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- Festival Jazz au Phare - Saint-Clément
Jazz au Phare, un beau cru
Selah Sue
Tornade belge avec Selah Sue !
Version acoustique et parenthèse intimiste pour une voix faussement fragile, légèrement éraillée et l’instant d’après puissante et chaude.
En 2010, à tout juste 21 ans, elle est invitée par Prince pour assurer la première partie de son concert à Anvers… Parrainage bon présage, pour le bout de femme devenue star internationale ; chance sa présence sur l’île, pour une étape dans sa tournée acoustique qui signe son retour après une année consacrée à son « little baby ».
Presque cachée derrière sa guitare et son chignon XXL, elle partage son émotion de « romantic mother » et dédie à son nouveau bonheur sa reprise jazzy de la chanson « C’est ça L’amour », extraite de la bande originale du dessin animé Cendrillon. Foule charmée, couples lovés sur la pelouse ; public impatient, car l’amour ça a des coutures gnangnan. Soudain tout le monde se lève lorsqu’elle entonne le tube « Alone », applaudit quand elle balance sa voix rocailleuse ou caressante à l’envi sur son répertoire blues-reggae-soul, et s’enflamme carrément lorsqu’elle s’autorise enfin ses fameuses envolées électro-rap.
Aux embouteillages de sortie l’énergie est là, on prolonge dans les allées pour en parler un peu : « Elle envoie la petite ! », enthousiasme unanime…
Catherine Ringer
« Como va » ? Comment ça va bien avec la grande Catherine !
C’est la plus rock, la plus forte ! La « Généringeuse » a offert au public rétais un concert inoubliable.
Entre la colère d’un passé parfois craché, la mélancolie douce d’un présent pudiquement évoqué, la libre Catherine Ringer trimballe sa légendaire énergie, jumelle extravertie d’une sensibilité hors norme. Dans l’écrin de la scène du phare, elle a tout donné mardi 7, elle qui ne saurait s’économiser sans se trahir.
« Quinqua » nostalgiques des soirées « Marcia Baila » ou jeunots tentés par l’expatriation culturelle, la leçon d’intégrité artistique a produit son effet lénifiant sur chacun.
Cohésion palpable avec le groupe qui volontiers se déhanche à l’égyptienne avec elle sur ce tour, mélange des nouvelles chansons de l’album « Chroniques et Fantaisies » sorti l’année dernière et des titres tubes des Rita.
Beaucoup d’émotion avec la chanson « Tristessa », déclaration sublime à Fred Chichin, disparu il y a maintenant 10 ans : « On s’est aimés jusqu’à la mort, et même après les effets se sentent encore » ; et grosse surprise finale et joviale grâce au retour d’Andy, à qui la foule implore de dire « oui » en fin de partie. Bravo ! Nous aussi « Senior » on adore…Décidément l’audace effraie les désastres du temps !
Marie-Victoire Vergnaud
Electro Deluxe
Du hard Jazz électro funk de très haut vol
D’entrée de jeu la parade New-Orléans des Allumés du Phare mettait les spectateurs dans l’ambiance, Banjo, washboard, trompette, saxo et soubassophone pour un accueil drôle et pétillant.
Les cinq de Pimperz qui jouaient en première partie d’Electro Deluxe ont conquis le public. Avec un jeu de scène tonique et spontané, les jeunes musiciens originaires de Charente- Maritime ont montré de quoi leur swing était fait. Un concentré de jazz, d’électro et de blues mâtiné d’une dose de Hip-Hop et de funk dont le niveau musical, très prometteur, a fait craquer le parterre.
Hugo Chalan-Marchio au chant, Tom Naouri au saxo, Thomas Despaux à la guitare, Paul-henry Pasmanian à la basse et Titouan Demereau à la batterie.
We are Electro Deluxe
« Habillé pour vaincre » est leur devise. Le prestigieux grand ensemble français, bien qu’il ne chante qu’en américain, lauréat 2017 des victoires du jazz, est en tournée depuis sa création il y a dix-sept ans. Les sept musiciens, en costumes et cravates, sont entrés dans le vif du hard jazz dès leur première mesure. Inondés de spots lights et le son au maxima, Electro Deluxe a mené tambour battant son groove punchy et hyper dansant, fait de retours en boucles électros couplés d’élans jazzy des cuivres. James Copley, leader et chanteur, a mis le parterre dans la confidence au premier morceau, l’invitant à crier « lying* » pour caractériser le vainqueur de la dernière élection présidentielle des USA. Ceci étant fait, il n’y avait plus qu’à se laisser prendre par les lancinances de leur hard jazz électro funk qui leur est propre. De la musique de très haut vol orchestrée de main de maître et une mise en scène fidèle à leur devise : « Dress to kill »
* menteur
Lucky Peterson
En territoire blues
Organiste, guitariste, batteur Lucky Peterson a le blues dans la peau. Dès l’âge de sept ans il est sur la scène du café familial, à Buffalo (NY, USA), jouant tout debout sur les pédales de son orgue et chantant comme il l’entendait faire autour de lui les rois du blues.
Lundi 6 août, sur la grande scène de JAP, Lucky Peterson avait choisi l’instrument de ses débuts, pour rendre hommage à Jimmy Smith, premier blues man à jouer d’un orgue comme on le fait d’un piano. L’orgue Hammond B3 a la particularité de diffuser un son rotatif synchrone avec la fréquence du courant.
De sa voix riche et puissante, Lucky Peterson a clamé le blues éternel, celui de Got my mojo workin’, de Sweet home Chicago ou de Son of a bluesman, un morceau extrait de son dernier album : Tribute to Jimmy Smith.
Accompagné par le trompettiste Nicolas Folmer, le guitariste Kelyn Crapp et par Ahmad Compaoré à la batterie, les sonorités envoûtantes du Hammond B3, ont emmené l’auditoire dans les méandres illimités d’une improvisation évolutive pour laquelle il n’était peut-être pas préparé.
Un concert qui n’a pas convaincu les festivaliers
L’héritier du blues, en ouvrant une piste musicale pas très lisible, qui oscillait entre le concert intimiste et les embardées en free, a dérouté plus d’un festivalier venu pour swinguer. Coté jeu de scène, les musiciens ont joué assis, sauf durant leurs excellents solos, ce qui a contribué à donner un ton très statique au concert. Après le solo de guitare, très sensuel mais un rien académique de Kelyn Crapp (qui dura trente minutes) on ne savait plus trop à quoi s’en tenir, était-ce une intro ? Allait-il se lâcher après cela ? Mais Lucky Peterson a pris la guitare à son tour sans qu’on ait pu savoir ce que le beau Kelyn avait dans le ventre. La chanteuse Tamara Peterson a animé la deuxième partie du concert en mêlant sa voix haute à la profondeur de celle de son mari, et reconquérant ainsi un peu de l’ambiance qu’on avait tant attendue.
Jeunes talents
A la découverte de deux groupes « Révélation »
Parmi les scènes « Révélation » Ré à la Hune vous présente deux groupes.
Un concert qui n’a pas convaincu les festivaliers Rumpus
Ils sont six jeunes musiciens qui accompagnent la bien nommée chanteuse Stacy Claire. Sa voix en effet si claire mais pour autant d’une sérieuse profondeur, porte leur jazz, actuel et syncopé aux frontières du rock et de la soul, sans jamais verser dans la facilité. Les cuivres claquent, le piano décoiffe, la batterie est puissante sans taper. Le groupe est formé depuis 2014. On les encourage très fort. Alexandre Galinié au saxo, Cyril Latour à la trompette, Clément Prioul au clavier,Rémi Savignat à la guitare, Grégoire Oboldouieff à la basse et Pierre Costes à la batterie.
Nirek Mokar, le boogie (little) man
Quand Nirek Mokar se met au piano, aucun ne résiste à son rythme endiablé. Avec l’énergie de ses seize ans, fêtés ce mois-ci, ce jeune prodige du piano scande le tempo comme nul autre. Et ne dites pas que le Boogie vous laisse indifférent, personne ne vous croirait en sa présence. Ses doigts courent sur le clavier à la vitesse de l’éclair et plaquent les riffs sans vous laisser le temps de dire ouf.
Avec déjà deux albums à son actif, le pianiste virtuose français d’origine indienne, tient le boogie-woogie comme un prolongement de lui-même. Il est sur scène dans son environnement naturel, il s’amuse, invite son public à participer et lance un trait d’humour. Nirek Mokar est un phénomène du boogie-woogie et un pro de la scène. Ses Boogies Messengers (Claude Braud au saxo ténor, Nicolas Peslier à la guitare, Thibaut Chopin à la contrebasse et Simon Boyer à la batterie) sont de la même veine, en accord parfait avec lui, pour le plus grand plaisir de leur auditoire.
Véronique Hugerot
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