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Homard day
En date et heure du 1er août 2013 à 12h30, 3 000 petits homards se sont appropriés les fonds marins de l’espace protégé du cantonnement des Baleineaux situé au large du Phare des Baleines, au nord de l’île de Ré. Il s’agit là d’une opération de réintroduction de l’espèce financée par l’écotaxe qui s’inscrit dans le cadre de la compétence de la CdC (Communauté de Communes) de l’île de Ré en matière d’Environnement.
En provenance de l’écloserie de Padstow en Angleterre, 3 000 homards ont été « livrés » à la CdC lundi 29 juillet 2013 où les écogardes, sous la houlette de Fabienne Le Gall (initiatrice du projet soutenu par le président de la CdC, Lionel Quillet) et d’Anaïs Barbarin (responsable des écogardes), les ont installés dans des cuves prêtées par l’Aquarium de La Rochelle avant que ceux-ci ne soient relâchés au plus vite sur les sites préalablement sélectionnés.
3 000 Homarus gammarus au large des Baleineaux…
Dès le lendemain, mardi 30 juillet, 2 400 homards ont été réintroduits aux Baleineaux par les plongeurs de la DDTM (direction départementale des territoires et de la mer) et de l’Aquarium, et jeudi 1er août, journée de large communication auprès de la population rétaise et estivale sur ce projet scientifique de réintroduction du Homarus gammarus dans les eaux rétaises, 600 autres spécimen ont été à leur tour relâchés par 8 mètres de fond par les mêmes plongeurs auxquels s’étaient joints ceux du club de plongée de l’île de Ré, Le Nautilus, et le président de la CdC en personne Lionel Quillet. Une opération très médiatisée puisque des équipes de TF1, France 2, France 3 et de Thalassa ont accompagné dans une mer bien formée cette seconde phase de réintroduction sur le quatrième site sélectionné. Répartis dans huit « camemberts », les 600 homards de 2 centimètres de long ont retrouvé le milieu naturel en un site particulièrement propice fait d’un bas-fond rocheux entaillé de petits canyons tapissés de sable dans lequel les crustacés une fois libérés se sont vite réfugiés.
Et 15 000 au terme du projet
Aujourd’hui, du homard, autour de l’île, on en pêche toujours, mais très peu. Une pêche au casier réservée aux professionnels. « Alors, cette réintroduction sur des sites où la pêche est interdite depuis 1974, c’est », précise Fabienne Le Gall, « un petit coup de pouce à dame Nature, histoire d’enrichir la biodiversité du milieu. La réintroduction du homard avait déjà été tentée en 1970, mais les résultats ne furent pas à la hauteur des attentes. Aujourd’hui, la connaissance de l’espèce a bien progressé, de même que les techniques de réintroduction, alors, j’y crois. On l’a dit, le lieu est propice, lui permettant d’échapper à ses prédateurs. De plus, le homard est un animal territorial, relativement sédentaire, qui devrait donc en toute logique rester dans son secteur de réintroduction. Une fois adulte, c’est-à-dire à 4 ou 5 ans, c’est seulement passé ce délai que l’on pourra dire si le projet a été ou non couronné de succès. Un projet de repeuplement que la CdC va bien sûr poursuivre au cours des quatre prochaines années. Au total, en cinq ans, 15 000 homards auront été réintroduits aux Baleineaux ». Des plongeurs en tous les cas ravis d’avoir contribué à cette opération, à en juger par les propos de Thomas Porsain du club rétais Le Nautilus. « Je trouve ce programme scientifique remarquable. Au fond, c’était incroyable de voir ces petits homards à peine libérés de leur « camembert » se mettre de suite en position pour lutter contre le courant avant de chercher à se dissimuler dans le sable. Je suis prêt si on m’y invite à participer au suivi de l’opération, et l’an prochain, pour la deuxième année de réintroduction, c’est sûr, je serai là. »
2 000 adoptions sur 3 000 homards
De retour à terre, à l’occasion du point presse, Lionel Quillet, rouge comme un homard, s’est montré satisfait de l’opération, tant sur mer que de communication auprès du grand public. « Les adoptions de homards ont bien marché puisque l’on frôle les 2 000, et le partenariat avec la DDTM, l’Aquarium et Le Nautilus est en tous points une réussite. Côté homards, la mortalité entre le départ d’Angleterre jusqu’à ce jour est minime. À peine une centaine de homards de perdus sur 3 000. Quant à la réintroduction sur site, c’était un grand moment avec en plus la chance d’avoir pu bénéficier d’une eau limpide, ce qui m’a permis de constater en visualisant araignées, tourteaux, bers, etc., combien la biodiversité de ce secteur protégé est riche. Dans cette opération, financée à hauteur d’environ 20 000 € par l’écotaxe, il y a certes beaucoup de travail accompli et à accomplir, mais il y a également beaucoup de plaisir. »
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