Jean-Baptiste Dumond, photographe et militant de la biodiversité
L’Arsais Jean-Baptiste Dumond est un amoureux de nature. Une passion qu’il exprime par le biais de la photographie, mais aussi en animant le site internet faunesauvage.fr, source inépuisable d’information sur la biodiversité.
Des jumelles pendues au cou et un appareil photo à la main. C’est ainsi que vous pourriez le croiser, au lever du soleil dans les rues d’Ars, ou à toute heure dans les marais du nord de l’île. Les yeux levés au ciel. À traquer les cygnes, les sternes et autres Gorgebleues à miroir. Les insectes et les plantes aussi parfois. Car finalement, c’est toute la nature dans son entièreté qui fascine Jean-Baptiste Dumond.
« Je ne suis pas un chasseur d’images, comme certains photographes animaliers qui veulent mettre à leur palmarès telle ou telle espèce », dit-il. « Moi ce qui m’intéresse, c’est d’être dans la nature, écouter les animaux, les comprendre. Les ambiances. J’ai besoin de la nature. Je peux rester à l’affût des heures durant, en attendant une apparition. Et puis c’est presque philosophique. Cela me renvoie à mon statut d’être humain. La nature naît, se déploie, flétrit, et meurt, comme nous. La nature, c’est un moyen de traverser la vie. C’est une leçon d’humilité et de connaissance absolument fabuleuse. »
Ainsi, Jean-Baptiste Dumond, 74 ans, passe des heures à photographier la nature. Sa grande passion, ce sont les cervidés, les grands animaux, qu’il est allé rencontrer en Italie, en Ecosse, ou encore en Pologne. Chaque mois de septembre, il quitte le monde des humains et part se fondre dans les forêts d’Europe pour profiter du brame du cerf. Si les grands animaux sont sa première passion, l’île de Ré lui a ensuite fait découvrir autre chose. « J’ai acheté une maison à Ars-en-Ré en 1988. Ici j’ai découvert le monde des oiseaux, les marais, la LPO… Dès que je me réveille, je pars dans les marais. Mon endroit préféré c’est bien sûr entre les Portes et Ars, la réserve de Lilleau des Niges. Je connais maintenant les habitudes des oiseaux, je sais où les retrouver chaque année ! »
De l’industrie à la protection de la biodiversité
Économiste de formation, Jean- Baptiste Dumond a d’abord travaillé pour l’industrie pétrolière. Un poste qui l’a fait voyager aux quatre coins du globe. « Je suis curieux de nature » dit-il. « Tout ce qui peut me faire découvrir autre chose me plaît. » Puis, pendant cinq ans, il a travaillé en Afrique de l’Ouest pour une industrie de récupération et de recyclage de métaux, avant de prendre la direction de WWF France à la fin des années 80. La photo animalière est alors déjà présente dans sa vie, et dans les années 1990 il co-écrit un premier livre de photos, dont le thème est le chevreuil. Il fut aussi co-producteur de films et documentaires, avant de participer à la création de la Fondation Lemarchand pour l’Équilibre entre les Hommes et la Terre. Aujourd’hui il est encore administrateur de cinq fondations, dont la Fondation Nicolas Hulot, et milite pour la sauvegarde de la biodiversité.
Le site faunesauvage.fr, dont il est co-créateur, lui prend une grande partie de son temps. « J’y consacre environ un jour et demi par semaine. Ce site compile tout ce qui peut se dire sur la faune sauvage et la biodiversité. Tous les quinze jours je publie une newsletter. Du coup je lis énormément, environ trois heures par jour ! »
Jean-Baptiste Dumond est le co-auteur de plusieurs ouvrages sur la nature et la faune, dont « Objectif Nature 1986 » (collectif), « Panda magazine », « Images du chevreuil » (avec Guy Bonnet, Jaques Meggs, Christian Pernay).
L’état de la biodiversité inquiète beaucoup ce naturaliste passionné. « Je m’inquiète moins pour le climat et le réchauffement climatique, car je sais que l’Homme va trouver des solutions. Déjà aujourd’hui il y a des inventions incroyables qui donnent de bons espoirs. En revanche, je constate un appauvrissement de la biodiversité, ici sur l’île mais aussi partout ailleurs, ce qui me paraît irrémédiable. Le besoin des Hommes en termes d’occupation des sols, leur artificialisation, m’effraient. Il faut qu’on trouve une harmonie entre la nature et la présence de l’homme. Il faut qu’on recule, qu’on recycle plus, qu’on fasse durer les objets plus longtemps… »
Dernière passion de Jean-Baptiste : la musique. Chaque année il joue trois ou quatre concerts au Café du Commerce avec son comparse Laurent Pradeau. Lui au chant et à la guitare, dans un univers plutôt folk et blues. Le prochain aura lieu le 21 juillet. Vous pourrez y découvrir l’un de ses multiples talents.
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