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La Couarde : des fondamentaux en question
Ecole, poste… des dossiers sensibles s’imposent aujourd’hui à la municipalité couardaise. Rencontre avec Patrick Rayton, lucide mais déterminé.
En avril dernier, le Maire de La Couarde adressait à ses administrés un courrier d’alerte et de mobilisation sur la situation de l’école couardaise. Depuis, c’est la poste qui s’est brièvement invitée à la fin du Conseil municipal du 17 mai. Deux sujets mettant en lumière certaines des difficultés du territoire.
Remise en cause
Ça se passe aujourd’hui à La Couarde mais ça s’est déjà produit ou pourra se produire ailleurs demain. « Les problèmes d’effectifs scolaires sont connus, les perspectives à trois ans inquiétantes et la situation d’ores et déjà compliquée pour la rentrée prochaine des maternelles », confirme Patrick Rayton, racontant sa convocation par l’Education Nationale dès janvier. Concernée également mais dans une moindre mesure, la commune du Bois-Plage.
En bref, l’Académie a demandé aux élus des deux villages « de réfléchir à un mode de fonctionnement différent ». A savoir d’entrer dans « la stratégie d’école de territoire qui, à terme, conduirait à un regroupement des deux écoles et signerait la fermeture de l’école couardaise », explique-t-il, précisant que « l’idée serait de signer une Convention avec un objectif à trois ans ».
Parallèlement à cette démarche, l’Education Nationale propose son aide pour restructurer l’école du village, en y développant, pourquoi pas, un pôle scientifique ou culturel susceptible d’attirer des enfants venant d’autres communes.
Et refus unanime
« Avec Le Bois, nous partageons la même philosophie, l’école est essentielle », souligne Patrick Rayton ajoutant qu’il n’a évidemment pas donné de réponse immédiate, du fait d’une volonté de partage avec le Conseil Municipal qui le suit à l’unanimité, disant non au projet d’école de territoire et préférant travailler à trouver des solutions.
Accompagnée de la 3ème Adjointe Peggy Luton et de Carine Lutt, Conseillère déléguée à la vie scolaire et périscolaire, Patrick Rayton rencontre les enseignants. Comprenant les enjeux et le contexte, ceux-ci se mobilisent, notamment Florence Weissel déjà expérimentée sur la reprise de plusieurs niveaux, soit cinq-six enfants en maternelle, CP et CE1, avec le soutien des deux ATSEM maintenus.
Souhaitant agir « en toute transparence », M. le Maire demande ensuite un Conseil d’Ecole avant à une nouvelle réunion, rassemblant cette fois lui-même, Peggy Luton, Carine Lutt, les enseignants et tous les parents. Vient ensuite le temps d’une restitution à l’Education Nationale et de cette fameuse lettre aux Couardais.
L’équation école – logement
Le fait n’est pas nouveau, la survie des écoles de nos villages va avec les possibilités de logements à l’année, notamment pour les jeunes familles. Alors certes, La Couarde est engagée avec la CdC dans un projet d’une vingtaine de logements au « Petit Noue », sur des terrains appartenant à la commune. « Il y a une complication sur 200m² appartenant à l’ONF », rappelle Patrick Rayton, soulignant qu’aucun obstacle particulier ne se présente là-dessus mais que « la procédure est longue », ramenant la réalisation effective du projet à deux – trois ans minimum. Après étude, l’élu constate que vingt à trente logements seraient vacants sur la commune, et décide de s’adresser directement aux Couardais, assurant d’un accompagnement toute initiative de mise en location annuelle.
« Ces logements pourraient rendre des services », assure Patrick Rayton. « Je peux comprendre les réticences des propriétaires. Certains biens ne sont pas adaptés et nécessitent des travaux, sans oublier une fiscalité favorisant la location saisonnière », poursuit-il, convaincu que « la réponse adaptée est le logement public ». Qui souffre lui aussi de la pression foncière. « Il y a un précédent à Rivedoux », souligne l’élu, rappelant que La Couarde demande à la CdC seulement 400 000 € pour les terrains du Petit Noue. « Soit 65 € le m² car nous devons, déménager le skatepark et réaménager la voirie ». « Une conscience collective est nécessaire », ajoute-t-il, « à un moment, il faut savoir ce qu’on veut dans la vie ».
Aujourd’hui, une seule certitude pour l’élu couardais : « le village perd un poste d’enseignant ». Un départ en retraite qui ne sera pas remplacé. « Je ne suis pas très serein pour l’avenir » reconnaît Patrick Rayton au regard des effectifs annoncés pour la rentrée : cinq enfants en maternelle et dix en CP. « On se laisse six mois après la rentrée », précise-t-il. Par la force des choses, la réflexion continue.
Concernant La Poste, Patrick Rayton évoque son entretien avec trois directeurs de l’entreprise et les statistiques de fréquentation du bureau couardais « à la baisse ». Là encore, il s’agirait d’envisager « un autre mode de fonctionnement », résume-t-il, évoquant sollicitation des commerces ou encore un agent au sein de la Mairie. Cette dernière suggestion, Patrick Rayton la pense induite par la création du Pôle numérique. « Je leur ai signalé que les commerces adaptés n’étaient pas forcément ouverts en hiver et que du côté de l’Espace Numérique, c’était vraiment prématuré », précise-t-il.
Bref, face à des interlocuteurs l’assurant que « ses échéances seraient les leurs », Patrick Rayton a répondu avec humour, se déclarant prêt toutefois à étudier de quelle manière la commune pourrait accompagner l’entreprise, par exemple sur ses prestations de services à domicile.
Face au sujet de l’école, celui-ci semble presque léger. Et le Bureau de Poste couardais ne fermera pas demain. Mais M. le Maire ne se fait guère d’illusions. « Nous sommes dans une logique d’entreprise privée », conclut-il.
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