- Environnement & Patrimoine
- Réunion publique
La Couarde : opération défense des côtes
Lancé le 9 octobre dernier, le chantier de protection de la côte couardaise a eu sa réunion publique en décembre. Objectif : expliquer ce qu’il se passe sur ce front de mer devenu inaccessible.
Aux côtés de Patrick Rayton, Tony Berthelot, Sébastien Pueyo, Responsable Technique du Service départemental de Gestion et de Protection du Littoral et Hung Do Cao, Directeur du Pôle Aménagement du Territoire de la CdC. Mais au fait pourquoi une réunion « spéciale chantier » ? Suite à la fermeture des pistes cyclables, une certaine frustration est apparue, explique M. le Maire. Il entend donc informer sur les enjeux, le calendrier et le projet : quoi, quand, comment et avec quelles difficultés, nous saurons tout.
Complexité et contraintes
Il s’étire de La Moulinatte à la Fosse de Loix, et n’oublie pas le pittoresque port du Goisil. Le chantier couardais est structuré en plusieurs tronçons correspondant eux-mêmes à différentes techniques, allant des enrochements au béton en passant par des portails. Et pour compliquer encore les choses, sur ce petit morceau de littoral se rencontrent la quasi-totalité des activités qui font l’économie de l’île. Entre autres impératifs, il a donc fallu prendre en compte ostréiculteurs et sauniers, club nautique, plaisanciers et vacanciers. « Pas simple » commente M. le Maire dans un sourire.
Un calendrier déjà compromis
Sur le papier, il doit durer onze mois. Mais la réalité est toute autre. Peu favorable, la météo a déjà engendré du retard. Ajoutons à cela une interruption réglementaire en période de nidification, une saison touristique qui arrivera vite et la cause est entendue : même si la commune souhaiterait voir le chantier de la Percotte démarrer en mai (au lieu de septembre), et tente de négocier auprès des services compétents, la dérogation paraît difficile à obtenir. Il s’agit déjà d’achever la première phase allant de La Moulinatte au Goisil. D’autant qu’il faudra, ne l’oublions pas, refaire les pistes cyclables. « Le retour du cycliste va être sensible » prévient Patrick Rayton. En tous cas, celle menant de Saint-Martin à La Couarde ne figurera pas sur la carte 2020 des pistes de l’île.
Sécuriser et organiser
Chargé de la protection du territoire mais aussi de l’économie, le 2ème Adjoint est sur tous les fronts. Et n’a pas mâché ses mots lorsque les barrières de sécurité ont été forcées. Réitérant ses recommandations, Tony Berthelot explique : plusieurs chantiers démarrant en même temps avec un seul accès pour approvisionnement et ateliers, toute intrusion intempestive est dangereuse et ne sert qu’à ralentir le travail des ouvriers.
Précisant que le chantier de La Moulinatte se déroule bien avec les acteurs économiques, l’élu souhaite aujourd’hui mieux gérer les espaces pour sécuriser le travail.
Une phase supplémentaire
Elle n’était pas prévue. Mais une submersion étant possible venant du Fier d’Ars, l’Etat a demandé une rehausse à Xynthia + 20 du Chemin de la Grifforine, entre la D735 et la piste cyclable de Loix. Coût supplémentaire : 1 600 000 € HT, sans oublier de nouvelles contraintes à gérer sur ce secteur où vignes, camping et piste cyclable cohabitent. Un membre de l’assistance interroge : « qu’est-il prévu après le Chemin de la Grifforine ? ». Pour le moment rien. La continuité (au Nord) sera intégrée au PAPI 2 prévoyant la protection du Fier d’Ars.
Gestion et entretien
Après les travaux, l’entretien. Pour cela, une Convention (transfert de gestion) a été passée avec la CdC qui active elle-même une autre convention avec le Département pour la prise en charge des gros projets, investissements ou travaux d’urgence, la Communauté de Communes rétaise assumant les travaux de moindre ampleur. Comme le rappelle le Maire de La Couarde, le Département de Charente-Maritime est le seul de France à s’impliquer à ce niveau là.
Patrick Rayton évoque également une réapparition possible de la taxe GEMAPI, non de manière systématique mais uniquement en cas de besoin. Pour mémoire, le principe de cette taxe est de fixer un montant par habitant parallèle au niveau de la taxe foncière. « A voir dans le futur budget » précise-t-il. Invité à la réunion, Lionel Quillet aurait sans doute pu apporter des précisions sur le sujet. Mais bloqué à Paris par les grèves, il n’a pu être au rendez-vous.
De toute façon nous n’en sommes pas encore là. Pour l’heure, le front de mer couardais fait sa mue autour d’un projet conçu pour être intégralement fermé en cas de submersion. Et pour l’inauguration, il faudra patienter jusqu’au printemps 2022 en incluant la phase supplémentaire. Les impatients devront ronger leur frein mais au moins auront-ils été clairement informés par un Maire soucieux de transparence.
Le chantier en chiffres
– 5,2 kilomètres
– 60 000 tonnes d’enrochements
– 26 prises d’eau reprises ou rénovées
– 11 mois (officiels) de travaux. Avec les contraintes plus de 20
– 4 742 860 € HT réparties entre Etat (40%), Région (20%), Département (20%), CdC (20%) et 1 600 000 € pour la 3ème phase
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