La Couarde : protection et sécurité à l’ordre du jour
Protéger la côte des assauts de l’océan mais aussi les humains de ceux de la circulation. Deux projets distincts menés avec la même préoccupation
C’est plutôt en sa qualité de 1er Vice-Président de la Communauté de Communes, en charge du Littoral, de l’instruction de l’Urbanisme, de la planification du PLUi et des grands travaux que Patrick Rayton nous présente le détail de ces deux projets portés par le Département. Sans oublier toutefois sa mission de Maire de La Couarde, le territoire de sa commune en étant le destinataire.
Moulin brûlé : un trait de côte mal en point
Située à gauche de la digue du Boutillon juste derrière la départementale, la plage du Moulin brûlé est notamment fréquentée par les estivants résidant au Camping de l’Océan.
Suite à un évènement tempétueux survenu en janvier 2014, des travaux d’urgence avaient été réalisés, consistant en un enrochement. Sept ans plus tard, le constat est sans appel : celui-ci s’est affaissé voire déplacé à certains endroits.
Pour couronner le tout, « au bout de l’enrochement, un tourbillon creuse les dunes », explique Patrick Rayton. Bref, il était temps de faire quelque chose, même s’il y a peu d’habitations dans le secteur. La route départementale est toute proche et le contexte environnemental intéressant. C’est un site dunaire riche de sa biodiversité mais complexe à protéger.
Une étude très fine du site
En juin 2020, Patrick Rayton demande au Conseiller départemental Lionel Quillet de regarder les choses de près. Une visite du site avec les techniciens départementaux et le directeur adjoint du Département, ainsi que la CdC, conduit au lancement d’une étude menée par Créocéan.
Le bureau d’études rochelais effectue un diagnostic selon une évaluation de l’évolution du trait de côte sur une période allant de 1950 à 2018. Très poussé, cet examen prend en compte les stratégies de défense mises en place à différentes époques, et affine avec une sectorisation qui exprime parfois un retrait allant jusqu’à 12 mètres. En moyenne, le recul se situe aux alentours de 50 cm en plus ou en moins selon les années.
Trois scénarii possibles
Créocéan doit répondre à l’objectif déterminé par la CdC et le Département : un ouvrage et des aménagements pérennes prenant en compte le paysage et les usages. Trois scénarii sont ainsi proposés à réflexion : dans le premier, il s’agit de reproduire un enrochement avec une rallonge de 60 mètres et selon des techniques mieux maîtrisées et renforcées. Si elle a l’avantage de la durée, cette première hypothèse coûte très cher et se révèle très impactante sur l’environnement.
Le second propose de recréer deux épis en enrochement. Sur le site existe un transit de sable mais il ne reste pas. Il s’agirait donc de le bloquer et de réensabler sur la hauteur, en lieu et place des enrochements. Une solution moins onéreuse et plus douce pour l’environnement.
Troisième hypothèse, un mix entre les deux précédentes, soit un raccourcissement de l’enrochement joint à du réensablement. Ecueil d’importance, le passage obligé par les services de l’Etat notamment au titre de l’environnement, soit un temps très long avec un gros risque de voir le projet retoqué.
C’est donc vers le deuxième scénario que s’orientent aujourd’hui les pouvoirs publics. « Sous réserve des résultats du chiffrage de l’entretien car cette solution impose incontestablement de rapporter du sable à une certaine fréquence », précise Patrick Rayton. A quel rythme, comment et pour quel coût, voilà les questions en instance.
Le projet entrera dans le cadre des travaux d’urgence, financés à 50/50 par le Département et la Communauté de Communes car non intégrés au PAPI. Et côté agenda, il faudra quand même de la patience. Entre les études complémentaires et les procédures techniques auxquelles il faut ajouter le temps des travaux, le Maire de La Couarde évoque l’automne 2023.
Route d’Ars : une sécurisation indispensable
La problématique n’est pas nouvelle : la Route d’Ars, depuis le carrefour giratoire du Crédit Agricole jusqu’à celui de La Passe, traîne sur son parcours de dramatiques histoires. Incontournable pour rejoindre le Nord de l’île, cette longue ligne droite séparant les campings de l’accès aux plages est celle de tous les dangers pour cyclistes et piétons.
Conscient de la situation, Patrick Rayton avait déjà déposé un projet en 2008. « J’aurais souhaité la création d’une piste cyclable entre le Boutillon et la Route des Prises », explique l’élu. « Mais de chaque côté, la présence d’espaces naturels boisés empêchait toute initiative », poursuit-t-il ajoutant qu’il aurait fallu également faire une acquisition foncière pour le réaliser. Le projet tombe à l’eau. Après avoir cherché en vain une solution pendant trois ans, le Département finit par lâcher.
Mais entre-temps, d’autres accidents surviennent, dont certains mortels. « Il fallait impérativement trouver des alternatives pour sécuriser la route », affirme Patrick Rayton.
Quatre points d’ancrage
Relancé en 2018, cet épineux sujet trouve enfin une issue satisfaisante, et la sécurisation de la Route d’Ars est désormais à l’ordre du jour en quatre points stratégiques.
En partant du giratoire du Crédit Agricole, premier arrêt dans le secteur de la rue de Botchey. Des aménagements en bordure de route faciliteront la circulation des vélos et l’accès aux arrêts de bus tandis qu’au centre de la chaussée, ils protégeront le passage piéton.
A l’autre bout, le petit giratoire de La Passe va être repensé pour protéger les traversées, avec sans doute un aménagement de même type que celui du rond-point du Gros Jonc au Bois-Plage.
Le point numéro trois nous ramène vers le Camping du Puma selon un scénario identique au premier point : aménagements protégeant le passage piéton et accès facilité autour des arrêts de bus.
Enfin, quatrième et dernier arrêt au Camping du Bois Henri IV, secteur également à haut risque en raison de sa fréquentation, avec une traversée également sécurisée.
Côté délais, bonne nouvelle du côté du carrefour de La Passe car « c’est encore possible pour le mois de juin », espère résolument Patrick Rayton. En revanche, les trois autres points d’étape devront attendre l’hiver prochain, des travaux n’augurant de toute façon rien de bon en pleine saison.
Alors, malgré un ensemble de contraintes et le temps qu’il aura fallu, restons sur une note positive : si une grande prudence restera de mise, la réalisation de ces aménagements marque l’aboutissement d’une longue quête de sécurité sur cette Route d’Ars très accidentogène. De leur côté, la plage du Moulin brûlé et ses accès devraient eux-aussi voir leur pérennité assurée. Une bonne nouvelle pour tout un secteur et ses activités.
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