n°181
Une responsabilité individuelle et collective
La bonne fréquentation de notre île durant ces vacances de la Toussaint témoigne de son attractivité aussi hors saison, a fortiori avec un beau temps. Il suffit de nous en éloigner un peu pour apprécier à sa juste valeur tout ce que notre petit territoire revêt d’exceptionnel. Sa préservation environnementale constitue évidemment son premier atout. Toute la difficulté étant de maintenir ses équilibres : Pays rural offrant une panoplie de services proche de celle que l’on trouve en milieu urbain, environnement préservé mais permettant le maintien des activités socio-économiques, notamment primaires, politique touristique qualitative et raisonnée… La tâche de nos élus est – osons le dire – difficile, tant ces équilibres sont instables et fragiles. Ils doivent réfléchir et agir en intégrant des composantes légales, réglementaires et financières très contraignantes. Et ils ne peuvent toujours maîtriser des comportements individuels qui, tous rassemblés, peuvent contrecarrer la plus belle des politiques territoriales. Ainsi en est-il des Rétais qui, hier, ont vendu leurs terres, ou des résidents – permanents et secondaires – qui, aujourd’hui, louent à prix d’or leurs biens immobiliers à des vacanciers, contribuant in fine à l’envolée des prix du foncier et du logement, à la sur-fréquentation estivale, et à l’exil de nombreux jeunes et familles sur le continent. Il en va de l’avenir de l’île de Ré comme de celui de notre planète : l’Homme fait partie de la Nature, dont il doit respecter les équilibres, et ne plus vouloir mettre la Nature à son service. Il s’agit d’une responsabilité individuelle et collective. L’île de Ré est aussi concernée…
Nathalie Vauchez