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Hélène Poitte-Sokolsky
Hélène Poitte-Sokolsky est née en 1955 à Domont (95). D’origine russe par son père Roman, né à Moscou en 1910, celui-ci a fuit la Russie avec sa mère au moment de la révolution. Après une première étape en Allemagne, c’est finalement en France, en région parisienne et à Paris que la famille Sokolsky va s’installer.
Ré, mon « coin » vacances
« Bien avant ma naissance, mes parents venaient déjà passer leurs vacances dans l’île de Ré où ils louaient à La Flotte, chez madame Angibaud. À cette époque, mon père ne voulait pas acheter de maison, de peur de se sentir pieds et mains liés avec l’île de Ré. Et pourtant, ils y revenaient chaque année, si bien que pour moi, l’île de Ré a toujours été mon “coin” vacances. Petite, j’ai certainement été l’une des premières clientes du club Mickey avant, quelques années plus tard, d’y faire la saison en tant que monitrice. Avec mon chien que je trimballais dans mon tricycle, tout le monde à La Flotte me connaissait. »
Après une scolarité classique, le bac en poche, Hélène aurait souhaité devenir vétérinaire, mais ça n’a pas marché. Par défaut, elle a commencé médecine… mais, ça n’a pas marché non plus. Alors, après plusieurs expériences de petits boulots, Hélène se retrouve à enseigner le français et les mathématiques dans une école d’apprentis coiffeurs à Paris. « Ce ne fut pas toujours facile du fait d’élèves franchement peu motivés par les études, sinon, enseigner m’a énormément plu. Mais quand on m’a parlé d’une éventuelle titularisation, j’ai pris peur ! Peur de me retrouver coincée, fi xée à vie sur ce poste. J’ai donc décidé de quitter Paris afi n d’aller retrouver une amie installée dans le Var, à Salernes, où ensemble nous avons convenu d’ouvrir une crêperie. Une aventure qui va durer cinq ans, de 1980 à 1985. »
« La crêperie, j’aime ça. C’est presque un jeu. »
Cinq années durant lesquelles Hélène va faire une infidélité à l’île de Ré, mais avec toutefois l’idée de revenir un jour dans l’île pour y monter une petite affaire : une crêperie bien évidemment !
« Ainsi, en 1985, avec Sylvie, Christian et Jean- Noël, nous avons prospecté à la recherche d’un établissement pouvant faire l’affaire. Et c’est sur les conseils de Jacques Proudhon que nous avons choisi de nous installer sur le port de La Flotte en rachetant le bazar de Robert Gasnier. Après une année de travaux, nous étions prêts pour ouvrir à l’occasion de la saison 1986, et le succès fut immédiat. Si bien que très vite, d’un petit truc en commun c’est devenu une véritable entreprise qui aujourd’hui, au plus fort de la saison, emploie jusqu’à une vingtaine de personnes. Avec le boom touristique, l’ouverture du pont, en 20 ans c’est tout qui a changé. Quand nous sommes arrivés sur le port, il n’y avait pratiquement que des bars à pêcheurs et quelques commerces de bouche. Je me souviens que “Le Duc”, le restaurant étoilé des frères Minchelli (également présents à Genève et à Paris), en lieu et place de l’actuel “Nautic”, existait encore. »
Le coup de foudre
Un jour, en remontant du midi, Hélène eut pitié d’un chien égaré sur la route. Renseignements pris et aucun propriétaire ne s’étant déclaré, c’est ainsi que « Toussaint » est devenu rétais ! Plus tard, pour un petit problème de santé, Hélène l’emmena en consultation à la clinique vétérinaire, et c’est là qu’intervint le coup de foudre entre Thierry Poitte et la belle Hélène !
« Coup de foudre, oui, c’est vrai, je ne démens pas, mais tout cela a mis quatre ans avant de se concrétiser ! Pensez donc, je ne voulais ni me marier, ni même avoir d’enfant. Résultat : j’ai épousé Thierry en 1991 et j’ai eu trois enfants : Roman en 1991, Sacha en 1995 et Victor en 1996… et je ne regrette rien, c’est tout simplement merveilleux. »
Très impliquée dans la vie locale
Incitée par madame Angibaud à se présenter aux municipales de 1989 sur la liste de Léon Gendre, Hélène Poitte-Sokolsky sera élue. Conseillère municipale, son mandat sera reconduit six années plus tard, s’occupant plus particulièrement des affaires sociales. Élue pour un troisième mandat en 2001, Hélène espérait bien obtenir un poste d’adjoint, étant par ailleurs intéressée par le second poste de représentant de La Flotte à la Communauté de Communes. Il n’en sera rien, et les raisons évoquées la pousseront à démissionner lors de la première réunion du conseil municipal.
« Libérée de ma fonction élective j’ai donc pu m’investir pleinement au sein de l’association périscolaire La Farandole. La population insulaire évoluant, les gens travaillant, est apparu le besoin que l’on s’occupe des enfants non plus seulement le soir après l’école mais également le mercredi et pendant les vacances scolaires. Ainsi, en 2004, avec l’offre de ces nouvelles possibilités d’accueil, La Farandole est devenue un CLSH (centre de loisirs sans hébergement) aujourd’hui appelé ALSH (accueil remplaçant centre !). Depuis, l’association ne cesse de grandir, de se développer. À ce jour, si je suis toujours présidente de l’association, j’espère bien pouvoir, lors de la prochaine assemblée générale, passer la main à des parents motivés. »
« Vous ne m’avez pas parlé de Xynthia. Et pourtant ! »
« En effet. C’est sans aucun doute un signe comme quoi cette terrible nuit du 28 février 2010 finit par n’être plus qu’un très mauvais souvenir et non plus une obsession au quotidien. Côté mer, les travaux de protection ont été réalisés, et nous avons retrouvé une maison sauvée des eaux et merveilleusement restaurée où il fait très bon vivre en famille. »
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