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La Convention d’Insularité bientôt signée ?
Lors de son traditionnel point sur la carte scolaire de la rentrée à venir, le directeur académique des services de l’éducation nationale (DASEN) de Charente-Maritime a annoncé qu’il rencontrait le 14 mars les élus rétais pour leur proposer un projet de convention d’insularité rédigé, « très large ».
Voilà un an que les dix communes rétaises, sous la coordination de la Communauté de Communes de l’île de Ré, ont donné leur accord au DASEN, Mahdi Tamene, pour s’engager dans cette réflexion de projet éducatif de territoire. En contrepartie, l’ensemble des écoles rétaises bénéficient d’un gel de la carte scolaire pendant trois ans, de 2023 à 2025. Autrement dit, pas de fermeture de classes dans ce laps de temps, alors que l’estimation des effectifs sur ces prochaines années laissait présager jusqu’à vingt classes menacées, selon plusieurs sources.
« Les petites écoles fondent à vue d’oeil »
Est-ce « reculer pour mieux sauter », comme l’ont exprimé certains élus du groupe d’opposition GEM* qui en appelant de leurs voeux un « pôle éducatif sur le nord de l’île », ont provoqué l’ire des maires du nord de l’île de Ré, notamment, et du président de la CdC qui se battent depuis trente ans pour maintenir une école par village ? « Que nenni » semble dire en substance le DASEN. Oui bien sûr il évoque les limites actuelles rencontrées par les RPI (regroupement pédagogique intercommunal)**, modèle qui a fort bien fonctionné en son temps mais se heurte aujourd’hui à l’hémorragie démographique qui le fragilise. Oui il décrit longuement et à plusieurs reprises des « pôles pédagogiques cohérents où cinq ou six communes se regroupent, intégrant le scolaire mais aussi les crèches, le périscolaire, le sport, sans oublier le transport, pour une prise en charge de l’enfance de 0 à 11 ans dans sa globalité et pour apporter un vrai service au citoyen. »
Il n’empêche, il semblerait que l’heure soit à un vrai travail commun et tripartite entre la préfecture, les services de l’éducation nationale et les élus de chaque territoire. Le DASEN évoque l’installation d’un observatoire des dynamiques rurales le 21 décembre dernier, instance de dialogue et de concertation co-présidée par le préfet de Charente-Maritime et lui-même, issue de la volonté de l’ancienne première ministre Elisabeth Borne de se focaliser sur la « ruralité nouvelle ». Dit simplement, il s’agit de réfléchir à deux ou trois ans, au lieu d’avoir le nez dans le guidon de la carte scolaire annuelle. « Le corps préfectoral peut apporter des moyens, via le DETR, le fonds vert et le DSIL, pour la rénovation des écoles et des cours. »
« Trouver ensemble une solution pratique et durable »
En plus de cet observatoire, trois territoires de Charente-Maritime sont entrés, ou en passe de l’être, dans une convention de ruralité : l’île de Ré (2023-2025), Lussant-Moragne dans le sud du département en passe de signer la convention validée et l’île d’Oléron (2024-2026) qui en est au tout début.
« Il s’agit de donner du temps aux élus pour trouver une solution ensemble qui soit pratique et durable, il ne faut pas oublier que si l’éducation nationale apporte le programme et les ressources humaines, les collectivités locales apportent les locaux et des moyens budgétaires. Avant ce projet de convention que nous apportons le 14 mars, nous avons rencontré tous les maires à la CdC, les équipes enseignantes avec eux, nous avons fait des points d’étapes fréquents avec la CdC et un point d’étape final. », argumente Mahdi Tamene. « Il s’agit d’anticiper plutôt que de subir. »
« Censée être signée par tous les maires, qu’en sera-t-il si certains d’entre eux ne souhaitent pas au final le faire car leurs conditions ne sont pas remplies* ? », a interrogé Ré à la Hune. « La convention s’appliquera uniquement aux Communes qui l’auront signée, la carte scolaire reprendra ses droits sur celles non-signataires. » affirme Mahdi Tamene. Autrement dit plus de moratoire sur les fermetures de classes dans les dites communes.
L’avenir dira si cette Convention de ruralité*** fut un leurre comme certains le pensent, ou au contraire une vraie opportunité de construire le territoire éducatif de demain de l’île de Ré, comme l’espèrent la plupart des maires rétais. On sait quoi qu’il en soit pouvoir compter sur ces derniers pour défendre jusqu’au bout la doctrine politique qui leur est chère : « Un village, une école ».
Rendez-vous pour la carte scolaire de la rentrée 2026…
*Lire notre article sur www.realahune.fr/gemles- projets-avancent-trop-lentement/.
**Il y en a deux sur l’île de Ré : Les Portes/ Saint-Clément et Ars/Loix.
***Convention d’insularité ou de ruralité, deux qualificatifs qui recouvrent pour le DASEN la même démarche
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