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- Portrait du moi... Olivier Lebleu
« Je suis un auto-stoppeur de l’Histoire et de l’espace ! »
« La notion qui guide mon travail d’auteur et maintenant aussi de traducteur, c’est celle du lien, de la transmission, de l’héritage – qu’il soit positif ou négatif ! »
Avant-dernier d’une fratrie de cinq enfants Olivier Lebleu est né le 19 novembre 1966. Passionné de lecture, il sautera vite le pas pour s’essayer, très jeune, à l’écriture. Après des études de langues (anglais), il se passionne pour les médias. Débutant sur une radio libre, il explore ensuite la presse écrite avant de travailler dans la production audiovisuelle pendant dix ans, cela tout en menant une activité parallèle de comédien semi-professionnel au sein de la Compagnie de la Grange. C’est en 2002 qu’Olivier s’installe à La Rochelle où en tant que formateur il enseigne le français et l’anglais. Puis se consacrant pleinement à son travail d’écrivain, il est alors animateur d’ateliers d’écriture, conférencier, documentariste et traducteur littéraire.
« “Auto-stoppeur de l’Histoire et de l’espace”… Je réside provisoirement à Poole, près de Bournemouth, sur la côte sud de l’Angleterre, pour des raisons à la fois personnelles et professionnelles, mais La Rochelle reste mon port d’attache. Quant à l’île de Ré, j’y vais très régulièrement, particulièrement à Ars où j’ai de bons amis. En septembre 2005, j’y ai même été invité comme Conseiller écriture par les Ateliers du Cinéma d’Ars-en-Ré (« Ré-écrire, Ré-aliser »). Sinon, dès qu’on me sollicite, je viens avec plaisir pour y présenter mes ouvrages, dans les écoles, les bibliothèques. Et j’espère cette année pouvoir être enfin présent sur le Salon du Livre du Bois-Plage, car lors des précédentes éditions, je me suis toujours inscrit trop tard ! ».
De Mike Brant aux mémoires de la duchesse Consuelo Vanderbilt Balsan
Bien que pas « fan » au sens strict du terme, Olivier Lebleu a commencé sa carrière d’auteur par une biographie du chanteur Mike Brant afin d’expliquer qu’il est impossible de comprendre pourquoi un homme de 28 ans décida, au faîte de sa gloire médiatique, de mettre fin à ses jours, si l’on ne prend pas en compte la transmission du traumatisme de ses parents, tous deux rescapés de la Shoah. « J’avais eu la chance de rencontrer Nathalie Zajdé, qui a écrit sur les enfants de la 1ère génération des rescapés des camps pour sa thèse en ethnopsychiatrie : “Souffle sur ces morts et qu’ils se réveillent”. Devenus adultes, ces enfants présentent tous le même profil psychopathologique : une grande puissance d’expression créative combinée à un aussi grand potentiel d’autodestruction, le syndrome du rescapé en quelque sorte, en passant par de lourds épisodes dépressifs ».
N’ayant que 9 ans au moment de son suicide, Olivier a perçu une qualité d’émotion, une authenticité qui l’a remué. « Même s’il chantait des bluettes, je sentais que cet homme y mettait son coeur et ses tripes, sans économie ».
« J’ai donc voulu comprendre… Ce fut un long et passionnant travail de deux ans entre Israël, la France et la Suisse. Au résultat, mon approche “psychogénéalogique” (même si j’ignorais ce terme à l’époque) a distingué mon travail des autres biographies plus classiques et m’a valu une reconnaissance particulière de la famille, notamment du frère de Mike, Zwi, qui a signé ma préface ; et deux ans plus tard, je recevais un coup de fil d’un réalisateur israélien qui souhaitait s’inspirer de mon ouvrage pour réaliser un documentaire. Ce film franco-israélien, “Laisse-moi t’aimer, Mike Brant”, réalisé par Erez Laufer, pour lequel je fus son conseiller historique, a remporté plusieurs prix en Israël et sélectionné en France pour la “Quinzaine des Réalisateurs” au Festival de Cannes ! Ultime clin d’oeil du destin, ce documentaire fut projeté dans l’ancien palais du Festival, devenu l’hôtel Noga, à l’endroit même où Mike avait remporté le Gala du Midem en 1970 avec ce titre qui a lancé sa carrière française : “Laisse-moi t’aimer” ! Mike Brant n’a vécu que six ans en France, où sa carrière ne dura que cinq petites années, pourtant des compilations ressortent toujours, une comédie musicale a même été créée et les chaînes de télévision me sollicitent régulièrement pour évoquer son parcours ».
Le lien, la transmission, l’héritage
Olivier a ensuite creusé ce sillon de la transmission avec un premier récit historique, sur la libération de la ville de La Rochelle, « Meyer & Schirlitz, les Meilleurs Ennemis ». Un ouvrage qui lui a permis de mettre en évidence non seulement l’héritage d’un antagonisme franco-allemand menant à la seconde Guerre Mondiale, mais ensuite, les ravages d’une culpabilité transmise aux nouvelles générations allemandes. La dernière victime de cette transmission nocive étant malheureusement Tom Gerberding, l’arrière- petit-fils de l’Amiral allemand Schirlitz, devenu un ami d’Olivier et qui s’est suicidé en 2009.
L’histoire de la girafe « Zarafa » est encore et toujours une histoire de transmission, de l’Egypte à la France, de l’Orient à l’Occident. S’il n’a pas écrit le scénario du dessin animé (« je ne me serais pas permis certaines libertés avec la vérité historique »), Olivier a accepté d’imaginer et d’accompagner sa promotion de sortie, justement dans le but de rétablir les détails authentiques ! Grâce au succès du film et à l’accueil reçu précédemment par son ouvrage « Les Avatars de Zarafa » (Arléa, 2006), Olivier est disons, devenu « le spécialiste de cette histoire et une sorte d’ambassadeur rochelais » pour des conférences et des recherches. Un second volume illustré, consacré aux premières girafes d’Europe, devrait paraître prochainement, et pour ceux qui souhaiteraient suivre ses pérégrinations zarafesques, Olivier leur donne rendez-vous sur son blog « Les Amis de Zarafa » !
Relativement à son dernier livre, la traduction des mémoires de Consuelo Vanderbilt Balsan (« Une Duchesse américaine », Tallandier, octobre 2012), Olivier Lebleu s’avoue fasciné par le parcours de cette femme qui part dans la vie avec de très lourds « mandats » : l’ambition sociale d’une mère sans scrupule, la pression d’une classe sociale, une éducation corsetée, un mariage forcé, un choc de cultures, et malgré tout cela, elle a réussi à trouver son propre chemin, embelli d’un authentique altruisme.
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