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Intéresser les Français à l’action publique locale
« Comment intéresser les Français à l’action publique locale ? » Tel était le thème de la conférence-débat qui s’est tenue au Conseil Général le 11 décembre dans le cadre de Cap’Com, l’évènement dédié à la communication publique qui se déroulait à La Rochelle.
La question sous-jacente consistait à identifier les meilleurs supports pour parler de l’action des collectivités territoriales. Celles-ci doivent capter l’attention des administrés dans un contexte marqué par la défiance à l’égard de la parole publique et des experts. Pour cela, Jean-Daniel Lévy, Directeur du département Politique et opinion d’Harris Interactive présentait le « Baromètre de la communication locale 2013 », réalisé par Epiceum et Harris Interactive, qui propose une évaluation de divers supports.
Utilisation des différents supports
Il ressort de ce sondage que les Français s’informent principalement de deux manières : par le magazine papier des collectivités et par l’échange avec les habitants, c’est-à-dire la discussion. Même à l’heure d’Internet, la lettre d’information dans les boîtes-aux-lettres est très appréciée. 84 % des Français l’utilisent et 41 % la lisent souvent. 90 % considèrent qu’elle informe bien. 67 % utilisent la presse gratuite, soit beaucoup plus que la presse payante.
Les sites Internet des collectivités sont utilisés par 62 % des personnes interrogées pour s’informer sur l’action publique locale, alors qu’elles n’étaient que 37 % en 2009. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les jeunes utilisent moins ce support que les personnes âgées qui, désormais, utilisent massivement Internet et qui diversifient davantage leurs modes d’information. Les sites non officiels (hors presse) sont perçus comme offrant une information peu satisfaisante.
Les Français utilisent en moyenne 8 supports d’information et préfèrent le papier ou l’oral. Les ressources « officielles » des collectivités locales sont préférées à celles émanant d’autres acteurs, qui sont également consultées. Certains canaux sont en déclin : les liens avec les élus, la télévision régionale, les réunions publiques.
Attentes à l’égard de la communication
Parmi les sujets traités par la communication publique locale, il existe des points de satisfaction. Ainsi, les gens jugent l’information suffisante sur la vie culturelle, les sorties, les loisirs, ainsi que les associations, la vie du territoire, la démocratie participative, l’environnement. Cependant, la vie politique et démocratique intéresse peu. Par ailleurs, des attentes très fortes se manifestent concernant la vie économique locale, les entreprises, le commerce et l’emploi, le budget, les impôts, les prix des services publics, le fonctionnement des collectivités locales et la répartition des rôles entre elles. Sur ces points, l’information est jugée insuffisante par rapport aux besoins exprimés. De manière générale, la fiscalité locale et l’utilisation des finances publiques sont perçues comme peu accessibles.
Une demande nette apparaît également en ce qui concerne les grands projets : où allons-nous, quel projet de vie voulons-nous ? Les habitants veulent pouvoir se projeter dans l’avenir de leur territoire, afin de mieux comprendre les décisions politiques.
Le « Baromètre » Epiceum – Harris Interactive révèle que la communication des institutions publiques locales conduit à modifier certaines habitudes (déchets, transports…) et donne une image positive du territoire. En revanche, elle ne permet pas vraiment de comprendre les décisions locales. De même, elle ne renforce pas les liens entre les habitants et n’apporte guère d’aide dans la vie quotidienne. Les gens voudraient sans doute que l’on fasse davantage de place à leur vécu, leur quotidien et se sentir compris par leurs représentants.
Mairies et intercommunalités : prime à la proximité
La mairie est considérée, de loin, comme l’émetteur qui donnerait la meilleure information, la plus crédible, la plus utile, et celle qui concerne le plus directement les sondés. On s’adresse en priorité au maire, considéré comme un « couteau suisse », selon le mot de Sylvie Marcilly, vice-Président du Conseil Général et Maire de Fouras. Il doit savoir entendre les doléances des habitants, les répercuter, être disponible. La communication des maires pendant leur mandat est jugée plutôt bonne. En revanche, les Français déclarent qu’elle n’a pas d’impact sur leur participation au vote.
Les structures intercommunales sont connues par leur nom et les communes qui les composent. En revanche, l’information est jugée insuffisante quant à leurs projets, leurs missions, leur modes d’élection. Ces institutions sont cependant jugées proches des habitants. Alors que les Français ressentent une angoisse par rapport au lendemain, l’identité territoriale de proximité leur apparaît comme importante.
Défiance à l’égard de la « com’ »
Selon les intervenants, les Français sont dans l’ensemble matures. Ils savent distinguer communication d’intérêt général et propagande. « La communication, oui, la « com’ », non », résume Dominique Mégard, Présidente du Comité de pilotage de Cap’Com. Il faut trouver un juste milieu, revenir à une forme d’honnêteté. Stefano Rolando, Président du Club de Venise qui regroupe les responsables de communication des gouvernements et institutions de l’Union Européenne, déclare cependant : « Au moment où la politique raconte un projet, elle a le droit de le raconter même avec un peu de propagande. »
On constate que les citoyens se lassent des annonces et de l’occupation de l’espace médiatique. Ils demandent du sens dans l’action publique. De plus, ils ont peur d’être instrumentalisés par de fausses concertations.
De manière générale, ils apprécient les hommes politiques qui prennent des risques et qui osent aller contre l’opinion générale. Les Français leur demandent de prendre leurs responsabilités, de proposer un chemin, une vision. Par exemple, pour certains aménagements urbains (piétonisation, transports en communs), les habitants peuvent réélire largement un maire qui les a bousculés quelques années plus tôt.
Le contenu (qualitatif et utile) et la sincérité des messages sont ainsi essentiels à une époque de surinformation. Et pour décrypter les enjeux et projets du territoire, Ré à la Hune apporte depuis six ans une information précise et indépendante.
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