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La Couarde ou le charme subtil de l’entre-deux
D’un côté le sud, un peu agité, de l’autre le nord, plutôt farouche. Au milieu, La Couarde, posée là pour les réconcilier.
A celui qui emprunte l’itinéraire sud pour la première fois, un conseil : ne pas se fier aux apparences. Non, les villages (Sainte-Marie, Le Bois, La Couarde) croisés jusqu’à l’imposante digue du Boutillon ne se suivent pas pour mieux se ressembler. Et venant de Saint-Martin, le contraste est sans doute encore plus palpable. Au fil du ruban d’asphalte des deux départementales, on se dirige vers le coeur de l’île. Arrivés à La Couarde, on l’a trouvé.
Des paysages de carte postale
Dans les quelques neuf kilomètres carrés de sa superficie, La Couarde résume toute l’Ile de Ré : côté ouest, six kilomètres de plages s’étirant comme autant de moments privilégiés face à l’océan, de l’autre, les premiers marais salants, signature graphique des contrées du nord. Au centre, un village à la fois accueillant et pudique.
Que voir à La Couarde ? Mais tout bien sûr, à commencer par le centre bourg et l’incontournable place de l’église. L’église parlons-en : Notre-Dame de l’Annonciation annonce de loin le village et l’élégante silhouette de son clocher est un repère inaltérable. A ses pieds, un charmant kiosque à musique et une petite place où il fait bon flâner en terrasse. Dans son prolongement, une longue rue bordée de commerces et de tous côtés, un labyrinthe de rues et venelles où il est agréable de se perdre. C’est ici que se concentrait autrefois la vie du village et le charme perdure, hors des atteintes du temps.
A l’opposé, un détour s’impose par le Square Roger Bonin. Au fond une école comme on n’en construit plus et en son centre, l’imposant monuments aux Morts et son aigle de bronze déchu. Ici se laisse percevoir l’âme d’un village fier et respectueux de son histoire. Quittant le square, il faut continuer plus à l’est et traverser la départementale pour rejoindre l’un des plus beaux sites du territoire. Au Goisil, la carte postale s’impose comme une évidence face à l’océan sans limites…
Double regard insulaire
Si les identités respectives des contrées du nord et du sud de l’île sont perceptibles à l’oeil nu, celle de La Couarde est plus subtile. Terre de l’entre-deux jusqu’au bout, La Couarde exige temps et patience pour embrasser chaque facette de son identité. Oscillerait-telle entre deux visages ? Pas du tout. Bien au contraire, elle entend maintenir l’équilibre. D’un côté nous l’avons vu, un centre bourg préservé dans son essence même et des paysages encore sauvages, de l’autre un esprit d’ouverture savamment cultivé.
Moins intimiste que le centre bourg ancien et quasi désertes l’hiver, la longue avenue du Mail et ses complices Antioche et Nouralène ne désemplissent pas en été. C’est ici que l’on trouve la grande halle couverte et son esplanade où retrouver moult chalands et un marché d’été comme on les aime. De l’autre côté de l’avenue, terrasses ensoleillées des restaurants et supermarché, en prise directe avec les plages toutes proches.
En centre village, on pourrait croire La Couarde un brin repliée sur elle-même mais voilà sous nos yeux le contraire, visible dans le joyeux mélange entre Couardais et estivants. N’oublions pas que la commune fut en son temps la première station balnéaire de l’île. Une tradition d’accueil désormais inscrite, elle aussi, dans l’adn couardais.
Village sport et culture
Encore un symbole de sa personnalité multiple ? A La Couarde cohabitent avec bonheur les arts et le sport. Des artistes, La Couarde en abrite en son sein comme d’autres villages du territoire, mais c’est ici et nulle part ailleurs que l’on trouve La Maline, bâtiment emblématique dont l’architecture fait, il est vrai, enrager les Couardais, mais épicentre culturel de l’île quand même, avec ses salles de cinéma et spectacles.
Quant au sport, il trouve un peu partout sa place, et même avec un grand S puisque c’est à La Couarde que se déroule chaque année le Toyota Open International de l’Ile de Ré de tennis handisport, tandis que du côté du Centre Nautique Couardais du Goisil, on s’adonne aux sports de glisse avec passion, relevant tous les challenges avec quelques champions à la clé, le multi champion du monde couardais Antoine Albeau en est le plus brillant symbole.
Il faudrait encore évoquer le quartier des Brardes et ses résidences nichées dans les pinèdes, la zone artisanale, les nuits blanches de La Pergola, dernière discothèque de l’île, et bien sûr la route d’Ars s’allongeant comme un long bras tendu vers le Nord. Bref, on n’en finirait plus… Alors partons plutôt à la rencontre des Couardais, attachés à leur village comme une moule à son rocher. Et ne pas s’inquiéter surtout si par hasard on se fait traiter de « baigneurs », surnom donné de longue date aux estivants par les habitants de souche. Notons seulement que nombre de ces baigneurs sont devenus au fil du temps… des Couardais tout court !
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merci aux 2 clown du bistrot du marche