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La culture dans tous ses états
Des opéras aux musées, des centres chorégraphiques aux théâtres municipaux, des cinémas aux galeries d’art : tout le maillage culturel français s’est figé le 16 mars. À présent que les portes s’ouvrent, quelles sont les perspectives pour ce secteur dont la vitalité fait la réputation du pays ?
Foyer de l’avant-garde créative, la France est le quatrième marché de l’art à l’échelle mondiale et la destination touristique la plus prisée pour son attractivité culturelle. L’ensemble du secteur pèse 91,4 milliards de revenus totaux et sa valeur ajoutée (47,5 milliards en 2017) équivaut à 2,3 % du PIB, soit un poids comparable à celui de l’industrie agro-alimentaire et deux fois plus important que celui de l’industrie automobile. Pour autant si cette dernière a reçu le soutien de l’État, la culture elle, semble la grande oubliée des dispositifs de secours mis en place, avec des pertes économiques qui s’annoncent colossales. Le spectacle vivant est bien sûr le plus impacté et l’on comptabilise d’ores et déjà 27 000 représentations musicales annulées, soit 402 millions d’euros en recettes billetterie perdus. Certains parlent d’un retour de l’activité du live à l’horizon de l’automne 2021…
« Déconfinement » : ce mot barbare bourdonne dans toutes les oreilles, mais n’atteindra malheureusement pas celles de tous les bénévoles (rappelons que le tissu associatif compose l’essentiel du dynamisme culturel du territoire) qui oeuvrent à nous divertir en rassemblant les comédiens, les écrivains, les musiciens, les peintres, les sculpteurs, les photographes.
Qu’en est-t-il dès lors des nombreuses manifestations traditionnellement programmées sur l’île ?
« Pas d’événements avec un public nombreux jusqu’à mi-juillet »…
Telle était la directive du président Macron lors de son allocution du 13 avril, présageant des annulations en cascade annoncées depuis. Ainsi, Jazz au Phare, étape incontournable de l’été, est ajourné. On imagine en effet aisément l’énorme logistique convoquée à l’organisation d’un festival de cet ampleur, qui ne saurait entre contraintes sécuritaires, sanitaires et budgétaires s’adapter à la va-vite au contexte (au delà des artistes, le secteur fait vivre 1,3 million de personnes en France, toutes mobilisées à l’encadrement du bon déroulement des productions proposées).
Keziah Jones et Jamie Cullum notamment étaient attendus. Des stars internationales occupées à remanier leurs agendas. Seront-elles au rendez-vous l’année prochaine ? Conscient qu’il sera impossible de dupliquer l’affiche initialement prévue, Jean-Michel Proust prépare activement la 11ème édition avec tout un travail de fond à recommencer. Le directeur artistique déplore le peu de considération dont a fait l’objet la culture alors « qu’elle est indispensable à nos vies ». Il en va de même pour Jazz en Ré (Saint- Martin de Ré), Daniel Lagarde s’étant résolu au principe de précaution.
Le salon l’île aux livres qui reçoit chaque saison quelque 15 000 visiteurs autour d’une centaine d’auteurs n’échappe pas au triste fléchissement. Là encore, il faudra tout revoir en fonction de l’actualité et pour tous, le préjudice est énorme.
Mais la résistance s’organise
Seuls donc, les lieux en capacité de maîtriser les flux d’amateurs seront opérationnels cet été, au ralenti toutefois. Parmi eux, les musées de proximité sont les premiers à avoir retrouvé des visiteurs. Ernest Cognacq accueillait de nouveau le public à Saint-Martin dès le 20 mai, tandis que la Maison du Platin à La Flotte vient de rouvrir avec expositions et découverte de sites patrimoniaux en petit comité.
Il faudra patienter jusqu’au 7 juillet pour apprécier les nouveaux aménagements réalisés à L’Ancre Maritaise et La Cabane Montamer à La Noue où Christine Malbosc espère pouvoir continuer à proposer les nombreuses activités créatives. Les galeries d’art quant à elles se sont enrichies d’inspirations « confinées ». Aux ateliers Dazelle à Sainte-Marie toujours, Gautier Sauvage, Laurence Girault- Reux et Nathalie Gautier-Desfossé préparent un accrochage commun attendu en septembre dans l’enceinte de l’ancienne école voisine.
L’association M’L’Art qui promeut d’ordinaire à cette période de l’année les arts actuels a Ré et Oléron est parvenue à conserver sa programmation pour un report en octobre.
Quid des concerts ? Kamiar Kian l’annonçait dans notre dernière édition, grâce à la mise en place d’un protocole spécial, « Musique en Ré » sillonnera tous les villages du 25 juillet au 7 août, tandis qu’après avoir annulé la date du 24 avril, le festival des Saisons Musicales de Bernard Dorin devrait reprendre avec une soirée manouche le 9 août.
Et la fête de la Musique ? On l’aura compris, les effets de foule ne seront pas de mise, mais certains établissements souhaitent la célébrer, comme « Eau P’tit Bois » aux abords de la plage des Gollandières qui recevra le 21 juin les vitaminés Joyful.
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