La caravane passe, les goodies pleuvent
Elle passe une bonne heure avant les coureurs, et distribue des millions de petits échantillons et produits dérivés, que l’on appelle goodies, à des fans qui arrivent plusieurs heures à l’avance pour trouver le meilleur spot. La caravane publicitaire du Tour de France, qui propose un show d’une trentaine de minutes et s’étire sur une dizaine de kilomètres, est toujours très attendue des spectateurs qui espèrent repartir avec un souvenir
Tee-shirts, bobs, mini-sachets de charcuterie ou de biscuits, échantillons de café ou d’huile, ce sont chaque année plus de quinze millions de ces cadeaux qui sont lancés à tour de bras au public massé le long du parcours. Damien, chauffeur d’une deudeuche d’une célèbre marque de charcuterie depuis plus de douze ans, explique que « chacun a sa technique pour attirer l’oeil des hôtesses et espérer qu’un de nos goodies atterrit dans sa besace ». Et en effet, il y a ceux qui osent le déguisement, ceux qui tentent le striptease à l’approche de la caravane, composée d’une centaine de véhicules cette année, et ceux qui inscrivent un message à l’adresse des hôtesses « pour mon petit-fils qui fête ses 6 ans ». D’autres développent des stratégies plus élaborées, entre parapluies déployés à l’envers ou épuisettes prêtes à recevoir un décapsuleur en guise de panier ; chorégraphie en rapport avec le goodie visé, comme le fait de se frotter le ventre quand on attend un sachet de mini-saucissons ; ou encore réalisation d’affiches aux couleurs de telle ou telle marque. « Regarde le sac du monsieur, il sort une affiche différente pour chaque char de la caravane, il espère ainsi repartir avec un goodie de chaque marque », explique Damien. Un véritable bain de publicité !
Beaucoup d’heureux et quelques déçus
Que ce soit parce que le parcours jouxtait des zones naturelles ou par volonté politique, comme celle affichée par Jean-François Fountaine, à La Rochelle, des zones entières étaient interdites de distribution, lors de la dixième étape reliant Oléron à Ré. Le maire de la cité rochelaise assume d’ailleurs pleinement son choix : « Cette décision a été prise dans le cadre de notre démarche zéro carbone, la caravane publicitaire n’a pas distribué d’objets promotionnels sur son passage afin de préserver notre environnement ». Cela a donc grogné, par endroits : « C’est nul, ils ne donnent rien » pouvait- on entendre depuis les véhicules qui en profitaient pour accélérer et rattraper le retard pris par le cortège ! Une caravane qui fonçait à quatrevingts kilomètres heures, cela avait de quoi frustrer en effet !
Mais la plupart ont cependant pu repartir avec des produits publicitaires, tels des trophées que l’on case dans un coin de l’armoire une fois rentré à la maison. L’essentiel n’étant visiblement pas l’objet en lui-même mais plutôt la chasse à l’objet. Car de véritables collectionneurs sillonnent chaque année le parcours du Tour de France afin de collecter les précieux objets, d’autres férus de telle marque plutôt qu’une autre, font du troc : un bob couleur vichy contre un maillot à pois. Enfin, nombre de ces cadeaux se retrouvent ensuite mis en vente sur des sites d’enchères ou de vente entre particuliers, un vrai petit business.
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