- Social
- Solidarité
- Vocation et passion
Honorine Dupeux, seule socio-esthéticienne de l’île
De prime abord, ces deux mots pourraient apparaître antinomiques. L’esthéticienne s’occupe de l’apparence, alors que le « socio » renvoie à la prise en charge de personnes fragilisées ou en difficulté sociale… La socio-esthétique est en réalité un métier riche, basé sur le partage et les sensations
Avec un tel nom, on imagine bien qu’Honorine habite au Bois- Plage. Elle est venue vivre sur l’île à l’âge de 15 ans, et ne l’a plus quittée. Son coup de coeur pour l’île de Ré est tel qu’elle se marie quelques années plus tard avec un Rétais.
Une vocation sociale
Honorine a toujours voulu être esthéticienne. Elle suit les cours d’une école privée, entre en apprentissage au CFA de La Rochelle et fait des stages d’esthétique et d’hydrothérapie dans les trois thalassothérapies de l’île de Ré. Elle est embauchée à celle du Richelieu, à La Flotte, où elle reste deux ans.
Après une saison harassante, elle décide de travailler dans une bijouterie rochelaise dont elle devient la responsable. Ce monde féminin et girly lui convient bien, elle y reste dix ans.
Du fait de son parcours de vie et des épreuves personnelles qu’elle a traversées, Honorine a toutefois une vocation sociale chevillée au corps, et son métier d’origine lui manque… Quand l’école Silvya Terrade ouvre une formation de socio-esthéticienne à La Rochelle, elle quitte son CDI pour s’y inscrire. Durant un an elle suit les cours en présentiel et en distanciel et effectue les six semaines de stages requises en secteur social, EHPAD, secteur médical, pour obtenir ce diplôme de niveau IV, inscrit au RNCP, tout comme les trois jours d’épreuves écrites et la présentation d’un mémoire. Elle obtient le fameux sésame en juin 2020, crée sa micro-entreprise dans la foulée et en parallèle des soins esthétiques « classiques » qu’elle propose au domicile de ses clientes, elle essaie de pousser les portes de toutes les structures sociales et médicales susceptibles de faire appel à ses services de socio-esthéticienne.
Honorine souhaite intervenir à domicile ou en structure, sur les secteurs de l’île de Ré, La Rochelle et aux alentours.
Un métier riche… de sens
Cette pratique professionnelle de soins esthétiques adaptés à un public fragilisé, dans son intégrité physique, psychologique ou en détresse sociale s’adresse au secteur médical, au secteur du handicap, aux centres sociaux, à la réinsertion et aux personnes en recherche d’emploi, sans oublier le milieu carcéral…
Née en Angleterre en 1960, dans des services d’oncologie et de psychiatrie, la socio-esthétique prend doucement son essor : en 1962, le premier poste de socio-esthéticienne est créé à San Francisco dans un centre psychiatrique. En France, la première école d’esthétique à option humanitaire et sociale ouvre ses portes au sein du centre hospitalier de Tours en 1978. Les socio-esthéticiennes interviennent alors en psychiatrie puis dans le secteur médical, dans le cadre d’une meilleure prise en charge des patients.
Dans les années 2000, la formation s’enrichit d’un module social, permettant dès lors de faire découvrir ce métier dans divers établissements à vocation sociale type foyers d’accueil, CCAS, missions locales, milieu carcéral… ainsi que dans des associations. Aujourd’hui, la socio-esthétique est particulièrement présente en oncologie, les effets secondaires des traitements par rayons, thérapies ciblées et chimiothérapies affectant en majeure partie la peau et les phanères (cheveux, poils, ongles). La socio-esthéticienne intervient aussi en soins palliatifs.
« En délassant le corps, l’esprit s’apaise »
« Le toucher est le premier sens à se développer in utero, et le dernier moyen de communication en fin de vie, quand le regard ou la parole ne permettent plus de communiquer » explique Honorine, qui ne travaille pas seule mais en lien étroit avec les équipes des structures. Ses soins peuvent être réalisés en individuel ou en ateliers collectifs, permettant dans ce cas de recréer un lien social entre des personnes parfois isolées.
Une socio-esthéticienne propose des soins traditionnels tels que soins du visage, épilations, beauté des mains et des pieds, modelages ; Elle anime aussi des ateliers ludiques autour, par exemple, de la création de produits de beauté maison, le soin des mains, le modelage aidant/aidé, ou encore des ateliers de retour à l’emploi, etc.
« Au-delà des soins qui détendent physiquement, l’intervention de la socio-esthéticienne en EHPAD, par exemple, constitue un moment privilégié d’écoute et de compagnie, une fenêtre ouverte sur l’extérieur. Elle permet également de faire passer subtilement des messages d’hygiène, de redonner l’envie de prendre soin de soi, de restaurer une image de soi positive et garder une dignité. En milieu social, elle participe à la restauration de l’estime de soi, la redécouverte du plaisir que procure le toucher, des sensations de bien-être… favorisant ainsi la resocialisation et la valorisation de chacun. Être confiant devant son miroir est essentiel. »
Une belle personne
Honorine est la seule socio-esthéticienne sur l’île de Ré, il en existe déjà une petite poignée à La Rochelle, en Vendée ou encore à Rochefort. Elle souhaite travailler aussi parfois en partenariat avec une aide-soignante qu’elle a rencontrée à La Rochelle, leurs compétences respectives se complétant parfaitement en milieu médical.
« Et après ? Que se passe-t-il quand un patient est sur la voie de la guérison ? Il faut continuer à l’accompagner, à domicile ou en structure, l’aider à surmonter cette période difficile, à restaurer l’estime de soi et la confiance… » Aujourd’hui Honorine pousse les portes, pour faire découvrir son métier à toutes sortes de structures : « Tout le monde est intéressé, il faut trouver le budget et c’est parfois compliqué. Mes devis s’adaptent aux lieux, au nombre d’heures ou à la récurrence de mon intervention, je propose des forfaits et des tarifs dégressifs… Je suis en discussion en ce moment avec la maison de retraite Korian d’Ars-en-Ré ».
Cette jeune femme de 34 ans, la seule socio-esthéticienne de l’île, est la meilleure ambassadrice qu’il soit de son métier, il émane d’elle tout à la fois une belle confiance en soi, une image parfaitement maîtrisée, et un profond vécu personnel qu’elle a su dépasser. Sa passion pour son métier devrait achever de convaincre ses futurs clients…
Honorine Dupeux
Esthéticienne et Socio-esthéticienne
A domicile ou en structure
Secteurs : Ile de Ré, La Rochelle et alentours
Honorine.dupeux@yahoo.com – 06.64.43.02.31
Lire aussi
-
Social
Un bateau pour Ré : ça tangue
C’est devant un parterre d’élus locaux et de membres de l’association « Un bateau pour Ré » que s’est tenue mardi 5 novembre l’Assemblée Générale annuelle, Salle Vauban à Saint-Martin-de-Ré.
-
Social
Les Petits Drôles : une nouvelle directrice pour la rentrée
La crèche associative à gestion parentale de Sainte-Marie de Ré accueillait à la rentrée sa nouvelle directrice, Aurore Thibaut. Une présentation officielle a été faite aux élus mi-octobre, dans une volonté de communication transparente avec les partenaires de cette crèche historique sur le territoire rétais, fondée en 1987.
-
Social
Réunion publique sur le logement permanent
Je souhaite réagir à cet article