Ils étaient venus, ils étaient tous là pour la journée de la médiation
Vendredi 12 octobre dernier, se déroulait sous l’égide de l’École Nationale de la Magistrature et du Centre Régional de Formation à la Profession d’Avocats une journée de réflexion organisée conjointement par le Tribunal de Grande Instance de La Rochelle, le Tribunal de Commerce de La Rochelle, le Conseil des Prud’hommes de La Rochelle et l’Ordre des Avocats du Barreau de la Rochelle-Rochefort sur « la médiation en matière civile, commerciale et sociale ».
Une justice rochelaise très féminisée
Cette journée était animée par la Présidente du TGI, Katherine Cornier, le Président du TC, Emmanuel de Bodman, la Présidente du CP, Henriette Morisson, la vice-dauphine de l’Ordre des Avocats du Barreau, Sophie Bonfils, en présence du Bâtonnier, François Drageon, et de la Procureure de la République, Isabelle Pagenelle, mais aussi par des professionnels rompus à la médiation* et par Isabelle Rohart Messager, vice-présidente du TGI de Paris et Fabrice Vert conseiller à la Cour d’Appel de Paris, sans oublier Marie-Françoise Lebon-Blanchard, Présidente du TGI de La Roche-sur-Yon.
Tout le monde de la justice au sens large du terme était donc présent pour cette journée mise en musique par le Bâtonnier, François Drageon et par l’avocate rochelaise Patricia Hirel, à laquelle ont participé près de 200 magistrats, avocats, conseillers prud’hommaux ou encore juges du tribunal de commerce et professionnels de la médiation.
La médiation, outil de qualité en matière judiciaire
La Présidente du TGI, Katherine Cornier, a précisé à Ré à la Hune et au Journal des Professionnels, les objectifs d’une telle journée, se réjouissant au passage et dans la bonne humeur – de concert avec la Procureure, Isabelle Pagenelle et le Bâtonnier, François Drageon – de la forte féminisation récente de la justice rochelaise ! En premier lieu, il s’agit d’assurer une formation commune et locale à tous les magistrats, avocats et conseillers prud’hommaux ou juges du tribunal de commerce, pour fédérer les énergies et les faire converger, chacun apportant un regard différent, celui de sa profession, pour améliorer la qualité de la justice, réfléchir à ses pratiques, optimiser son fonctionnement et apporter des réponses innovantes. Le second objectif, selon elle, est de débattre sur un sujet controversé, les détracteurs de la médiation mettant en avant le fait qu’elle coûte cher et ralentit le cours de la justice, dépossède les juges, voire que pour certains comme les prud’hommes la conciliation est déjà obligatoire. Ses partisans estimant au contraire qu’il s’agit d’un outil de qualité en matière de réponse judiciaire, notamment pour les parties qui doivent continuer la relation comme par exemple des voisins, des membres d’une famille, ou encore en matière commerciale. Il s’agit d’un outil plus mature de restauration des liens et d’apaisement des conflits, dans une société démocrate.
Des médiateurs d’excellente qualité à La Rochelle
Les contours de la médiation ont été précisés par la Directive européenne du 21 mai 2008 et dans le titre VI Bis du code de procédure civile.
À La Rochelle, l’arrivée d’excellents médiateurs depuis 2 ans, dont celle de Myriam Bacqué* en janvier 2011 ont accéléré le recours à la médiation même si, comme le souligne la Présidente du TGI de La Roche sur Yon, venue en voisine, la culture française est une culture de conflits, qui privilégie l’affrontement et considère comme conquête sociale un certain nombre de lois. Avocats, magistrats, conseillers, juges, sont pourtant partie prenante dans la préconisation d’une procédure de médiation qui en outre évite souvent, si elle aboutit, que ne ressurgissent les conflits sous une autre forme et sur d’autres sujets.
Toutefois, les mentalités évoluent et une telle journée de réflexion commune est exemplaire. Les femmes – qui accèdent davantage à des fonctions de responsabilité – ne sont pas étrangères à cette vision « plus douce » de la résolution des conflits. La médiatisation de telles journées permettrait au grand public (particuliers et professionnels) d’avoir conscience de cette solution intermédiaire plutôt que d’adopter d’emblée des positions « jusqu’aux boutistes » encore trop souvent privilégiées par tous en France, alors que la médiation est plus couramment pratiquée outre-Atlantique. C’est le sens de cet article Ré à la Hune et de celui à paraître dans le Journal des Professionnels : « les conflits professionnels ont largement à gagner d’être résolus par la médiation, faites passer ce message fort » nous a confié la Présidente Katherine Cornier.
* Myriam Bacqué, médiatrice, consultante juridique internationale, Délégué Régionale de la Délégation Arc Atlantique de l’ANM, Béatrice Brenneur, médiatrice du Conseil de l’Europe, présidente de GEMME France (Groupement Européen pour la Médiation), Présidente de la CIMJ (Conférence Internationale de la Médiation pour la Justice), Gabrielle Planes, Présidente de l’Association Nationale des Médiateurs (ANM), Alain Brisac, Médiateur, membre de la Délégation Arc Atlantique de l’Association Nationale des Médiateurs (ANM) au sein de la Maison de la Communication de La Rochelle, Chantal Simonet, Avocat au Barreau de Poitiers et médiatrice.
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Où s’adresser ?
Délégation Arc Atlantique de l’Association Nationale des Médiateurs (ANM) au siège de la Maison de la Communication (MDC) – 21 rue Ampère – La Rochelle
Tél : 05 46 34 25 56 – www.maisondelacommunication.fr
La Maison de la Communication qui est membre de l’ANM offre à la médiation un lieu neutre et adapté à la résolution amiable des conflits. La Délégation regroupe 7 médiateurs indépendants, la MDC vous propose 3 noms de médiateurs potentiesl en fonction de la nature de votre demande.
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