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La caserne d’Ars verra-t-elle bientôt le jour ?
Prévu de longue date, le Centre de secours et d’incendie du nord de l’île de Ré, dont le permis a été délivré il y a près de 16 mois par la mairie d’Ars-en-Ré, est depuis au point mort. Une partie de poker, perdante pour les habitants, se joue entre le Département et le Collectif*. L’épilogue de ce feuilleton serait proche, selon Stéphane Villain.
Vétuste et plus aux normes, l’actuelle caserne d’Ars-en-Ré, qui accueille une trentaine de pompiers, est située en zone submersible. Or elle assure la sécurité des habitants et vacanciers sur l’ensemble du nord de l’île. Aussi, en coordination avec le Département, la Communauté de Communes de l’île de Ré a reçu l’accord de l’Etat pour implanter la future caserne en zone non exposée à l’aléa submersion marine de court terme, mais submersible sur le long terme. Aucune autre alternative n’existe, ce terrain a été choisi en fonction de la disponibilité foncière, des possibilités d’accès sur la RD avec giratoire, et du PPRN**. Le bâtiment pourra accueillir 50 pompiers.
Un permis purgé
Reçu en mairie le 28 juin 2022 – la Commune regrette de ne pas avoir été associée à l’appel à projet des architectes lancé par le Département -, instruit par la CdC, le permis a été délivré le 2 janvier 2023 par la mairie d’Ars, accompagné de prescriptions de l’Architecte des Bâtiments de France pour une meilleure intégration paysagère (plantation d’arbres). Un agrandissement des parkings (20 places pour U Express et la pharmacie) et la création d’un giratoire pour sécuriser les entrées et sorties du U Express et de la future caserne sont prévus et la maire d’Ars a sollicité le Département pour que ces aménagements aient lieu en même temps que la construction de la caserne.
On le sait, le Collectif* auquel s’est joint l’APSSC* a déposé deux recours. Mais en l’absence de procédure en référé suspension, ces recours en annulation ne sont pas suspensifs du permis. Aussi certains s’étonnent que les travaux n’aient pas commencé et rapprochent cet « immobilisme » de la situation financière quelque peu dégradée du Département qui a vu son budget 2024 réduit comme peau de chagrin (baisse des recettes de TVA et des droits de mutation, sur lequel il n’a pas la main). Autrement dit, le Département ferait endosser au Collectif le report aux calendes grecques de ce projet. A l’appui de ces dires, le projet de caserne de Saint-Martin serait aussi au point mort.
Le Collectif le dit, avec son franc parler : « Le Département laisse volontairement pourrir le dossier pour nous imputer la responsabilité de l’arrêt du projet. » Il dénonce « l’absence de décisionnaires à la réunion de concertation prévue entre parties prenantes le 12 octobre dernier », « un défaut de procédure, puisque la modification de voirie doit s’accompagner d’une enquête publique et qu’un permis d’aménager aurait dû être déposé avant le dépôt du permis de construire » , « la non explication par le Département de la soi-disant nonconformité de notre contre-projet au cahier des charges ».
Un projet non révisé, les recours maintenus
Quant à la révision du projet proposée par le Département : « Nous l’attendions depuis mars 2023. Elle nous est arrivée le 7 avril 2024. Nous n’en avons pas cru nos yeux, on se contente de planter quelques bosquets d’arbres et de reculer (d’un mètre ou deux) le mur face à Léon Dit. » Le Collectif a donc décidé de poursuivre son action et a demandé au Tribunal de sommer le Département à présenter son mémoire en défense contre ses deux recours. « Il est de sa responsabilité de poursuivre la modernisation des centres de secours et d’incendie de l’île de Ré, et de cesser de perdre du temps. » écrit le collectif à Ré à la Hune. Il précise se rapprocher de l’Ordre des Architectes et du Ministère de la Culture pour exiger que l’avis des ABF ne soit plus seulement consultatif, mais contraignant***.
Prise en étau entre les deux parties, la maire d’Ars-en-Ré se désespère : « S’il faut tout remettre à zéro et refaire un permis, alors que le Département le fasse, on a assez perdu de temps et on se moque du collectif et des habitants, s’il n’a plus l’intention de construire cette caserne, que le Département le dise aux habitants du nord. Je crains que l’actuelle caserne doive un jour fermer et que l’on se retrouve sans centre de secours, ce qui serait dramatique. » Danièle Pétiniaud-Gros va très rapidement écrire une lettre au Préfet, co-signée par le président de la CdC, afin de rappeler la nécessité vitale de cet équipement public.
Joint par nos soins, Stéphane Villain, 1er vice-président du Département et directeur administratif du SDIS de Charente-Maritime (la direction opérationnelle est assurée par le Préfet) confirme qu’une contre-proposition a été faite au Collectif par le Département, consistant essentiellement à reculer d’un mètre le mur. « Nous n’avons pas encore eu leur retour. Nous l’attendons, nous avons souhaité être dans le dialogue. Mais quel qu’il soit, nous allons ensuite engager les travaux, on a assez attendu ! » Sur la question du budget, il est formel : « Nous l’avions déjà budgété en 2023 et cela l’est pour 2024, nous avons aussi d’autres centres de secours à lancer dans le département, ils ne sont pas remis en cause. »
Après plus d’un an de dialogue de sourds entre les deux parties, les dés seraientils jetés ? L’évolution de ce dossier sera suivie de près par la mairie d’Ars-en-Ré, les habitants du nord de l’île et la CdC de l’île de Ré. Avec pour arbitre final le juge du Tribunal administratif.
*Collectif des habitants d’Ars en Ré et du Nord de l’Île pour la sauvegarde de nos villages, auquel s’est joint l’Association de protection des sites de Saint-Clément (APSSC). Lire parmi nos nombreux articles le dernier en date de juillet 2023 : www.realahune.fr/le-projet- conteste-de-la-caserne-dars-est-maintenu/.
**PPRN : Plan de prévention des risques naturels.
***Un avis conforme de l’ABF est aujourd’hui requis dans trois communes de l’île – La Flotte, Sainte-Marie et Saint-Martin – ainsi que celle d’Ars dans un périmètre de 500 m autour de son église, alors que les autres communes reçoivent un avis simple.
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Vos réactions
Peut on avoir une photo de la caserne du Département? et du collectif? et on fait voter les lecteurs de Ré à la Hune.
Une caserne Moche pour 50 ans ou une caserne pour Ars qui est labellisé Plus Beaux villages de France?
Est ce compliqué de construire à budget identique une Caserne dans l ‘ esprit d ‘Ars en Ré ?
Ars en Ré s’ affiche comme un joyau de l ‘ architecture rétaise au coeur des marais salants( site officiel de l’ Office Du Tourisme).
Est ce que la Caserne va bien s’ intégrer dans ce joyau ?
Mr Villain pourrait regarder la proposition du collectif et en parler avec les élus D’ Ars en Ré , de Saint Clémént,des Portes en Ré ,de la Couarde et de Loix.
Merci
Comparons les projets….
voir Ré à La Hune n°269 du 21 septembre 2023
Qui dit « dialogue de sourds » dit « dialogue ». Le moins qu’on puisse dire est qu’il n’y a pas de dialogue… et pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Mairie comme Département sont aux abonnés absents malgré nos innombrables tentatives de concertation. Dont la dernière en date, du 12 octobre dernier : aucun décisionnaire à la réunion prévue. On se moque de nous. Et puisque Stéphane Villain dit attendre notre réaction à son nouveau « projet », la voici (déjà communiquée à son avocat) : Allons, monsieur, mettez-vous au travail ! Vous pouvez mieux faire…
Que fait le Département de nos impôts ? Que fait la Mairie de ses électeurs ? Que font nos élus pour Ars en Ré ?
La France moche, c’est le fruit de tous ces petits abandons, de ce manque de vision… précédent après précédent, on retrouve partout les blockhaus comme à la Couarde ou à Sainte Marie… c’est du passé !
Madame la Maire, ne prenez pas la responsabilité de faire disparaître Ars en Ré de la liste des Plus Beaux Villages de France… Le tourisme nous fait vivre… Cassez ce permis, rangez-vous du côté du bon sens, nous vous soutiendrons. Nous aurons une belle caserne, moderne, conforme à nos paysages, à l’entrée du village. Courage, que diable !
Quelle stupéfaction de découvrir les dires de Séphane VILLAIN :
Nous avons été être dans le dialogue: cela est totalement faut puisque nous n’avons jamais pu avoir la moindre discussion avec des responsables. Une seule réunion , en visioconférence, avec des personnes qui n’étaient pas au courant du projet ….Monsieur VILLAIN, le SDIS, le responsable construction, tous absents! Bravo le courage pour affronter une simple discussion, et avoir nos arguments!
Nous n’avons pas eu leur retour dit Monsieur VILLAIN! Nous avons fait un contreprojet qui a été donné il y a plus de 8 mois, et nous n’avons jamais eu de réponse si ce n’est qu’il n’était pas conforme au cahier des charge; nous n’avons jamais reçu le moindre document indiquant ce qui n’était pas conforme…..
Le contre projet du département devait nous être donné après la réunion d’information du mois de mars 2023, et nous l’avons reçu après maintes relances de notre avocat qu’en avril 2024! pas rapide les services du département! de qui se moque t’on!
Monsieur VILLAIN dit également : mais quel qu’il soit, nous allons engager les travaux; Nous avons perdu assez de temps (sic) ! Mais qui a perdu du temps!!! Un an pour avoir le contreprojet du département qui n’en est pas un! de simples plantations (pour cacher la nouvelle caserne?) et un recul d’un mètre
Il n’est quand même pas compliqué, quand on veut résoudre un problème, d’organiser une réunion de concertation, et de voir quel est l’intérêt de la commune pour rester l’un des plus beaux villages de France. Alors monsieur VILLAIN, un peu de courage, organisez réellement la réunion de concertation. Promis nous seront là avec un esprit constructif