La belle saison de La Java
Pour sa 5e saison, et après deux années spécifiques, La Java a renoué avec ses fondamentaux. Plébiscitée par un public hétéroclite et de toutes générations, validant son concept, l’équipe de La Java a aussi su surprendre par des choix audacieux.
S’il est encore un peu tôt pour établir le bilan financier, qui montrera si le nouveau modèle économique mis en place cette année est viable, l’équipe peut se targuer d’une fréquentation estimée à 35 000 personnes sur l’été, à laquelle il convient d’ajouter environ 3 000 entrées au parc de loisir pour enfants.
Plus de 50 spectacles, 2 festivals et 2 résidences
Vingt-six concerts, ayant enregistré 2 529 entrées payantes, le concert d’ouverture de Jazz au Phare, treize spectacles jeunes public, onze cabarets cirque, sept représentations théâtrales, huit scènes ouvertes (avec la participation de musiciens venus de toutes l’île et même certains habitués viennent de La Rochelle), treize Quiz musicaux, cinq Quiz du patrimoine Rétais, nouveauté 2022 mais aussi l’accueil de différentes manifestations telles que les 15 ans de Ré à la Hune, la kermesse de l’association de parents d’élèves Les Portes/Saint-Clément, le spectacle de fin d’année de l’école élémentaire de Saint-Clément des Baleines, l’Apéro des entrepreneurs de l’île de Ré, une soirée ciné/débat avec le Festival international du film d’aventure, sans oublier plus de vingt ateliers/stages bien être, arts plastique, théâtre… tel est l’inventaire à la Prévert et chiffré d’une saison résolument dynamique.
La Java a aussi proposé cette année deux temps forts, sous la forme de Festival dans le festival, qui ont réuni chacun plus de 700 personnes : les 10 et 11 juin, Gipsy’ Island festival de musique manouche avec les Gispsy Kings en tête d’affiche ; les 5 et 6 août, Claude le temps d’une Java, festival en hommage à Claude Nougaro avec en tête d’affiche le groupe Zebda (« Les Darons de la Garonne » avec des textes originaux légués par la famille du chanteur).
Deux résidences artistiques d’une semaine chacune ont également été accueillies sous le chapiteau villageois. Début Juillet, le Collectif Le Bestiaire qui réunit de jeunes musiciens classiques, est venu travailler deux créations, avec à la clé deux concerts mêlant musique classique, théâtre et arts du cirque. A la mi-août, Imagin’action-Cie du regard, avec quatre de ses comédiens, s’est mêlée à l’univers de La Java afin de proposer des impromptus théâtraux. Cinq spectacles en théâtre d’improvisation ont également été proposés.
Une programmation partagée
« Cette année, la programmation a été confiée à Label Oyat, en impliquant une bonne vingtaine de personnes de l’île de Ré dans les choix, on va réitérer cette approche, qui permet d’aboutir à une programmation appartenant à tous, eux-mêmes ambassadeurs de La Java. Dès l’ouverture, le public était présent, et c’est clair et net, il est désormais intergénérationnel, avec certains soirs jusqu’à 70 % de retraités, tout le monde se mélange, en termes d’âges, de familles, de résidents et vacanciers, de milieux sociaux. Nous sommes durant ces trois mois d’ouverture le premier lieu de vie et de rencontres de l’île de Ré. La Java permet de sortir de l’entre-soi et de ses réseaux habituels, elle facilite l’accès à la culture, permet au public de découvrir des formes de culture pour lesquelles il ne se serait pas déplacé en temps normal. Nous avons eu une programmation cohérente, entre musique classique, rock, électro et jazz, avons reçu beaucoup de groupes locaux, sans oublier les programmes enfants comprenant des ateliers, des spectacles et des concerts, et notre parc de jeux en bois et parcours de croquet miniature reproduisant des monuments de l’île de Ré. », s’enthousiasme Jonathan Odet, associé avec Emmanuel Journel et François Pécheux dans La Java.
Quel modèle économique ?
La Java ayant été déficitaire pendant ses quatre premières années, les associés ont recherché un modèle économique viable. Cette année, une billetterie a ainsi été mise en place, cohérente avec la programmation qualitative du lieu. Entre Département et CdC, les subventions à Label Oyat (8000 € au total) restent « insuffisantes » au regard de la programmation qualitative mais aussi continue pendant trois mois.
S’il est trop tôt pour connaître le résultat d’exploitation de cette année, la fréquentation a été au rendez-vous et le pari des festivals réussi. Après un démarrage sur les chapeaux de roues fin mai et les trois soirées par semaine remplies jusqu’à mi-juin, La Java a ensuite connu une fréquentation moindre jusque début juillet. Les deux mois de haute saison ont eux fait le plein, avec une jauge à 350 personnes, parfois dépassée.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’équipe de La Java continue de démonter ses installations, avant de se poser pour établir un bilan chiffré et réfléchir aux perspectives pour 2023. Si elle souhaite revenir à Saint-Clément l’an prochain, elle n’a aucune certitude à ce stade, mais est très courtisée par des communes du continent. L’équipe aimerait aussi prévoir des formules plus légères et itinérantes d’une à trois semaines, en avant-saison et en saison, une forme d’appel du pied aux communes rétaises… afin de rester sur l’île. Elle fourmille d’idées pour faire converger formes artistiques innovantes, lien social et maillage du territoire. Il serait dommage d’en priver l’île de Ré.
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