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- SALON DU LIVRE 13éme édition
Ile aux Livres : des auteurs et visiteurs de tous horizons, en symbiose
La perfection n’existe pas mais parfois on s’en approche. De l’affiche à la remise des prix en passant par auteurs, public, organisation, tables rondes et même météo, tous les facteurs étaient réunis pour faire de la 13ème de l’Île aux Livres une saison qui fera date.
Inscrit au panthéon des grands rendez-vous de l’été, le salon du livre boitais distille bonne humeur et enthousiasme dès l’inauguration. Alors même si cette année, le décès récent du maire de Signes posa une ombre sur les interventions, les élus ne boudent pas leur plaisir. Lionel Quillet évoque un « rendez-vous d’intimité et de qualité », Olivier Falorni le livre « un objet qui a aussi une âme » et Jean-Pierre Gaillard salue la présence du parrain historique Patrick Poivre d’Arvor. Celui-ci, content de « réveiller des gens qui ne faisaient qu’aller à la plage », remercie « les maires et les pères » (Joschi Guitton et Stéphane Guillot). Ruban, paire de ciseaux… C’est parti !
Quinze mille
C’est le nombre de visiteurs qui a franchi les portes du salon durant trois jours. Un chiffre qui en dit long sur l’intérêt du public et la qualité du programme. Il faut dire que Joschi et Stéphane avaient tapé dans le mille en rassemblant de grands auteurs d’horizons différents, une sélection talentueuse et éclectique d’auteurs et de titres moins connus, tout cela sans oublier la jeunesse, les amateurs de BD et de polars. De la littérature aux histoires vécues et sujets de société, le public avait tout loisir de choisir ou d’embrasser ce que bon lui semblait.
Temps forts
Ils furent nombreux. Pour preuve, la fréquentation des tables rondes. Parmi celles-ci, certaines firent salle comble, les chaises manquant pour les derniers arrivants.
Citons pour exemple la rencontre avec Christian Saint-Etienne et son livre « Trump et XI Jinping : les apprentis-sorciers », la lecture de pages du magnifique « Né d’aucune femme » de Franck Bouysse par Marie-Christine Barrault, et bien sûr la projection du documentaire de Martine Laroche-Joubert « Une mort sans importance », présentée par la réalisatrice et invitée d’honneur du salon en personne.
Trois grands moments qui n’occultent pas pour autant tous les autres car c’est sûr, le succès était en rendez-vous des tables rondes 2019 !
Ambiance chaleureuse
Pendant que d’aucuns se rendaient sagement en conférence, un joyeux brouhaha régnait dans le salon. Car c’est bien là le propre de L’Île aux livres, cette ambiance détendue et bon enfant qui fait les jolis moments de partage. Il n’y avait pour cela qu’à prendre un peu de recul et observer…
Les auteurs, même les plus grands, ravis d’un échange direct et informel avec des lecteurs, eux-mêmes enchantés de l’occasion. Des auteurs contents de discuter entre eux, organisateurs et bénévoles veillant au grain pour que rien ne manque. En déambulant dans les allées, on croise des personnes que l’on connaît, on s’arrête un moment. Parfois autour d’un livre, on fait connaissance. Transformée en temple du livre, la salle polyvalente boitaise frissonne de milliers de pages tournées, de sourires et de livres emportés, serrés contre soi comme des trésors. On est tout simplement bien ici. Car Le livre c’est la vie ! L’Ile aux Livres 2019 s’est refermée comme le veut la tradition, sur la remise des prix. Certains auteurs y reçoivent leur portrait peint par la talentueuse Marie-Marie, ou le cadeau du partenaire Esprit du Sel, tous les lauréats un exemplaire de leur livre relié de main de maître par l’Atelier Quillet. Encore quelques moments d’émotions. C’est fini et c’était mieux que bien. La barre de la 14ème édition s’annonce haute !
Pauline Leriche Rouard
La 14ème édition de l’île aux Livres devrait se tenir les 7, 8 et 9 août 2020
Beau succès pour le Prix Ile aux Livres île de Ré / Ré à la Hune
Cette année, Ré à la Hune avait choisi de remettre « son » prix à Jean-Roch Meslin et Grégory Ziebacz, auteurs du livre « Mammifères marins de l’Ile de Ré et des pertuis charentais ». Pour les superbes photos, les textes informatifs et les témoignages, mais bien au-delà pour leur engagement de plus de trente années au service des mammifères marins qu’ils observent, préservent et sauvent. Tous les autres prix et auteurs de L’Ile aux Livres 2019 sur www.ile-aux-livres.fr
RENCONTRE LITTÉRAIRE PATRICK POIVRE D’ARVOR
« L’écriture est une formidable thérapie pour tenir à distance les évènements dramatiques de la vie »
Tout à la fois très exposé médiatiquement et extrêmement pudique au plan personnel, Patrick Poivre d’Arvor, fidèle parrain de l’île aux Livres depuis treize ans, s’est un tout petit peu révélé lors de la rencontre littéraire consacrée à son dernier roman : « La Vengeance du Loup », paru aux éditions Grasset…
Un roman dans lequel s’entremêlent de nombreux thèmes qui lui sont chers : les femmes, la filiation, les secrets de famille, les sentiments, la séduction, mais aussi l’ambition et les arcanes des milieux médiatiques et politiques.
« J’ai été nourri aux romans d’Alexandre Dumas, de Guy de Maupassant, de Balzac et bien d’autres feuilletons littéraires. Dans la Vengeance du Loup il s’agit d’un jeune garçon, au XXIe siècle, qui va voir sa vie basculer à l’âge de douze ans, lorsque sa mère lui fait des confessions sur son lit de mort… Après une quête assez longue de son père, un acteur très connu, il va aller au bout de son ambition… »
Nous vous livrons quelques extraits de ses réponses aux questions de la modératrice de sa conférence, Marie-Victoire Vergnaud, et du public.
Inspiration de la vie réelle Le père du héros se nomme Jean- Baptiste d’Orgel, Jean-Baptiste étant le prénom du propre grand-père de PPDA, lui aussi orphelin à l’âge de 2 ans. De plus, d’Orgel était le nom d’emprunt de PPDA lorsqu’il a commencé en tant que critique cinéma à Valeurs actuelles. Les personnages politiques et médiatiques sont reconnaissables, notamment le président de la République, Nicolas Sarkozy.
L’ambition
« Je suis fasciné par les ressorts de l’ambition, au-delà du politique. Comment quelqu’un se dépasse pour aller plus loin que sa position ou aider les autres… ou au contraire comment ils se bouffent les uns et les autres dans le même marigot ».
Les secrets de famille
« Quand un secret de famille est levé, il y a un destin à rattraper : quand les choses s’ouvrent, cela peut-être magnifique ou dramatique… Tout secret de famille ne doit pas forcément être dévoilé, cela dépend vraiment de la capacité de chacun à l’accueillir… De beaux destins peuvent être brisés. »
L’entrée en scène du lecteur
« Une fois que le livre est publié, chaque lecteur se l’approprie. C’est un moment vertigineux et de grande détresse de remettre ses écrits à un éditeur. On a été tout seul pendant un an, et tout à coup le livre est lu par un autre, avant d’autres milliers de regards. J’aime bien le compagnonnage, faire aimer le livre au plus grand nombre. »
L’importance des livres
« Pour moi, l’émotion vient avant tout des livres, ils ont toujours été très importants pour moi. Petit, j’étais maladivement timide, j’avais du mal à lier connaissance et pas d’amis. J’en ai trouvé partout avec les livres et leurs auteurs. Les livres sont des passeports, des médicaments, facteurs d’inspiration et de réconfort. Je suis tombé fou amoureux de Saint- Exupéry et de son « Vol de nuit », j’ai découvert de l’intérieur la vie d’écrivain. Tout est possible, il faut toujours aller au bout de ses rêves, et même si c’est un échec et un choc à l’égo, on aura tenté. »
L’écriture
« Oui j’ai mes rituels d’écriture, j’écris essentiellement la nuit et de façon manuscrite, jamais au clavier, quand même pas à la plume mais au stylo ou crayon papier. J’aime m’inspirer de la réalité et de personnages réels, quand la fiction et la réalité se mêlent et se rejoignent. Dans des moments dramatiques de la vie, l’écriture m’aide à tenir à distance les évènements, me confère un peu de sérénité. J’ai écrit mon premier roman « Les enfants de l’aube » à l’âge de 16 ans, même s’il a été publié bien plus tard. Les livres « Elle n’était pas d’ici » et « Lettre à l’absente » m’ont rendu un peu plus serein par rapport à l’anorexie puis la mort de ma fille Solenn. Et j’ai écrit un livre en un mois, immédiatement après la mort de ma mère. Ecrire c’est vital, il ne faut pas hésiter, chacun de vous, à écrire, sans forcément chercher à être publié. »
Conférence animée par Marie-Victoire Vergnaud – Propos recueillis par Nathalie Vauchez
A Ré à la Hune nous avons beaucoup aimé « La Vengeance du Loup » paru aux éditions Grasset et nous attendons la suite avec impatience, annoncée pour 2020. Rendez-vous à la 14e édition du salon du livre « L’île aux Livres » à l’été 2020.
VIKTOR LAZLO
« Les passagers du siècle » : une grande odyssée sur trois continents et cinq générations
Viktor Lazlo était présente au salon du livre du Bois-Plage pour présenter son dernier livre, une saga familiale où la haine et l’amour sont intimement liés dans les tragédies des deux siècles passés.
On la connaît actrice, chanteuse (son dernier album « Woman » sortait en 2017), on s’étonne encore de la découvrir romancière… C’est dire qu’elle a plus d’une corde à son arc, qu’elle arme volontiers d’une plume acérée dont la finesse et la sensibilité surprennent quand seule l’image de la belle femme, un temps égérie de Thierry Mugler resurgit dans nos esprits.
Après avoir exploré les méandres de la souffrance qui, dans la dépendance amoureuse peut mener à la folie (« La femme qui pleure », paru en 2010 aux éditions Albin Michel), tenté de résoudre l’équation de la quête d’identité face à l’éclat de la célébrité (« Les tremblements essentiels »), Viktor Lazlo visite cette fois les différences culturelles, l’insécurité et le poids du racisme avec les destins croisés de deux familles (on voyage de l’une à l’autre dans le temps) qui portent en elles la grande Histoire. Celle de la traite négrière d’abord, puis celle de la révolution polonaise, de la montée du nazisme et de la Shoah ensuite.
Un sujet malheureusement toujours d’actualité, puisqu’elle racontait pour présenter son ouvrage aux lecteurs de l’île, que l’élément déclencheur avait été les injures proférées par une vieille dame alors qu’en sortant du métro Saint-Paul à Paris, un homme noir qui souhaitait lui vendre un poème avait essuyé un « Je vous maudis, vous et les juifs ! ».
Violence d’autant plus marquante que comme Fleur par qui le récit commence, centenaire intriguée par ses yeux verts et sa peau pâle au pays des gens « de couleur », Viktor Lazlo s’est toujours sentie différente.
Née en Bretagne d’un père martiniquais et d’une mère grenadienne, arrière-arrière-petite-fille d’une femme qui a vécu l’esclavagisme, elle a puisé dans son passé pour donner toute sa force à ce roman qui ne nous épargne rien de la bêtise humaine, même si l’amour improbable parvient à creuser un fin sillon au coeur des trahisons.
Marie-Victoire Vergnaud
Le livre pédagogique s’est invité au salon
En dehors des romans d’aventure, des polars, des textes à caractère historique, de la poésie, de la bande dessinée…, des ouvrages traitant de la pédagogie étaient exposés au salon.
Nous avons rencontré deux auteures, enseignantes de formation, qui sont venues présenter leurs livres. Elles ont, toutes les deux, rencontré un vif succès.
« Les maths apprivoisées »
Tout d’abord, Marie Celensi, professeure de mathématiques, s’était déplacée de très loin (elle habite le sud de la Drôme), pour dédicacer « Les maths apprivoisées », publié en deux volumes aux éditions Virtutem(1). Elle a enseigné durant deux ans, puis a décidé de se consacrer aux élèves en difficulté, en leur donnant des cours particuliers. « Ce sont eux qui m’ont appris à apprendre » nous a-t-elle confié. Elle veut réorganiser l’approche des mathématiques en portant un regard nouveau visant à aider à comprendre plus facilement cette matière si importante.
Elle a rédigé les deux tomes sous une forme ludique. Sur la première de couverture, on peut lire : « Finis les cauchemars ! ». Lors du salon, elle s’est longuement entretenue avec des jeunes, des parents, en s’efforçant de détailler sa conception de l’enseignement de cette discipline qui intrigue, souvent, les élèves. Marie a apprécié la chaleureuse ambiance qui a régné durant ces trois journées.
Un second pavé jeté dans la mare
Aline Pétrouchine a commencé sa carrière d’institutrice, puis, à l’âge de 35 ans, s’est orientée vers les réseaux d’aide et de soutien aux élèves en difficulté (RASED). Aujourd’hui, à la retraite, elle a décidé de mettre par écrit ses réflexions sur la théorie qu’elle a assimilée et sur le bilan de vingt années de pratique. Elle vient de publier « Et si on changeait l’école ! 1001 idées »
(2). A travers un panel impressionnant, l’auteure aborde une foule de sujets : la théorie des intelligences multiples, les écoles alternatives (style Freinet, par exemple), l’éducation à l’étranger. Aline Pétrouchine traite, également du cas des enfants différents (dyslexiques, gauchers, hyperactifs, malentendants, malvoyants, autistes…) et consacre un chapitre important aux enfants intellectuellement précoces (dits « surdoués »). Elle conclut son ouvrage en présentant : « L’école de mes rêves »…
L’auteure a reçu un courrier de Jean- Michel Blanquer, ministre de l’Education Nationale, qui lui a fait part de l’intérêt qu’il a porté à la lecture de son livre. Aline Pétrouchine vit à côté de La Rochelle et a la ferme intention de venir, dans un avenir proche, sur l’île de Ré, pour y tenir une, voire plusieurs conférences. Nous ne manquerons pas d’en rendre compte.
Son ouvrage est préfacé par Gérard Blier, inspecteur d’académie honoraire de la Charente-Maritime, il présente, également, une interview du député Olivier Falorni.
(1) Le tome 1 (200 pages), s’adresse du CP jusqu’à la 4ème. Le tome 2 (240 pages) s’adresse de la 6ème à la terminale. 15€ chacun.
(2) Publié chez Copymédia, 290 pages. 19,50 €.
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