La Flotte : un conseil municipal sous tension
Le conseil de La Flotte du 10 septembre s’est déroulé dans une atmosphère tendue, avec plusieurs passes d’armes entre le Maire, Léon Gendre, et le Conseiller municipal d’opposition, Jean-Paul Héraudeau, sur des sujets majeurs.
Alors que l’on devrait connaître très prochainement la position du maire de La Flotte quant à sa candidature aux prochaines municipales – s’il n’y allait pas ce serait Patrick Salez qui mènerait la liste, Isabelle Masion-Tivenin ayant a priori jeté l’éponge – il ne fait pas de doute qu’il considère Jean-Paul Héraudeau comme son principal opposant actuel et potentiel pour 2020.
Une passe d’armes au sujet du camping sur parcelles privées
Dans le cadre de l’habituelle distribution de « bons points » aux médias d’ici et d’ailleurs, qui a toutefois le mérite de balayer les principaux sujets médiatisés entre deux conseils municipaux, celui du camping sur parcelles privées a ouvert les hostilités. Rebondissant sur les propos estivaux de Sylvie Geffée, présidente de l’association des propriétaires de parcelles à camper dans l’île de Ré (APIR), qui invitait les campeurs à s’inscrire sur les listes électorales afin de peser sur le scrutin municipal de 2020, Léon gendre a taclé Jean-Paul Héraudeau, l’accusant d’avoir pactisé avec le diable lors des municipales de 2008.
Celui-ci a rappelé sa proposition – acceptée par un certain nombre de propriétaires de ces parcelles – qui était de racheter les terrains au juste prix, soit 10 à 15 euros le m2 (les terrains ont été achetés 60 à 70 francs le mètre carré avant 1979), afin de se débarrasser du problème, dénonçant par ailleurs le rachat décidé par Léon Gendre au prix de 15 000 € (auxquels il faut ajouter les coûts afférents) d’une « caravane pourrie sur un terrain de 300 m2 ». Léon Gendre a alors brandi puis lu un « protocole d’accord entre l’APIR et la liste conduite par Mr Jean- Paul Héraudeau » lors des municipales de mars 2008, signé des deux parties, précisant noir sur blanc leurs engagements respectifs. « Cela s’appelle de l’achat de voix » s’est-il exclamé.
Le logement social, à l’échelle de La Flotte… et de l’île de Ré
Le sujet du PLUi a donné lieu à de nouveaux échanges musclés, plus précisément à propos de La Maladrerie, la CdC ayant accepté sur demande du maire de La Flotte du 19 juin 2018 d’agrandir le zonage de 0,8 hectare (la commune rend par ailleurs 1,10 hectare) mangeant un peu plus sur la zone naturelle des 2,5 hectares initialement ouverts. Léon Gendre l’accusany d’être « contre les logements sociaux », Jean-Paul Héraudeau a rappelé qu’il a toujours voté en faveur des logements sociaux, sauf ceux de La Maladrerie. Il estime que de tels trop gros programmes accentuent le dépeuplement du centre-bourg, déstabilisent les quartiers sur lesquels ils sont implantés et que globalement ils ne contribuent pas à stopper l’hémorragie démographique, comme le montrent les exemples des deux communes ayant le plus de logements sociaux, Saint-Martin et La Flotte. En outre, sur les sept-cents logements sociaux construits depuis quarante ans sur l’île de Ré, près de trois-cents l’ont été à La Flotte, fragilisant les autres communes de l’île de Ré. Jean-Paul Héraudeau dénonce aussi le « saucissonnage » du projet initial de 69 logements en trois programmes de moins de vingt logements, afin d’échapper à la compétence communautaire. Pour lui, la dynamique économique est largement à préserver comme cela a été le cas à Loix et ne l’est plus à La Flotte.
Le Jardin d’Enfants en attente de reconnaissance officielle
Isabelle Masion Tivenin, adjointe chargée des affaires scolaires, a ensuite fait un compte-rendu de l’été du centre de Loisirs Les P’tits Mômes qui a été contrôlé favorablement par la DDCS le 30 juillet dernier, puis de la rentrée scolaire. Le conseil a entériné le nom « Les poissons dans l’eau » pour la structure municipale « Jardin d’enfants 2-3 ans ». L’adjointe a présenté le projet d’établissement, que le conseil a été invité à valider tout comme la démarche de sollicitation auprès du président du Département de la Charente-Maritime d’un avis sur ce service municipal (NDLR – La CdC et la CAF ne le reconnaissent pas, lire notre article « Un appel à mobilisation pour garantir l’avenir du Jardin d’Enfants de La Flotte » sur realahune.fr).
Des logements en plein centrebourg, pour un coût très élevé
Le projet « Les Soeurs de La Sagesse » a été évoqué à deux reprises. La commune a acquis en 2018 l’immeuble situé 1 rue Gustave Dechézeaux, en plein coeur du village, appartenant à la Congrégation des « Filles de la Sagesse » au prix de 1 650 000 euros, estimant qu’ « il présente un intérêt stratégique pour la Collectivité afin de maintenir une population permanente sur son territoire ». Après avis de la CAUE sur les possibilités de réaménagement de l’immeuble, « l’opération consiste en la réalisation de quatre logements à loyers faibles pour des familles avec de jeunes enfants et d’un ou plusieurs commerces d’intérêt général ».
Le montant des travaux est estimé à 1 513 965 euros hors taxes, avec une subvention attendue de la DETR de 378 491 euros, tandis que des subventions de 70 000 euros et 150 000 euros sont respectivement espérées de la part du Département et la de Région. Si 750 000 euros ont été inscrits au budget 2019, il faut mettre en place un plan de financement de la totalité dès le début, Léon gendre a donc sollicité l’accord de son conseil pour souscrire si besoin un emprunt à hauteur de 208 000 euros, afin de boucler le plan de financement.
Si l’ensemble du conseil a validé, l’opposition pointe du doigt « le coût exorbitant de l’opération », dont le montant des travaux initialement estimés à 700 000 euros a plus que doublé, portant le coût total à 3 100 000 euros pour quatre logements…
Le logement des saisonniers bientôt à la charge des communes ?
Parmi les questions diverses, ont été largement abordés le déménagement de la Trésorerie Principale de Saint-Martin de Ré vers Ferrières dans le cadre de la réforme nationale de la Direction générale des finances publiques (DGFIP) que dénoncent vigoureusement les élus des quatre coins de France, mais aussi l’obligation qui est faite aux communes touristiques, aux termes de la loi du 28 décembre 2016, de trouver des solutions de logement des travailleurs saisonniers. Celle-ci prévoit la signature avant la fin 2019 d’une convention entre l’Etat et l’ensemble des communes et stations classées touristiques. Une obligation et une échéance impossibles à tenir, selon les élus.
Enfin Léon Gendre a confirmé avoir pris le 18 juillet 2019 un arrêté d’interdiction de circulation à vélo (mais aussi bien sûr cyclomoteurs, engins de déplacement électriques motorisés tels les hoverboard, gyropodes, trottinettes électriques, etc) sur les sentiers littoraux de La Flotte, toute l’année et en tout temps. Sans se faire d’illusion sur le respect de cet arrêté, faute de moyens pour mettre en place des contrôles réguliers…
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