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La digue des Rétais

A la suite de la communication par le Préfet en juin dernier de la carte des niveaux d’eau, carte désormais opposable dans le cadre de l’instruction des certificats d’urbanisme et des permis de construire, les élus rétais ont souhaité informé l’ensemble de la population des menaces qui pèsent sur la vie économique et sociale de l’île de Ré, et de l’urgence à se mobiliser pour :
– enjoindre à l’Etat de revoir sa copie afin d’aboutir à un Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) au plus près des risques réels encourus
– obtenir la mise en place d’un comité de pilotage où les cartes de niveaux d’eau et d’aléas, ainsi que les critères posés par la circulaire de juillet 2011 seront rediscutés, et les digues existantes et programmées prises en compte.

Dans l’attente et parce que la construction, la consolidation et le réhaussement des digues sont la première des priorités pour assurer la protection des populations et de leurs biens, et que cette priorité est à ce jour ignorée par l’Etat, les élus ont décidé, à titre symbolique, suivant les traditions ancestrales dans le cadre des « corvées », d’élever l’une des digues inscrites au Plan d’action et de prévention contre les inondations, à La Couarde-sur-Mer, le long du bassin de mouillage du Goisil.
Vitale pour protéger le centre de La Couarde et construite en trois jours, entre le 6 et le 9 août, par Ré Travaux Publics sous maîtrise d’ouvrage de la Communauté de Communes de l’île de Ré, cette digue labellisée dans le cadre du PAPI à 4,50 mètres NGF a été élevée à 5 mètres de hauteur, histoire de montrer les inepties étatiques. Ceci sans autorisation environnementale, puisque c’est là où le bât blesse (lire nos nombreux articles aux sujets du PAPI et du PPRL).
Cette digue « qui n’a rien d’une digue gadget » selon le Président de la CdC , Lionel Quillet, s’étend sur 300 mètres et a coûté 90 000 € à la Collectivité rétaise, dont 60 000 € pour les gabions de 3,5 tonnes et 25 000 € de main d’œuvre.
Les Rétais et vacanciers qui avaient été appelés à se mobiliser lors des réunions publiques des 5 et 8 août sont venus nombreux – près de 1500 personnes – « finaliser » cette digue le 9 août au soir et ainsi crier leur désespoir teinté d’une forte colère, devant une attitude aussi absurde de l’Etat.

L’objectif des élus rétais et de la population qui les suit en masse est de marquer symboliquement les esprits et d’ alerter les médias nationaux – toujours à la recherche d’actions visuellement fortes – afin que s’opère enfin une prise de conscience nationale.
Car si l’Etat persistait dans ses inébranlables certitudes, ce serait toute la vie économique et sociale d’un territoire de 18 500 habitants permanents qui serait quasiment rayée de la… carte, du jour au lendemain. Déjà les premiers effets économiques se font sentir et les professionnels rétais sont très pessimistes pour la rentrée. Quant aux élus qui ont élaboré depuis 2008 une vraie politique d’aménagement et de développement du territoire, notamment au plan social (petite enfance, logements, transports…), formalisée dans le cadre du Schéma de cohérence territoriale (SCoT) applicable depuis le 1er janvier 2013, ils se demandent à quoi bon.
Ils n’entendent pas en rester là et si l’Etat ne donnait pas un signe fort de volonté de dialogue – la concertation avec le territoire est une obligation légale – d’ici au 6 septembre, ils lanceront une procédure de « recherche de biens sans maîtres » afin que les digues deviennent propriété de l’Etat, qui devrait alors – si cela aboutissait – assumer sa responsabilité de protection des populations (lire sur realahune.fr nos articles à ce sujet).

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