Honneur à la SNSM Ile de Ré

Jeudi 8 septembre, la SNSM Ile de Ré, son Président Denis Chatin entouré de son équipe sont, comme chaque année, au centre d’une petite fête

Mer calme, soleil et absence de vent… les conditions de navigation sont idéales pour le rendez-vous annuel donné par l’URCAN (Union Rétaise des Clubs et Associations Nautiques) à ses membres au CNAR (Cercle Nautique d’Ars en Ré), où se déroulait cette année la cérémonie maritime.

13 500 € pour la SNSM

Remerciant élus, associations et presse pour leur présence, le Président de l’URCAN Régis Baudonnière annonce « sans plus attendre » le montant réuni en faveur de la SNSM rétaise, soit 13 500 €, ne comprenant pas les dons des membres des clubs et associations pouvant être faits à titre individuel. Une somme importante pour la station insulaire, portée par le seul bénévolat d’une équipe disponible 7 jours sur 7 et 24h sur 24 et 365 jours par an pour venir en aide aux navigateurs en détresse.

Une fois levé le suspense, Régis Baudonnière sollicite chacun des Présidents des clubs et associations rassemblés, avant que le Président de la SNSM Ile de Ré Denis Chatin ne fasse le bilan attendu de la saison en mer.

Hommage unanime

De Rivedoux à Ars en passant par La Flotte, Saint-Martin et Loix, les remerciements à l’adresse de la station rétaise sont chaleureux et sincères, chaque Président les exprimant avant de donner l’actualité de sa structure.

Pour le CNLF (Centre Nautique de La Flotte), Pierre Bouvier annonce la Semaine des Régates de La Flotte prévue l’année prochaine et Philippe Carruel du Cercle Nautique Martinais, évoque la toute proche Fête du Coquillage, tandis que que Pascal Pottier, Président de l’Association pour la Plaisance et le Port de Rivedoux- Plage confie une perte d’adhérents suite au Covid et un don à la SNSM « plus important que le montant des cotisations ».

Pour le CNAR, Bernard Gau Verdon félicite la SNSM, « toujours disponible et pratiquant le bénévolat à l’extrême », se déclarant très heureux d’accueillir cette réunion et évoquant « la base nautique rénovée où nous allons pouvoir nous réinstaller ». Jean- Luc Bénard (Association des Usages du Port d’Ars en Ré) étant absent, c’est le vice-président Jean-Bernard Ansoud qui porte un message : « On ne peut pas dire qu’on ne les voie pas. Ce qui m’inquiète, c’est que sur dix bateaux croisés, un seul fait un don », et Régis Baudonnière évoque plusieurs visites de la SNSM pour l’Association des Usagers et Plaisanciers de la Pointe du Grouin. Quant à Bruno Camuset, Président de l’Association des Amis du Goisil (AMIGO), il se déclare « très heureux de pouvoir naviguer dans la sérénité ». « On a vraiment besoin de vous » poursuit-il avant d’évoquer la situation du port du Goisil.

Pas simple d’être sauveteur en mer

« Je peux parler trois heures de la SNSM, alors arrêtez moi ! », avoue Denis Chatin en préambule à son intervention. Mais personne bien sûr ne le fera puisque « votre discours n’est jamais trop long », dira Bernard Gau Verdon. En réponse à Jean- Bernard Ansoud, le Président de la SNSM rétaise invoque « un amalgame entre la SNSM et la Sécurité Civile ». « Le nom est mal choisi, même si notre mission est régalienne », préciset- il, évoquant également la couleur d’un polo « qui nous assimile à des secouristes ». En bref, « les gens pensent que nous sommes un service public », conclut Denis Chatin, alors que l’Etat apporte seulement 25% du budget annuel de la structure.

Ajoutons à cela des conditions « de plus en plus draconiennes » avec « l’obligation de disposer de 25% de notre moyen nautique principal en trésorerie. Si jamais on a un pépin, on doit pouvoir mettre 25% du prix sur la table », précise-t-il. Autre difficulté, les formations toujours plus nombreuses, que la structure doit financer et qui exigent du temps pour des hommes et femmes ayant une vie professionnelle. En plus d’être totalement bénévole et quelque peu risquée, la vie de sauveteur en mer n’est pas facile.

Bilan de saison

Du 1er janvier au 1er septembre 2022, la SNSM rétaise est intervenue sur cinquante-cinq opérations de sauvetage incluant les remorquages, soit « un tiers en assistance et deux tiers en secours à la personne », précise Denis Chatin (voir encadré), avant de lister trente-deux exercices menés en équipe, six manifestations nautiques, huit dispersions de cendres, six manoeuvres d’hélitreuillage avec Guépard Yankee et trois sorties de prévention, le tout représentant quelque 180 heures passées sur l’eau à aujourd’hui.

« On continue aussi le sport pour être en forme » poursuit l’infatigable Président de la SNSM insulaire, « on a participé au triathlon, fait le tour de l’île à la nage et on attend le Ré Swim Run». A noter qu’au mois d’août, il y a eu « moins de sauvetages que d’habitude, notamment en raison d’une météo clémente, moins de mer et de brise thermique ». Reste que sur ces trois quarts d’année, nombre d’interventions ne furent pas anodines avec « 57 personnes ramenées en sécurité au port dont 38 en réel danger ».

Apprendre la mer aux enfants

C’est la volonté de la Maire d’Ars en Ré Danièle Pétiniaud-Gros, remerciant Denis Chatin pour son intervention. « Ce que vous venez de dire nous rassure sur notre projet municipal » assure-t-elle, puisque « nous souhaitons en effet apprendre la mer à nos enfants, à la connaître et à l’apprivoiser ».

Et sans doute la réduction du nombre de sauvetages au coeur de la saison a-t-elle aussi à voir avec la prévention et un discours inlassablement répété : se munir d’une radio VHF et de gilets de sauvetage, ne pas sortir en mer sans avoir consulter la météo marine et ne jamais surtout sous-estimer le danger, même lorsque le ciel est d’azur.

La réunion se conclura bien sûr par un verre de l’amitié entre gens de la mer, catégorie un peu à part connaissant de l’océan les joies ineffables et les dangers mortels, et pratiquant un vocabulaire qui n’appartient qu’à elle. Car aux terriens que nous sommes, « la bulbe engagée sous une patate » ne dit pas grand-chose. Langage marin, SNSM ou Denis Chatin ? « Un peu des trois sans doute », sourit ce dernier, que nous sollicitons bien sûr pour une explication à portée de nos pauvres compétences. Un jour, c’est promis, on fera un quizz !

Détail des interventions menées (en langage maritime)
– 18 pannes moteur sur des vedettes ou voiliers
– 3 hélices engagées
– 1 mouillage engagé
– 8 échouages
– 1 talonnage
– 6 voies d’eau dont 4 naufrages
– 1 empannage violent avec 1 blessé
– 5 chavirements (sur des catamarans de plage)
– 1 avion
– 2 kite-surf, 5 paddle et 1 jet-ski (« on est de plus en plus souvent appelé pour des engins de plage en détresse », souligne Denis Chatin)
– 1 bateau de pêche professionnel de 22 tonnes
– 3 interventions pour des nageurs en difficulté (un total de 6 personnes)
– 1 noyade (« Il faut savoir que trois tasses d’eau de mer avalées et c’est l’arrêt cardiaque. Le coeur se met en sécurité », explique Denis Chatin)

2 250 € de la part du Yacht Club de Saint-Martin

Ayant choisi de quitter l’URCAN et de faire désormais cavalier seul, le YCNM a lui aussi apporté sa contribution de soutien à la SNSM Ile de Ré le samedi 10 septembre. Son Président Christian Vinais a ainsi remis 2 250 € à Denis Chatin au nom des adhérents de la structure (ne comprenant pas les dons individuels), ne manquant pas de saluer lui aussi l’implication de la station et évoquant « un discours touchant et passionnant » de son Président Denis Chatin.