par l’instauration du passe sanitaire dès le 21 juillet, nous avons été les premiers à y être soumis sur l’île de Ré, avec en plus quatre jours de flou, puisqu’on nous a annoncé qu’il fallait porter le masque partout, alors que la préfecture nous a bien ensuite confirmé que cette obligation ne concernait que le chapiteau. Du fait d’un cas contact dans l’équipe, nous avons aussi dû fermer huit jours, en plein coeur de saison », explique Jonathan Odet.
Une programmation très éclectique, des partenariats
« Nous avons renouvelé notre clientèle hebdomadaire, en plus des aficionados, beaucoup de gens ont encore découvert la Java des Baleines. Entre les jeux le dimanche, les karaokés nouvelle formule avec costumerie le lundi, les concerts le mardi, les spectacles enfants et petits bals le mercredi – Donin a remporté sans conteste la palme de la fréquentation -, les quizz thématiques et très construits le jeudi, les concerts le vendredi et le cabaret d’Ophidie Circus le samedi, qui a aussi connu un franc succès, sans oublier les soirées dansantes, la Java des Baleines attire toutes sortes de publics, y compris familial et senior, les 50 à 80 ans ont notoirement fréquenté le chapiteau cet été et on est loin de notre image de départ d’un lieu dédié surtout aux jeunes ! »
La programmation très éclectique, le concept novateur, la présence de la Java sur cinq mois rendent le site accessible au plus grand nombre. La formule est unique sur l’île de Ré, d’autant que la Java des Baleines travaille en partenariat avec des associations et des acteurs du territoire : Jazz au phare, Café blanc, Ré Jouir, école de La Couarde, Comtem Plum, Ré Astronomie, l’Apporte Bonheur, La Mer écrite, Contempo Ré danse…
Crowdfunding, subventions…
Si à l’issue de sa quatrième année d’existence sur le sol rétais la Java des Baleines peut s’enorgueillir d’avoir réussi son pari, en termes d’animation du territoire et d’accès pour tous à la culture, l’équipe d’associés doit repenser son modèle économique. « Nous avons été des utopistes, en voulant miser sur la gratuité. Le modèle n’est pas viable au plan économique. Nous avons lancé fin juillet un sondage quant à l’opportunité de la mise en place d’un droit d’entrée pour les spectacles et concerts. Près de 900 sympathisants nous ont répondu, ils ont été nombreux à nous suggérer de lancer aussi une campagne de crowdfunding, ce que nous avons fait sous forme de campagne d’adhésion à l’année via Label Oyat**, qui est l’Association chargée de programmer la saison de La Java et à laquelle nous allons déléguer toute cette programmation l’année prochaine. Une billetterie sera aussi mise en place l’an prochain, comme pour ce qui a été fait avec Donin. Cela pour nous permettre de continuer de proposer une programmation artistique qui ne soit pas tributaire d’un critère de rentabilité. Nous envisageons également de solliciter des subventions auprès du Département puis éventuellement de la Région. Avec une centaine de spectacles et concerts par saison, nous sommes devenus le premier acteur culturel de l’île de Ré. » expliquent Mouche et Jonathan.
Un site pour une implantation pérenne
L’autre sujet de fond concerne le site d’implantation de la Java des Baleines, à Saint-Clément sur le terrain du Moulin Rouge. Lina Besnier, Maire de Saint-Clément, soutient fortement la Java, qui elle-même se dit très attachée au Nord de l’île. Elle apprécierait toutefois d’avoir un autre terrain potentiel, de préférence au centre de l’île, dans le cas où la Préfecture ne donnerait pas, comme elle l’a fait chaque année depuis quatre ans, son accord pour une installation de cinq mois au Moulin Rouge ou si cet emplacement ne drainait pas assez de monde au regard des ambitions de La Java.
« Ce manque de visibilité et de pérennité nous handicape, nous avons beaucoup investi sur le parc d’attraction pour les enfants qui propose désormais une trentaine de jeux, il est unique sur l’île. Nous voudrions végétaliser et améliorer la déco du site pour lui donner un côté plus classieux, façon lounge, mais il nous faudrait pour cela de la visibilité. »
Quelle volonté politique ?
« Nous avons une vraie ambition pour la Java des Baleines », martèlent Jonathan et Mouche. « Donin fait venir beaucoup de monde, on voit bien que les enfants jouent un rôle primordial dans la culture. Nous élargissons la question au-delà de la Java : Le territoire a besoin de quoi en termes de développement local ?
A la Java outre la programmation exceptionnelle, on s’arrête à minuit, on contrôle le son avec un sonomètre, on n’a jamais eu aucun débordement, on ne vend pas d’alcool fort et c’est l’un des rares lieux où on peut sortir et danser, puisqu’il n’y a plus de boîte de nuit sur l’île de Ré. Les food truck proposent une belle offre de restauration et vont encore monter en qualité et se diversifier. »
Pour les projets envisagés par la Java, l’avant et l’après saison sont primordiaux. L’équipe aimerait proposer des journées de festival de musique autour du thème de la culture musicale, renouer le 21 juin avec la fête de la musique en programmant plusieurs types de musiciens, créer deux festivals autour de deux personnalités artistiques ayant vécu dans le Nord de l’île de Ré et proches du territoire, proposer des journées portes ouvertes pour les écoles, imaginer des soirées où se marieraient harmonieusement spectacle de cirque et musique classique non conventionnelle, développer les résidences d’artistes… La Java participe aussi avec d’autres acteurs du territoire à la création d’un « Tiers lieu » qui comprendrait un espace de coworking, des ateliers, des activités culturelles, un lieu de vie…
« Pour tout cela l’équipe de onze salariés de la Java a besoin de se sentir soutenue, nous faisons depuis vingt ans ce métier, le concept fonctionne bien, le territoire en a besoin, il faut une volonté politique, ramener sur l’île une vie sociale, de partage, savoir in fine ce que Ré veut faire de la Java des Baleines. Nous avons besoin d’aide technique et financière mai aussi morale afin de forcer la main et trouver un terrain pour ce lieu hybride, à la croisée de tous les chemins culturels. »
Pour soutenir la Java et passer une soirée très conviviale, les Rétais sont conviés samedi 18 septembre à venir participer à la dernière soirée de la saison, qui s’annonce mémorable (lire encadré) !
Samedi 18 septembre
Le bal du siècle II : les grands courants musicaux Pour cette dernière soirée de la saison, la Java vous fait vivre l’évolution des mouvements musicaux du 20ème siècle. Musette, jazz, rock n’roll, disco, hip-hop, techno… Vous traverserez ces grands mouvements, de leurs émergences à leur déclin, en passant par leurs plus grands moments. Fermeture exceptionnelle à 2h du matin !
*Ils font partie des cinq associés et co-fondateurs de la SARL OPS
**https://www.helloasso.com/associations/label-oyat/adhesions/adhesion-a-label-oyat-pour-le-soutien-culturel-de-la-java-des-baleines
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