Il est midi ou minuit au clocher de l’église…
Les maires sont de jour comme de nuit à pied d’oeuvre dans leur commune, présents sur tous les fronts… Et « les mots bleus » sont rares pour ces héros de la démocratie quotidienne, qui doivent en permanence endurer les frustrations de citoyens de plus en plus revendicatifs… et désormais parfois violents.
Ils sont en première ligne, celle de la proximité, le dernier rempart de la République dont ils doivent assumer et faire appliquer toutes les décisions, même quand ils ne les approuvent pas ou n’ont pas été « concertés ». Des décisions de plus en plus imposées par un Etat omniscient. Ils sont sur tous les fronts, les plus festifs comme les plus ingrats, les plus agréables comme les plus insupportables, jour et nuit, dimanche et jours fériés compris. Ils clament depuis longtemps « la nécessité absolue de donner aux pouvoirs locaux les moyens et l’entière responsabilité de conduire des politiques de proximité. Au temps des injonctions descendantes doit succéder celui des libertés locales et de la responsabilité. »
En solidarité au Maire de L’Haÿ-les-Roses et à sa famille, violemment agressés, mais aussi à tous les élus qui subissent ces violences, des rassemblements ont été organisés à midi devant les mairies de l’île de Ré ce lundi 3 juillet, comme partout en France.
Témoignages des élus, solidarité des habitants
Ceci n’est pas une alerte… à 12h tapantes, la sirène du Bois-Plage a été déclenchée en solidarité au maire de L’Haÿ-les-Roses en région parisienne. Après avoir lu devant l’assistance la lettre nationale de l’Association des Maires de France, Gérard Juin, entouré de son équipe municipale, a prononcé quelques mots plus personnels. Il a été chaleureusement et longuement applaudi.
Même heure, autre village rétais, Lina Besnier, maire de Saint-Clément des Baleines, prononce un discours engagé : « Nous voulons apporter notre soutien indéfectible à la République, ce à quoi nous avons assisté ces derniers jours nous atterre, la colère faisant suite à la mort du jeune homme de 17 ans à Nanterre ne justifie pas l’escalade des faits ignobles de ces derniers jours, ciblant les commerces de proximité, les services publics et les mairies. Cessons de mettre le feu à notre maison commune, nous en appelons à des mesures fortes pour soutenir et protéger nos élus locaux, à la base du pacte républicain.
La République et la démocratie ne sont pas des concepts mais des pratiques auxquelles il nous appartient collectivement de donner vie et réalité par l’éducation renforcée, base de tout projet de société humaine, par la justice adaptant sa réponse avec fermeté, par la construction de la cohésion sociale et de la confiance en nos institutions. Nous ne céderons à aucune tyrannie. »
Gisèle Vergnon, maire de Sainte- Marie, remerciait au même moment « les habitants et vacanciers de leur mobilisation et de leur solidarité avec les valeurs de la République. » Un chevalet a été déposé devant la mairie, sur lequel a été apposée la lettre de l’Association des maires de France et permettant aux citoyens d’écrire quelques mots de soutien aux élus.
plus de cent personnes, qu’il a remerciées de leur présence, le maire de La Couardesur- Mer, Patrick Rayton, a redit la solidarité de tous les territoires de France, précisant que les élus locaux ont besoin de ces témoignages de soutien au quotidien, pas uniquement quand cela va mal… Il a lu l’appel de l’AMF.
A chaque maire, à chaque village, à chaque population, sa sensibilité, ses mots, son émotion… mais tous se rejoignent dans un plaidoyer pour plus de respect, de la part des administrés, mais aussi de l’Etat.
Combien faudra-t-il de démissions de maires, de plaintes déposées, de drames tout juste évités… et inéluctablement de drames avérés, pour que la société française réagisse ?
Toute l’équipe de Rédaction de Ré à la Hune, témoin chaque jour, sur le terrain, de cet engagement sans faille des maires de l’île de Ré, accompagnés des conseillers municipaux, tient à leur témoigner son absolue solidarité face à une évolution sociétale inquiétante. Notre esprit critique continuera de s’exercer, bien sûr, mais toujours dans le respect de la fonction et des êtres humains.
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