Ile de Ré Galop, des chevaux et des hommes

Toujours plus de monde au rendez-vous annuel de l’écurie de territoire qui a reçu élus, partenaires, adhérents et sympathisants, dimanche 9 juillet.

L’ambiance est joyeuse. Au sortir d’une crise sanitaire paralysante, humains et chevaux ont mis les bouchées doubles, franchi des obstacles, vaincu des réticences et obtenu de jolies victoires, sur les hippodromes mais aussi ici et sur un terrain bien différent.

L’écurie de toute l’Ile de Ré

« Officiellement accompagnée par tous les élus » s’enthousiasme Véronique Vigouroux qualifiée avec humour de « zébulon », par Lionel Quillet, saluant « l’énergie et l’honnêteté d’une implication réelle ».

Véronique sait dire merci et n’oublie personne, des élus (présents et absents) aux Rétais, en passant par les partenaires dont la liste s’allonge sur l’impulsion du Président de l’association Thierry Bertrand. Ils étaient six au début de l’aventure, ils sont aujourd’hui trentetrois. « Le regard de mes élus a changé, vous apportez beaucoup », résume Patrice Raffarin qui a reçu Ile de Ré Galop au Conseil municipal de Rivedoux.

Le cheval, interlocuteur d’humanité

L’écurie a reçu cette année les élèves de l’école de Saint-Clément. « Un premier rendez-vous qui va devenir régulier », se réjouit Véronique. Après l’entraînement sur la piste, les enfants ont découvert les métiers du monde du cheval et son histoire, intimement liée à celle de l’humanité. « Le cheval nous enseigne à garder l’équilibre et le contrôle, à travailler sur soi », explique Véronique. Face à des chevaux de course par nature « très réactifs », une attitude apaisée est de mise. « Mettons un cheval dans chaque classe et il n’y a plus de problème », sourit Véronique.

La « magie » s’est aussi exprimée avec les anciens venus de l’EHPAD d’Ars avec la complicité de l’association Familles au Coeur. « Une dame qui n’était pas sortie depuis deux ans a raconté son expérience. Elle montait à cheval ici il y a cinquante ans ! », raconte Véronique encore émue. L’expérience sera renouvelée, s’ajoutant aux visites à l’EHPAD en compagnie d’un poney et de Jules, son jeune propriétaire.

Enfin, Ile de Ré Galop se rendra le 28 août au Centre pénitentiaire de Saint- Martin pour une première rencontre avec des détenus engagés dans un travail de réinsertion.

Défilé d’ambassadeurs

Mais où sont les chevaux ? Les voilà, venant à tour de rôle saluer leur public. Royal Vati ? « L’année dernière on évoquait sa retraite et il a fait un triplé cette année. Il courra à Paris cet hiver », sourit Capucine. Dernière arrivée, Lady Pink « était très amaigrie. Elle a bien repris et s’apprête à courir à Saint- Malo. Elle est parfaite, c’est l’espoir de l’écurie », souligne Capucine. Muni d’un bonnet « car très sensible au bruit », Jasmin Doré a mis six mois à récupérer de son ancienne vie. Quant à Albertinelli, nous ne le verrons pas car blessé au jarret, il est au repos.

N’oublions pas Prophets Pride, fringant sénior de 13 ans venu le temps d’un tour de pelouse. Il symbolise un autre engagement signé Ile de Ré Galop : une vie heureuse une fois le temps des courses passé, grâce à une « caisse de retraite » nourrie de la vente des produits dérivés. « C’est ce qui fait la grandeur de notre écurie », affirme Véronique.

En quête d’un cinquième ambassadeur, Véronique Vigouroux, Capucine Nicot, leur équipe et leurs soutiens, poursuivent leur chemin avec la persévérance des marathoniens. Etonnant pour une écurie de course ? Peut-être. Mais en huit ans, l’écurie rétaise s’est forgée une personnalité singulière aujourd’hui saluée. « Vous faites la fierté de l’Ile de Ré et de la Charente-Maritime », assure Olivier Falorni, voyant bien un cheval entrer au Palais Bourbon. Histoire d’apaiser les esprits…