Hommage au peintre rétais William Barbotin à la Galerie Sénac de Meilhan à La Flotte
Du 25 mai au 7 juin prochain, l’Association Peintres et Sculpteurs de l’île de Ré (PSRé), présidée par Clémence Chabreuil, met à l’honneur le peintre William Barbotin à la Galerie Sénac de Meilhan située sur le Port de La Flotte. Cet événement est unique sur l’île car il n’y a jamais eu jusqu’alors un tel d’hommage rendu à ce peintre au parcours peu commun.
Un peintre rétais peu connu mais au parcours très talentueux…
Joseph (dit William) Barbotin né à Ars en 1861, est le fils d’un marin pêcheur de l’île de Ré. Il grandit sur l’île et se fit remarquer par le peintre William Bouguereau pour ses talents précoces de dessinateur ; celui-ci deviendra son père spirituel. Il partit donc pour Paris dans l’atelier de ce dernier et fréquenta l’Académie Julian (sous l’enseignement de Robert-Fleury) et l’Ecole des Beaux-arts.
Il se spécialise dans la gravure au burin et obtient le premier Grand prix de Rome en 1884 puis il part séjourner deux ans à la Villa Médicis. Pendant ces deux années il voyage en Italie et y vend beaucoup de toiles. Fin 1886, il rencontre Elisée Reclus en Suisse et se lie d’amitié avec lui et le milieu anarchiste dont Jules Périer. Il collabore à des journaux comme La Révolte et Les Temps nouveaux dirigé par Jean Grave qui lui commande diverses gravures ; il réalise les portraits de Proudhon, Bakounine, Sarah Bernard, Auguste Comte.
En octobre 1890, il achète la villa des Tilleuls à Ars-en-Ré et y accueille ses amis anarchistes puis en 1905 il prend la Direction du musée communal d’Ars-en-Ré proche du phare des Baleines. En mai 1901, il a épousé Sophie Guériteau, jeune charentaise « protégée » d’Ermance Trigant, la compagne de Reclus, qui partageait sa vie depuis 1889 ; ils eurent trois enfants puis divorcèrent en 1908. En avril 1903, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur et en 1906, il est choisi pour réaliser le portrait du nouveau Président Armand Fallières ; il est ensuite nommé inspecteur de l’Éducation nationale.
Avec l’arrivée du succès, les convictions anarchistes de William Barbotin s’amenuisent. La République bourgeoise lui confie la décoration d’un des grands plafonds de l’Hôtel de Ville de Paris. Il mourut en 1931 et est enterré au cimetière de Gentilly.
Une exposition proposant des oeuvres jamais vues
Ne dit-on pas que les hasards de la vie font bien les choses… Clémence Chabreuil, à l’initiative de cet hommage, a réussi à rencontrer un collectionneur privé qui conservait chez lui en Normandie plusieurs oeuvres de William Barbotin qui n’avaient encore jamais été présentées dans le cadre d’une exposition. Après un an de travail pour tout finaliser, ce sera chose faite dès le 25 mai prochain.
A cela, viendront s’ajouter deux gravures du peintre prêtées par la Mairie d’Ars-en-Ré. Le Musée Ernest Cognacq de Saint-Martin se joint également à cette expo-hommage en mettant à disposition, quatre pièces maîtresses de Barbotin dont son auto-portrait. C’est une belle occasion offerte au public de mieux connaître ce peintre et son oeuvre.
Exposition du 25 mai au 7 juin Galerie Sénac de Meilhan Port de La Flotte – 10h/13h -15h/19h
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