La grippe aviaire sévit sur l’île de Ré
Depuis le 9 septembre, Nicolas Basselier, préfet de la Charente-Maritime, a étendu la zone de contrôle temporaire, instaurée depuis le 29 août dernier, à l’ensemble de l’île de Ré, à la suite d’une nouvelle analyse positive au virus de l’influenza aviaire hautement pathogène, sous-type « H5N1 ».
Cette zone intègre désormais, pour une durée minimale de 21 jours, toutes les communes situées sur l’île de Ré.
Pour rappel, l’entrée en vigueur de la zone de contrôle temporaire (ZCT) s’accompagne de plusieurs mesures et restrictions :
• Le recensement de tous les lieux de détention de volailles, exploitations commerciales ou non commerciales, et d’autres oiseaux captifs. Des visites vétérinaires doivent être menées sans délai pour contrôler l’état de santé des oiseaux et le respect des mesures de biosécurité.
• Les oiseaux des élevages doivent être isolés : les volailles et autres oiseaux captifs doivent être maintenus en claustration, afin d’interdire les contacts potentiels avec les oiseaux sauvages. Toute apparition de signes cliniques évocateurs d’influenza aviaire (augmentation de la mortalité, baisse importante dans les données de production) est immédiatement signalée à la Direction Départementale de la Protection des Populations par le détenteur ou le vétérinaire.
Ces mesures s’appliquent aux élevages d’exploitation ainsi qu’à tous les particuliers.
La consommation de viande, foie gras et oeufs, et plus généralement de tout produit alimentaire à base de volailles, ne présente pas de risque pour l’homme.
En complément de ces mesures, le préfet appelle à une vigilance renforcée en matière de biosécurité de tous les acteurs, professionnels ou particuliers, pour prévenir la transmission du virus entre espèces, notamment via le matériel et les moyens de transport.
Que faire si vous trouvez un oiseau mort ?
La surveillance est renforcée dans la faune sauvage, notamment les oiseaux.
• Ne pas toucher le cadavre et noter le lieu de découverte (si possible le géolocaliser) ;
• Téléphonez au 05 46 74 95 20 (service départemental de l’Office français de la biodiversité – OFB) ou au 05 46 59 14 89 (Fédération des chasseurs de Charente-Maritime).
Allain Bougrain-Dubourg réclame un Plan d’urgence pour les oiseaux
Interrogé par nos soins sur les ravages de la grippe aviaire un peu partout en Europe, mais aussi par exemple au Canada, Allain Bougrain-Dubourg nous a informés avoir interpellé le Ministre de l’Agriculture, réclamant – au même titre que le Plan Polmar qui est déclenché en cas de pollution maritime accidentelle – le déclenchement d’un Plan d’urgence pour les oiseaux avec les préfectures, les associations, etc. en cas de crise, comme celle qui sévit actuellement.
« On fait face à une vague de mortalité comme jamais auparavant, le Fou de Bassan est particulièrement touché, mais aussi d’autres oiseaux tels les Laridés. Actuellement on ne peut ramasser les oiseaux, on les laisse agoniser sans intervenir, c’est inacceptable » nous dit-il, alors que sous ses yeux un Fou de Bassan gît au fond d’un marais depuis la veille.
« Les oiseaux d’élevage ou des particuliers doivent être isolés et dans le même temps on autorise les chasseurs à utiliser des oiseaux en appâts, dans des conditions de souffrance inadmissibles, et alors même qu’ils peuvent transmettre la grippe aviaire aux oiseaux sauvages. »
Il espérait une réponse favorable du Ministre ces jours-ci.
Propos recueillis par Nathalie Vauchez
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